Vous allez dire que c’est idiot, hein, que j’ai des préjugés et tout, mais quand même, moi, la comédie New Girl, bêtement, je pensais qu’elle allait être drôle.
C’est vous dire l’ampleur de ma déception.
Pourtant, la série a des qualités, quelque part, en cherchant bien, mais si, mais si ; ce qui lui porte préjudice, c’est qu’elle se sente obligée de faire rire régulièrement (et donc grossièrement) là où un charme simple de dramédie ferait aussi bien de l’effet. Parce qu’en plus ses gags ne sont pas vraiment drôles. C’est le reste qui a du charme. Un peu.
Ma plus grosse surprise vient de Zooey Deschanel, que je connaissais finalement assez peu et dont le timbre grave m’a surprise. Il présente un assez gros décalage avec son personnage pourtant si sympathique de nana pas trop girly, voire même pas du tout, et pourtant si cliché de la gonzesse émotive. Au milieu de ces mecs « normaux », c’est Jess la geekette, et c’est un joli contraste avec une série comme The Big Bang Theory, par exemple. On a un peu de mal à s’attacher mais il faut quand même admettre que le personnage n’a rien de commun avec celui qui vivait un peu la même aventure dans My Boys, dont je me souviens lointainement avoir vu le pilote il y a de cela quelques siècles (enfin, je me souviens surtout d’une nana qui emménage avec des mecs un brin dégueulasses et qui repeint sa chambre en rose, et je vous avoue que je suis en fait pas très sûre de ne pas confondre avec une autre série parce que j’ai aussi un vague souvenir de fac) (en fait c’est quasiment sûr que je confonds) (rendez-moi service, oubliez cette référence à My Boys et/ou éduquez-moi en me rappelant à quel pilote je fais référence).
L’idée n’est pas de féminiser les garçons. L’idée est de féminiser la fille.
Du coup on en vient à mon véritable problème, qu’aucun gag ne saurait atténuer : sitôt qu’on a une rencontre garçons/filles dans une comédie, on donne dans le stéréotype. Je ne suis pas l’une de ces féministes enragées qui montrent les dents dés qu’on parle de genre et/ou de sexe, mais l’idée d’essayer de faire de Jess une jolie petite nana répondant aux clichés sur la fille sortable, alors qu’elle est tout-à-fait craquante telle qu’elle est (sans quoi elle n’aurait pas eu un copain, après tout, même si ensuite il l’a trompée), m’a un peu irritée. Il y a un sous-entendu assez déplaisant derrière cette idée de la nana qui se comporte comme une nana (elle regarde Dirty Dancing en boucle) mais pas encore assez pour vivre parmi les hommes, qui préféreraient à n’en pas douter que ce soit sa copine mannequin, Cece, qui partage l’appart (alors que de toute évidence celle-ci a un tempérament d’épouvantable dragon).
Et si les garçons arrêtaient de choyer Jess parce qu’elle est une fille, de coacher Jess parce qu’elle n’est pas une fille assez fille, et de tout rapporter à cette question de genre ? Et s’ils se préoccupaient juste de sa personnalité ? Ça serait moins déplaisant à mes yeux.
Il y a vraiment quelque chose de dérangeant dans le fait qu’on sente de façon assez diffuse qu’au moins l’un de ces garçons (bon, pas celui interprété par le Wayans parce qu’il décarre au bout d’un épisode, cf. photos de promo d’ailleurs…) va finir par tomber amoureux d’elle. O. Bli. Gé.
Pour finir mais à la limite c’est moins grave, j’ai eu l’impression d’un petit problème de rythme (et d’une absence assez criante de musique, un comble vu la bestiole qui nous tient lieu d’héroïne), et comme il parait que c’est la version définitive du pilote qui a filtré en amont de la rentrée, je suis assez pessimiste. Vite regardé, vite oublié ; enfin, il faut dire que j’accèlère le processus à dessein, aussi.
En fait, j’aurais aimé entamer la saison avec un pilote plus prometteur. Je ne demandais pas grand’chose. Juste de rire. C’est idiot, hein ? Nan mais je vous avais dit que c’était idiot.