Aujourd’hui, c’est au tour de Partners, dont les critiques assassines m’avaient fait redouter le pire…
Ne perdons pas de vue ce que signifie réellement le terme : « mauvais ». Ce terme est synonyme de Brothers, ou de Work It. A contrario, le terme « mauvais » n’est pas synonyme de « peu original », ou de « déjà vu cent fois notamment dans une série précédemment créée par la même équipe ».
Quand les gens (généralement les journalistes donnant leur avis à l’issue du TCA press tour) commencent à dire qu’une série est mauvaise, je forme toutes sortes d’images dans ma tête, histoire de me préparer au pire (voilà pourquoi, ladies and gentlemen, il faut éviter le buzz du printemps sur les séries de l’automne, entre parenthèses). Mais ce que je commence à imaginer n’a rien à voir avec ce qu’est au final le pilote de Partners. Rien du tout.
Alors oui, la situation de Partners, on l’a déjà vue quelque part, et pour cause : c’est celle esquissée dans Will & Grace chaque fois que les deux protagonistes éponymes étaient en couple au même moment. Une relation totalement platonique qui rivalise involontairement avec deux autres qui ne le sont pas. Et ce n’est pas surprenant d’avoir affaire à cette histoire ; ça fait des années, mais littéralement des années et des années, que Kohan et Mutchnick tentent de la vendre à une chaîne… parce que c’est la leur !
Vous attendez de ces mecs-là de l’originalité ? Vous allez être déçus : ils font partie de ceux qui appliquent à la lettre l’adage « write about what you know ». C’est comme tenter une série de Fran Drescher et espérer qu’elle n’y déverse pas 80% de contenu autobiographique et 20% de gags visuels ! Pour autant, est-ce que c’est mauvais ? Non. C’est juste totalement prévisible. Il y a une nuance.
Mais qui a besoin d’imprévisibilité dans toutes les séries qu’il regarde ? Il y a des séries qui nous surprennent, des séries qui nous émeuvent, des séries qui nous réchauffent simplement le coeur… un bon menu téléphagique annuel est toujours varié ! On ne regarde pas toutes nos séries pour la même raison. Sans quoi personne ne serait capable de regarder à la fois Portlandia et The Good Wife. Non ? Que moi ? Ah.
En fait j’aurais même envie de dire qu’en matière de sitcoms, il n’est pire ennemi que l’originalité du pitch. Regardez ce qui se passe quand on essaye de changer des formules famille/groupe d’amis/boulot : c’est presque invariablement un aller simple pour l’Enfer. Les pitches les plus originaux en matière de sitcom donnent de véritable cauchemars : Cavemen, par exemple, ça c’est un pitch original, hein ? CQFD. Tiens, Work It, qu’on mentionnait plus haut, c’était plutôt original, aussi, comme idée. Et vous voulez qu’on parie sur The Neighbors ? Pour une comédie en single camera, peut-être que la prise de risque est moins grande, mais pour une multi-camera, il vaut mieux rester dans les clous, et enrichir non pas la situation mais les personnages et leurs réactions. C’est ça, l’intérêt d’un sitcom !
Mais le plus important, pour un sitcom, c’est d’être drôle, je crois qu’on sera tous d’accord là-dessus. Et si on enlève la question de la situation prévisible, qui n’est pas un critère d’humour, il faut admettre qu’il y a de bonnes répliques dans Partners. Elles sont efficacement écrites, même si elles sont parfois délivrées de façon exagérée (notamment par Urie). J’ai ri plusieurs fois, à voix haute, du genre à faire trembler les murs de l’immeuble. Dieu sait que ça m’arrive très sporadiquement avec un sitcom.
Alors oui, ayant englouti une intégrale de Will & Grace il y a deux ans à peine (en moins de deux mois), je suis forcément bon public pour la formule, et ça joue probablement. Je suis très contente de retrouver la recette d’un sitcom qui avait su me faire rire : c’est suffisamment rare pour que je sois prête à renouveler l’expérience quand l’occasion s’en présente.
Et puis, il s’avère que je les trouve aussi attendrissant que les héros de Will & Grace, ces deux gars. J’aime bien leur dynamique, quand bien même elle n’apporte rien de nouveau au paysage télévisuel… elle fonctionne ! L’énergie personnelle des créateurs de Partners transparait à travers les scènes, et quand un pilote renvoie une impression de sincérité et d’authenticité, on ne peut pas réellement lui en vouloir de ne pas sortir des chantiers battus. Moi, en tous cas, je ne le peux pas.
Alors le pilote de Partners, au moins en ce qui me concerne, il n’a rien à se reprocher. Un peu de surjeu ça et là, sans doute. Bon. It comes with the territory. Je ne suis pas encore très convaincue par l’un des personnages (Wyatt, dont je n’avais même pas retenu le nom tant il est sous-employé et sans intérêt dans ce premier épisode, et qui mériterait peut-être qu’on insiste sur son côté un peu simplet), mais pour le reste, allez hop ! On est repartis comme en 1998 !
Really ?
Personnellement, j’ai tout simplement détesté ce pilote. Je vais pas ré-écrire un commentaire, je vais vous coller celui que j’ai déjà écrit:
J’ai pas ri, ni même souri, une seule fois. Non mais quand même, c’est pire que Men At Work ou Whitney (pour rester dans la sitcom friendly).. enfin, comment dire ça de façon à ce que vous compreniez.. Whitney (qui n’est pas si catastrophique que ça en fin de première saison, pour info) est 100 fois meilleure que ça.
C’est vraiment très mal joué (et je m’en fiche complet de Sophia Bush, qui joue mal pour le coup), pas marrant, ni crédible, ni original pour un sou (même si le contexte est très différent, la demande en mariage en pilote me rappelle celle du pilote de HIMYM, qui était si bon –souvenirs, souvenirs), et bourré de clichés (puis franchement, le ‘Do you need the girls’.. REALLY ? Oh God). Bref, passez votre chemin, y’a rien à voir.
Abominable, tout simplement.
CBS, SHAME ON YOU !
Voilà, voilà, je vois que les avis divergent un peu partout sur Twitter, tant mieux, il en faut pour tous les goûts.
…Crédible ? C’est impératif pour une comédie ?
Non, ça ne l’est pas du tout (parfois c’est même le but recherché, de ne pas l’être), mais c’est un critère que je prends, pour certaines comédies, en compte (enfin là c’était vraiment LE problème).
Je pense qu’il faut pas confondre prévisibilité et originalité.
Le pitch peut être original et l’histoire prévisible (c’est à dire l’enchainement logique des scènes). Dans Partners on peut voir exactement ce qui va se passer, y compris les gags de répétition (lorsqu’il range ses affaires du bureau).
Et c’est le principe même de la comédie que de créer des gags « surprises », et de faire patienter sur des situations que le téléspectateur attend et c’est d’ailleurs très employé dans le théâtre de boulevard. (cf Frasier absolument magistral dans l’écriture sur ce point là). Ici, Partners ne délivre rien de ce que j’attends d’une comédie. Il n’est donc pas étonnant que je n’ai décroché aucun sourire.
Cela dit, on a tous notre sensibilité concernant l’humour, donc pas étonnant que les réactions divergent à ce point.