Tiraillé entre sa vocation dramatique et son besoin de nous perdre dans les détails de sa chronologie pour parvenir à faire son petit effet, Predestination n’évite pas quelques faux pas. Dans ces cas-là, il suffit de se tourner vers la performance de Sarah Snook pour se retrouver à nouveau happé dans les questions d’identité du personnage central, dont la backstory occupe toute la première moitié du film sans qu’une seule fois on se demande quand le film va vraiment démarrer. Film de science-fiction revenant aux racines du genre (l’expérience de pensée pour pousser à une réflexion sur la condition humaine), Predestination va là où très peu de film se réclamant de son genre osent aller, malgré certains poncifs éculés. Oui, c’est paradoxal, mais dans une histoire sur le voyage dans le temps, c’est un pré-requis, non ?