C’est vraiment un délice trop rare quand un film de science-fiction sur l’arrivée d’extraterrestres prend ce genre de tournure, plus intellectuelle mais aussi émotionnelle. En dépit de sa musique et de la froideur de sa photographie, Arrival ne cherche pas à faire peur ou à tenir à distance, mais invite, presque malgré lui, le spectateur (comme l’héroïne) à faire confiance à ses émotions pour profiter pleinement de l’intrigue. Laquelle met un point d’honneur à détricoter tous les clichés du genre, en particulier militaristes, et c’est un véritable plaisir, que la joie d’écouter parler de linguistique ne gâche pas un seul instant. On en oublierait presque qu’Arrival, derrière tout cette démonstration de finesse, est le film le plus pro-life de l’année.