C’est quand Up All Night essaye le moins de me faire rire qu’elle y parvient. Pour être plus précise, les scènes avec Maya Rudolph sont presque systématiquement pas drôles à force d’essayer de l’être, et toutes les autres sont de l’or en barre.
Pas de malentendu : j’adore Maya Rudolph. Mais je commence un peu à la connaître et je sais qu’elle a deux modes : le dramatique, et le caricatural. Elle n’a rien entre les deux. Quand elle donne dans le dramatique, elle utilise sa sensibilité pour apporter de la nuance à son jeu, et elle se repose sur le script ; et quand elle donne dans le caricatural, elle utilise le texte pour faire des drôles de trucs avec sa voix, son phrasé, son corps, mais elle se désengage complètement de l’histoire.
Et comme dans Up All Night, son rôle n’est pas du tout de faire dans le sensible, on se retrouver avec ce personnage outrancier. Le problème, c’est que le ton d’Up All Night, tel que mis en place par le fabuleux tandem Applegate/Arnett (et très franchement, je ne les voyais pas ensemble dans une comédie, mais ils sont incroyablement compatibles), c’est d’être totalement dans l’humour pince sans rire et dans la mesure, donc ça jure épouvantablement.
La bonne nouvelle, c’est que pour le moment, on voit quand même peu Maya Rudolph, mais hélas l’intention de NBC n’est pas de la maintenir dans un rôle secondaire. En attendant de voir ce que son personnage va pouvoir inventer pour être un peu moins agaçant (et pour que l’actrice se calme aussi un peu), on peut pleinement profiter des excellentissimes scènes entre les parents, qui sont des perles. Moi qui ne porte pas spécialement Arnett dans mon coeur, je l’ai trouvé juste parfait, bien plus mesuré que dans ce que j’avais pu voir de lui précedemment (Arrested Development, 30 Rock, un ou deux films…), et la relation avec le personnage d’Applegate est vibrante d’énergie, de complicité et d’intimité.
Le couple qu’ils forment est sympathique parce qu’ils ne deviennent pas des parents ennuyeux, ceux qu’on trouve dans ces innombrables comédies sur la gentille petite vie de famille middle-class (je le sais pour regarder des épisodes de Rodney en ce moment entre deux cartons), et ce ne sont pas non plus des rigolos qui font comme s’ils ne venaient pas d’avoir un enfant ; en fait ils sont pris entre deux feux, et cherchent un équilibre qui dés le pilote est assez bien trouvé. Ni STFU Parents, ni trublions irresponsables (on a déjà Raising Hope si on veut une famille totalement dysfonctionnelle), ils nous font rire non pas parce qu’ils sont ennuyeux comme les centaines de parents de télévision qui ont défilé dans un grand nombre de comédies pendant ces 50 dernières années, ni parce qu’ils font les pitres, mais parce qu’ils veulent juste être bien dans cette nouvelle vie, trouver le juste milieu, se marrer et être responsables, en un mot, être eux-mêmes. Ils me plaisent bien.
Juste une fois, j’aimerais bien que ce genre de comédie (et j’ai le même sentiment avec Raising Hope) tiennent plus de deux ou trois saisons, comme c’est habituellement le cas, et qu’on voit cette famille évoluer avec les années, allant jusqu’à l’adolescence de l’enfant si possible. C’est vraiment le genre de choses qu’il est intéressant de voir sur le long terme, et plus touchant que juste pendant les premières années du bébé. J’espère qu’Up All Night tiendra jusque là, sans trop y croire.
Up All Night, c’est aussi une nouvelle série de la grande famille de SNL (Rudolph est une ancienne de l’émission, Arnett est le mari de Poehler, c’est produit par MONSIEUR Lorne Michaels, et écrit par une ex-scénariste de l’émission…), et c’est peut-être aussi ce qui explique que je m’y sente bien. Le rythme est un peu celui de l’émission à sketches, très peu de longueurs (seulement la dispute « MOI j’étais réveillé ») et un côté occasionnellement parodique du monde de la télévision (j’adore le générique débile du show d’Ava) qui font que je suis en terrain connu, je suppose.
Résultat : Up All Night, c’est bien parti pour être l’une de mes comédies de la saison. Ça tombe bien, avec l’annulation de Better With You et Outsourced, j’étais un peu en manque de trucs à regarder en allant au boulot.
C’est rigolo, j’ai l’impression opposée.
Ces tranches de vie étaient vides, et les problématiques liées à l’arrivée du bébé sont très mal exploitées : elles ne sont ni rigolotes ni touchantes, juste terriblement cliché.
Quant à Will Arnett, j’ai l’impression qu’il est emasculé, il a perdu toute sa fantaisie, tout son aspect débridé, pour devenir … fade, sans aucune personnalité. Je veux bien des personnages qui soient « réels », mais encore faut-il qu’ils dégagent quelque chose. Mais je n’ai rien ressenti, parce qu’ils n’expriment finalement pas grand chose depuis que leur bébé est arrivé.
Mais bon au moins on se rejoint un peu pour Maya Rudolph, elle est horripilante !
Pour ma part ce pilote est une catastrophe : pas d’histoire, pas de rires, pas d’émotions.