Imaginez que vous passez deux heures et demies à trier des fichiers qui vous semblaient « en bordel » sur votre ordinateur. Et maintenant imaginez que pendant ce rangement, vous tombiez sur une série qui parle de geeks. Bonjour la mise en abyme.
Pour une raison qui m’a échappé avec le temps, je n’ai jamais regardé le pilote de The IT Crowd dans sa version américaine. Bon, en fait je n’ai jamais regardé la version britannique non plus, mais ça c’est normal, c’est à cause de ma phobie de l’accent british. Je me rappelle vaguement m’être dit, quand on a commencé à parler du remake américain, que j’allais enfin pouvoir découvrir par moi-même ce dont tout le monde parlait, même si j’avais pleinement conscience qu’un remake américain d’une série britannique perd énormément lors de la traversée de l’Atlantique. Mais enfin, il fallait bien que je comprenne les dialogues, non ?
Alors puisque j’avais remis la main dessus et que j’avais 20 minutes devant moi, je me suis lancée dans ce pilote qui a ensuite rejoint celui de Pretty Handsome, Faceless et autres Nikki & Nora au cimetière des pilotes disparus. Je sais que je vous les cite à chaque fois, c’est à dessein, pour lutter contre l’oubli.
Et au rayon des bons pilotes que le grand public ne verra jamais, il faut bien admettre que The IT Crowd est en bonne place. Même en étant assez peu réceptive à l’humour dit « geek » que les networks ont tenté d’exploiter à une époque (en général en recyclant des stéréotypes éculés et en brandissant fièrement un peu de popculture supposée geek ; voir aussi : The Big Bang Theory), j’ai ri de bon cœur, voire bruyamment, à plusieurs reprises.
Peut-être justement parce que The IT Crowd (au moins la version US) ne cherche pas tellement à jouer sur la complicité du spectateur geek avec le personnage geek, en multipliant les clins d’œil. C’est justement quelque chose qui m’énerve et ici, on a évité de donner de grands coups d’épaule pleins de connivence, pour juste dresser le portrait de deux personnages qui s’avèrent bosser au service informatique, mais qui sont avant tout de bons vieux losers, et qui l’auraient tout autant été au service comptabilité. Cette façon de ne pas chercher à m’en mettre plein la vue a eu beaucoup de charme pour moi.
Ce pilote démontre aussi à plusieurs reprises sa fantaisie. Loin du sus-nommé The Big Bang Theory, on a l’impression d’assister à une vraie démonstration d’humour déjanté, et pas juste à une comédie remplissant impeccablement un cahier des charges. J’étais par exemple hilare quand Moss tente d’expliquer à Jen ce sur quoi il travaille, et qu’on entend à la place un effet de brouillage puis « algorithme » à la fin de la phrase. J’étais pliée de rire, notamment parce que j’adore qu’on compte aussi sur ce genre de petits gadgets pour amuser, et pas juste sur les dialogues.
Il y a un côté moins superficiel dans ce pilote que dans The Big Bang Theory, qui me fait presque regretter de n’avoir jamais regardé la série britannique qui a donné naissance à cette version. Oh, de toutes façons je suis quasiment sûre que vous allez tous me dire que c’est un copier-coller de la série d’origine, en moins drôle !
Mais tous mes regrets s’envolent quand je m’imagine regarder une série où tout le monde parlerait comme Moss… problème réglé.
Je vais essayer de te trouver des médicaments pour soigner cette allergie à l’accent british.
Parce que c’est inacceptable !
Et c’est aussi inacceptable de faire:
1. Un remake d’une série UK.
2. Un remake d’une série UK et de garder un des acteurs.
http://bit.ly/OI38P ♥
Je ne saurais te dire si ce pilote était ou non un copier-coller, en raison de ma propre phobie des séries US qui adaptent des séries british (on a tous nos failles ^_^).
Mais, a priori, j’ai l’impression que l’esprit avait en tout cas été conservé. Car tes remarques peuvent s’appliquer à la série d’origine (pour laquelle il faut remarquer qu’elle a suivi sa propre évolution et s’est éloignée un peu de ce concept très « The Office façon IT pour Geek » de départ, notamment au cours de la saison 3, pour adapter des ficelles humoristiques plus « classiques »).
J’aimais bien cette approche assez décapante, avec un enchaînement de gags portés sur l’exagération, mais sans avoir l’air de trop en faire ou de forcer les choses. Et puis l’ambiance dans le sous-sol donnait vraiment l’impression de rentrer dans une autre dimension. (Bon, je parle de la version UK, mais j’imagine assez peu la version US trouver une identité propre dès le pilote.)
Je trouve ça dommage de comparer Big Bang et IT Crowd. Moi j’aime les deux séries mais elles sont clairement aux antipodes l’une de l’autre, leur public n’est à mon avis pas le même !
En tout cas, j’aurais bien aimé voir la version US de The IT Crowd (faut que je le cherche un peu), puis j’attends avec impatience la saison 4 qui a été annoncée en Angleterre.