Jamais je n’ai autant pleuré devant un crime drama que devant Hustlers. Pleuré de joie, d’abord, devant la chaleur qui en émane, puis pleuré de chagrin. Outre son propos sans ambiguïté sur le capitalisme, ainsi que la place que peuvent occuper les femmes (a fortiori modestes) dans ce système, ce qui très logiquement conduit à parler de travail du sexe… eh bien au-delà de ça, Hustlers est aussi une profonde histoire sur les liens que tissent les femmes, pour survivre économiquement autant qu’émotionnellement. Et sur la façon dont ce système rend difficile pour ne pas dire impossible cette survie, jusqu’à cette amitié sincère et profonde, parce que le système n’est pas conçu pour qu’elles s’en sortent, jamais. Il y a quelque chose d’intime dans la façon dont le film, aussi glamour puisse-t-il être, brasse ces sujets pour n’en faire plus qu’un, le sien. Et quelque chose de brave dans son obstination à ne jamais faire de cette histoire le fait de comportements individuels, sans jamais snober les individus qui la vivent, avec toute la complexité que ces femmes portent en elles. Je crois bien que jamais je n’ai autant aimé un crime drama que Hustlers.