Heureusement que DeNiro est là pour sauver tout le monde. Non que sa performance soit spectaculaire (au contraire, il n’a que le strict minimum à fournir), mais plutôt parce que son personnage réussit au final à toujours faire preuve de tact, à toujours faire ce qu’il faut, à venir en aide à tout le monde. Et si ce tout le monde peut être une femme, alors c’est encore mieux. On ne va pas se mentir : les scènes entres DeNiro et Hathaway sont souvent parfaites en apparence, avec ce qu’il faut de dialogues tendres et drôles et vivants… mais quand on gratte le vernis on découvre une fois de plus un film dans lequel un faible femme ne s’en sortirait pas sans le héros. Que The Intern se déroule dans le milieu corporate d’une start-up moderne, plutôt que, mettons, dans le donjon d’une sorcière, ne fait finalement pas une grande différence sur le fond ; sauf que, peut-être, la Belle au Bois dormant ne pontifierait pas pendant des heures sur un féminisme qu’elle maîtriserait de toute façon très mal. C’est douloureux à regarder à plein de niveaux. Le plus surprenant est que j’avais vraiment envie d’aimer The Intern, son intrigue un peu moins classique que la romcom traditionnelle bien qu’utilisant le même répertoire, ses deux solides acteurs, ou encore le fait que pour une ois, une dramédie émouvante s’intéresse à un personnage âgé. Mais à un moment, non, quoi ; il faut savoir admettre la défaite.