Le but de Spy n’est pas d’être très fin, la chose est entendue. Mais malgré les scènes d’action un peu grossières et les dialogues franchement pas raffinés, sans compter les blagues à base de fessiers (hémorroïdes, morts qui pètent, etc.), le film parvient à faire quelque chose d’assez intéressant avec Melissa McCarthy. Je regrette souvent que plus elle soit célèbre, plus elle le soit pour être « la grosse » de Hollywood, mais Spy ne se moque pas de son poids ou son apparence ; chaque fois qu’une référence est faite à son poids, c’est en montrant combien les autres personnages la voient comme grosse DONC pathétique, alors que le film n’est intéressé que par sa progression en tant que personne. Et le contraste marche, au bout du compte. En nous disant combien c’est dans l’œil de ceux qui l’entourent qu’elle est insignifiante, et qu’elle avait cru un peu trop longtemps à ces commentaires, Susan s’avère être un personnage qu’on prend plaisir à voir évoluer. Oui, McCarthy est encore souvent « la grosse » de Hollywood, mais elle commence (avec l’aide de Feig apparemment) à dessiner les contours de personnages vraiment intéressants à partir de là. Même si je persiste à penser qu’elle doit retourner au drame plus souvent (et plus vite), McCarthy commence à se laisser regarder à nouveau.