Hélas, le clonage de la médiocrité est autorisé, lui…

5 novembre 2010 à 11:27

Quand une fiction est attendue, on espère pour elle que c’est pour les bonnes raisons : une intrigue incroyable, par exemple, ou un casting épatant, peut-être… L’attrait essentiel de Clone Baby, c’était d’être un thriller de 30mn inaugurant la nouvelle case fiction de TBS. On a déjà vu pu attrayant ! Certes, le thème du clonage pouvait s’avérer intéressant, mais les infos qu’on avait jusque là étaient trop parcellaires pour vraiment se faire une idée.
Tremblez, jeunes gens, car j’ai vu le pilote de Clone Baby hier soir, et je viens vous porter de mauvaises nouvelles : il est nul.

Alors, non, bon, ok, peut-être pas nul. Le terme est sans doute un peu fort. Disons qu’il est franchement mauvais, ça va comme ça ? Trop dur ? Attendez que je vous explique.
Mais en premier lieu, je vais commencer par la bonne nouvelle (oui, au singulier…), qui est que Clone Baby possède une réalisation dans la moyenne supérieure de ce que l’on peut trouver comme séries équivalentes au Japon. Il y a une véritable envie d’apporter du mouvement, du rythme, de la couleur, des angles, et pour ça franchement je dis merci, car il n’est pas rare pour un dorama nippon d’être pris au piège des conventions du genre, ne prenant aucune liberté avec la mise en images. A cet égard, chapeau bas, ce n’est peut-être pas une composition magistrale comme certaines autres séries (regardez Mousou Shimai et apprenez à placer la barre très haut…), mais en tous cas il y a une véritable volonté de faire quelque chose de vivant.

C’était donc la bonne nouvelle. Hélas pour elle, elle se trouve bien isolée, car sont à blâmer, sans ordre particulier de pénibilité : le casting et le jeu des acteurs, les dialogues et, problème non-négligeable, le scénario.

Car le choix de Clone Baby, c’est de nous plonger dans deux mystères parallèles, et c’est là que le bât blesse : il y a d’une part le mystère autour du clonage, et d’autre part l’intrigue « individuelle » du personnage central qui de toute évidence vit la conséquence de ce mystère. Le problème, c’est qu’on ne comprend pas vraiment ce qui se passe autour de ce personnage vu qu’on nous laisse dans le noir sur les deux tableaux : si le contexte du clonage était un peu éclairci, on s’inquièterait du sort de ce pauvre gars parce qu’on saurait à quoi il fait face. Mais là pas du tout, les deux axes baignent tous les deux dans une ambiance de « je te dirai pas avant le final de la série » qui rend les choses pénibles. Et pourtant, c’est pas vraiment que l’intrigue soit complexe, c’est juste qu’il est parfaitement horripilant d’être plongé dans l’ignorance simplement parce que c’est plus pratique pour construire du suspense. La solution de facilité, ce n’est jamais la bonne solution, combien de fois faudra-t-il le répéter ?!

Alors du coup, on s’en fout un peu. Tout ça a l’air trop grossièrement pensé, et c’est d’ailleurs mal amené aussi, avec des scènes qui partent dans tous les sens à intervalles réguliers. A l’instar de ce mystérieux institut dont on ne sait rien mais dont les scénaristes organisent une visite qui se veut pédagogique. Ce serait l’occasion de nous expliquer un peu dans quel univers on tente de nous immerger mais ça devient un futile prétexte à présenter un professeur étrange (et grotesque). Sur le monde du clonage lui-même on ne saura finalement pas grand’chose. A ce personnage risible viennent s’ajouter l’intrigue sirupeuse du personnage central, un étudiant japonais complètement mou (pléonasme) qui met tout l’épisode à comprendre ce qui lui arrive… problème, le scénario met autant de temps, alors que n’importe quel spectateur avec un cerveau fonctionnel a compris. Le suspense est donc artificiel, il ne provoque que frustration. Les personnages pseudo-mystérieux et les quelques plans soi-disant effrayants n’aident pas à améliorer cette impression persistante qu’on a de se faire balader sans autre motif que celui de justifier le format feuilletonnant…

Clone Baby, c’est pas vraiment une déception en ce qui me concerne, mais c’est un avertissement clair : ne pas chercher l’innovation là où elle n’est pas. En l’occurrence, ce n’est pas parce que TBS lance une nouvelle case horaire dédiée aux séries que ça veut dire que le dorama qui l’inaugure va forcément avoir quoi que ce soit de nouveau lui aussi. On est ici dans du bas de gamme, ça n’est pas nouveau, mais c’est toujours aussi rageant de se faire avoir.

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Et pour ceux qui manquent cruellement de lecture…

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