Un excellent film politique porté par une réalisation soignée (bien qu’un peu trop propre) et surtout une interprétation aux petits oignons, Miss Sloane prend aussi le temps d’aborder des angles plus personnels, notamment à travers le portrait qui est fait de son héroïne, sans virer dans le pathos. Ce personnage froid et calculateur, on l’a vu cent fois (pas toujours sous les traits d’une femme qui plus est), mais ici le film prend le temps de nous expliquer comment on devient cette personne, sans pour autant en faire un film psychologique dans lequel l’analyser à longueur de temps. Je lui en suis reconnaissante vu le sujet de l’intrigue politique ! Hélas pour Miss Sloane, on a un peu l’impression que le débat que le film tente de lancer a un très mauvais timing. Non seulement la question de la législation des armes à feu, fin 2016, avait cédé la place à la campagne électorale… mais en insistant sur le « tous pourris » des hommes politiques, le film finit par aller dans une toute autre direction que celle, affichée, du progressisme. C’est terrible comme une date de sortie peut influer sur le propos d’un film sans changer une ligne de dialogue.