Edmond n’a pas peur des mises en abimes : sa mise en scène de la création de Cyrano de Bergerac insiste sur les parallèles entre la pièce et la vie de Rostand. Le film insiste aussi sur les différentes phases par lesquelles non seulement Rostand, mais toute sa compagnie, doivent passer pour finalement monter la pièce. Mais plus encore, Edmond se voit comme une ode à peine voilée à au cinéma, dresse de répétés parallèles entre les planches et le grand écran, et rappelle combien sa propre existence doit à celle du théâtre (les premières et dernières secondes du film sont à ce titre éloquentes). Au final Edmond n’a peut-être pas la finesse qu’on lui souhaite vu ses ambitions (…et certains de ses acteurs bien moins encore), mais elle a la grâce de rendre hommage à une œuvre dont il n’est pas permis de douter un instant qu’elle a toute l’admiration du scénariste, mesurant le chemin parcouru entre les deux.