La majorité du film se déroule avec une oscillation, en tâche de fond, sur la crédibilité du héros : ment-il plus à lui-même qu’aux autres ? C’est dommage que la fin pose un verdict aussi clair et tranché sur la question. En fait, cela ôte tout intérêt au reste du film si quelqu’un se charge d’y répondre à notre place, surtout si c’est pour finir sur une petite morale gentillette, un contraste d’autant plus rude que le reste du film, longueur incluses, se voulait plutôt « authentique ». C’est si rare de suivre un personnage alcoolique si jeune à une telle intersection, à deux doigts de basculer dans la marginalisation, mais dont le parcours est décrit sans effets de manche ni pathos lourd, que The Spectacular Now passe vraiment à côté d’une opportunité en or de dire quelque chose de puissant. Je concède bien volontiers que, d’un autre côté, je ne suis sûrement pas (plus) dans la cible principale du film ; mes attentes sont probablement en décalage avec ce qu’il voulait offrir.