L’intention de Higher Ground est sincère. Il est difficile de traiter de religion avec nuance pendant moins de 2h, mais le film y parvient parce qu’en dépit de son démarrage non seulement lent, mais aussi laborieux, il construit progressivement un personnage qu’on apprend à connaître, et respecter. Et pourtant, il est bien souvent muet… C’est à ce prix qu’on peut suivre pendant plusieurs décennies cette femme dans son questionnement spirituel, dans ce qu’il a de plus intime. Quelles que soient les croyances du spectateur, Karen le mettra au défi de toujours la suivre dans ses décisions et ses réactions. En choisissant, en outre, une fin extrêmement ouverte dans son état d’esprit (plus que dans sa narration), Higher Ground fait l’effort d’une subtilité rare sur un sujet qui divise presque par nature. Alors oui, près de deux heures de prières, de chants et d’étude de la Bible valent la peine d’être vues, parce qu’elles interrogent mieux sur la foi que toutes les fictions prenant un point de vue plus athée. Ça compense bien les longueurs de l’exposition, non ?