C’est très difficile pour Fashion de passer après Gia, mais courageusement, le film se lance quand même dans l’aventure. Pendant 2h45. On va être honnêtes : une bonne partie est très dispensable (et je ne parle pas seulement des longs défilés), tant l’exposition de tout, tout le temps, pendant vingt minutes, est vite assommant, et les acteurs, dont la diction est souvent scolaire, en semblent cruellement conscients. Par-dessus le marché, on a du mal à y voir l’évolution du personnage central de par lui-même : le scénario décrète que Meghna va passer de l’innocence à l’ambition démesurée à la perdition, mais le comment du pourquoi, lui, aurait mérité quelques minutes d’élaboration. Les autres persos, eux, restent sagement dans leur case du début à la fin du film, alors que certains ont des intrigues intéressantes (un couple homosexuel qui vit caché, l’un des hommes qui finit par épouser sa meilleure amie, etc.). Ces longueurs cumulées à ces maladresses font de Fashion un film qui rate la marche et se cogne le menton brutalement, et on a envie de l’achever plus souvent que de le sauver. Ce qui aide beaucoup à terminer ce sacerdoce, c’est la présence de Priyanka Chopra (même quand elle assure le minimum syndical) et le fait que… ouais, non, Priyanka Chopra. C’est tout. C’déjà bien.