Quand il a été clair que, non, ce soir, entre la rhino, la sinusite, le changement d’horaire et la reprise du boulot, je n’étais pas en état de regarder un épisode de mon Piemarathon et de l’apprécier pleinement, ce qui reste une donnée essentielle d’un marathon bien mené, il ne restait plus qu’à aller se coucher à 21h.
Aha, non, je déconne. Sans rire, le jour où je vous dis que je vais me coucher à 21h, envoyez les secours.
Que faire, donc, que faire ? Tout travail intellectuel étant évidemment hors de question, je me suis naturellement orientée vers le cinéma.
Oh, oh non, pas de cris d’orfraie avec moi, hein. Soyons sincères, devant une série, le simple fait d’enregistrer des informations pour s’en servir à l’épisode suivant, ou le simple fait de faire appel à des informations déjà emmagasinées pour comprendre ce qui se passe, demandent un travail considérable, bien au-delà de mes capacités ce soir. Et si j’avais écarté la possibilité de m’envoyer un délicieux épisode de Pushing Daisies, c’est bien que même une simple rediffusion était hors de propos.
Sans compter que des films ne faisant pas appel à la moindre faculté de concentration, ce n’est pas ça qui manque.
Black March oblige, le cagoulage était impossible, et parce que mes réserves ne sont pas pensées pour ce type de situations, le choix se montrait éminemment restreint : un DVD d’un film français avec Dany Boon, prêté par une collègue qui visiblement ne me connaît pas si bien que ça et me prête une bien plus grande ouverture d’esprit que celle qui est la mienne, OU ALORS une vieille cagoule, délaissée depuis des mois, d’Iron Man.
Et j’ai envie de penser que c’est dans ce genre de situations qu’une bonne décision fait toute la différence entre la survie et la vie.
Je pourrais faire un post Comme au cinéma sur Iron Man mais, en gros, il se résumerait à deux mots : « yeah, cool ».
A partir du moment où mes attentes étaient, au mieux, humbles, je ne pouvais pas être déçue par les trous d’air béants dans le scénario, le personnage principal absolument factice, son entourage caricatural au possible, et les revirements de situation prévisibles. Ne parlons pas des scènes d’action pléthoriques, qui sont si peu ma tasse de thé. Et si je ne pouvais pas être confrontée à la déception, c’est parce qu’à intervalles quasi-réguliers, je sirotais mon infusion au jasmin en me disant « ah, ça c’est cool, ah, là ce qu’il fait est super cool, ah, cool le petit mouvement qu’ils ont imprimé à l’exosquelette, ah, trop cool le robot à la con », etc. Parce que quand un truc est minable, mais bien fait, il faut savoir le reconnaître.
Ouais, je suis quand même en état d’utiliser l’expression « imprimer un mouvement à un exosquelette », je suis quand même pas en état de totale mort cérébrale, faut pas pousser.
L’objet de ce post est donc le suivant : chanter un hymne qui, à la faveur d’un revirement dans mon état de santé, risquerait d’être autrement vite oublié. Voire même, volontairement rayé de ma mémoire.
Toute l’année, je me plains des productions, qu’elles soient cinématographiques ou bien-sûr télévisuelles, qui sont abyssales de par leur degré d’exigence intellectuelle. C’est pour ça que je n’hésite pas à sauter à pieds joints dans la moindre opportunité de médire sur Whitney, par exemple, comme un enfant dans une flaque d’eau. Je m’énerve toute l’année parce qu’on nous prend pour des abrutis finis, et que des gens se font des burnes en or en partant du principe que notre cerveau va se contenter de pauvres merdes dénuées de tout intérêt et ne jamais exiger plus.
Ce soir est donc l’occasion de chanter un hymne à ces productions miteuses qui nous prennent pour des amibes, et de dire : « c’est ptet con, mais n’empêche. C’est cool ».
Et quand vient ce jour de l’année où, entre la rhino, la sinusite, le changement d’horaire et la reprise du boulot, c’est juste pas possible d’aligner deux neurones dans l’ordre et la discipline pour ne biter ne serait-ce qu’un film contenant moins de 45% d’explosions, alors ce jour-là, on est bien contents de trouver un film comme Iron Man.
OK, mais juste ce jour-là, alors.