Guess who’s coming to dinner (15 Février 2017)

Regarder de la fiction qui commence à dater (qu’il s’agisse de séries ou, comme ici, d’un film) sert d’excellente piqûre de rappel à quelqu’un de jeune comme moi que quelle que soit l’ouverture d’esprit dont, dans la discrétion de mon for intérieur, je me vante parfois… pas trop fort mais quand même, rien de ce à quoi je pourrai penser quant au racisme n’aura déjà été débattu ni prôné par des générations antérieures.
Guess who’s coming to dinner est une discussion passionnante, franche, et en même temps très théâtrale, de ce qui arrive lorsque les évènements de la vie nous confrontent à nos idéaux comme à nos idées préconçues ; l’évènement en question (un jeune couple interracial souhaite se marier… le film date de 1967) est présenté sous la forme d’un exercice de pensée impeccable, où la politique de respectabilité a été appliquée à chaque détail afin que n’en subsiste qu’un seul : la question raciale. A l’intérieur de son univers parfaitement imaginé pour servir sa conclusion (qu’on sait prévisible, soyons honnêtes, vu le ton du film dans son ensemble), Guess who’s coming to dinner va donner, j’ai failli dire réitérer mais c’est parce que je le vois tard, les arguments contre le racisme individuel. Il ne résout pas, en aucune manière, les questions systémiques et institutionnelles, mais il fait le travail à un niveau humain, et il le fait bien.
C’est bien plus qu’on ne peut en dire de certains films sortis après lui.