Régulièrement, je me dis « ma vie est quand même vachement en train de changer… » d’un air songeur. Mais je le dis à intervalles si réguliers désormais (au moins une fois par an) qu’il est grand temps d’en conclure que, le changement, c’est constant.
Evidemment, ce changement prend des formes variées ; parfois j’aimerais les chroniquer avec précision, d’autres fois j’ai juste envie de laisser faire et de me contenter de profiter de la nouvelle version de ma vie, celle qui est patchée, mais qui fonctionne de mieux en mieux. Il y a des changements qui passent par une transformation intérieure, d’autres extérieure… d’autres qui se produisent via des changements professionnels, aussi. Le plus fou c’est quand je peux appeler ces changements « professionnels » et non « sur mon temps libre », comme ça se produit en ce moment.
Régulièrement je me dis que je suis à un virage, mais à bien y réfléchir, la vie est une route de montagne tortueuse. J’ai la chance de ne pas avoir mal au coeur en ce moment, ça n’a pas toujours été le cas.
Quand les changements sont intérieurs, ce sont généralement des choses que j’initie. Etre plus ci. Penser moins comme ça. Ne plus être la fille de quelqu’un. Je souhaite ces changements et ils ne me pèsent pas, mais ils demandent du travail sur moi-même, de l’effort, et donc du temps.
Et puis parfois, les changements sont extérieurs et ne m’appartiennent pas. Ce qui dépend de moi, c’est seulement la façon de s’y adapter. Quand ce sont des éléments a priori positifs, il pourrait sembler facile de s’adapter. Mais étrangement, pas trop. Cependant, la vraie difficulté, c’est de voir comment les changements extérieurs impliquent des changements intérieurs.
Je n’y avais jamais réfléchi jusque là, mais ces dernières années, je me suis par exemple méchamment endurcie.
Le problème c’est que, je me considère tellement comme une petite nature émotive, que quand je me dis que je suis un peu dure, ça me fait rire intérieurement. Peut-on prendre au sérieux quelqu’un qui prétend s’être blindée, mais qui pleure encore régulièrement devant ses séries (ou, pire, à cause d’elles) ? Pas franchement. D’ailleurs, écrirais-je ici si j’étais si dure ? Probablement pas.
Et je me targue, d’ailleurs, d’avoir une telle faculté à ressentir des émotions aussi vives ; ma soeur qui ne verse jamais une larme devant une fiction, par exemple, je ne l’envie pas un instant, et je suis fière d’être si émotive. Mais cette émotivité, je l’avais complètement ignoré pendant ces dernières années, est superficielle. Elle est vraie, bien-sûr, mais elle ne m’implique pas. Il me suffit de choisir de ne pas regarder un épisode touchant pour l’éviter ; tandis qu’on ne peut pas éviter les émotions de la « vraie vie ».
Depuis que je ne connais plus vraiment de drames personnels, y a-t-il quelque chose qui m’émeuve sincèrement ? Des gens qui me touchent réellement ?
Non, plus ma vie va bien, plus je me dessèche intérieurement. Mais étrangement, je n’en prends conscience que maintenant.
Et le pire c’est qu’à présent, j’en prends conscience parce que cette dureté commence à mordre sur mes émotions téléphagiques. Toutes ces romances qui se contentaient de ne pas m’intéresser, aujourd’hui m’irritent, m’énervent. Le dernier bastion de mon émotivité est en train de tomber. Et quand je n’aurais plus ces émotions de fiction, lesquelles restera-t-il ? C’est la question que je commence à me poser.
La dernière fois que j’ai dit à quelqu’un que je l’aimais (de quelque façon que ce soit) c’était quand ? J’ai voulu répondre à cette question mais j’ai dû marquer un temps d’arrêt : ma poitrine vide s’était glacée à l’idée que, en réalité… la dernière fois que j’ai aimé quelqu’un, c’était quand ? Même pas aimer d’amour, mais juste penser que quelqu’un m’est cher, important. Qui est important dans ma vie aujourd’hui ?
On dit qu’on remplace la moitié de ses amis tous les 7 ans. Hormis un ami qui semble faire partie de la moitié reconduite, c’est inexact : aucun de mes amis n’a fait partie de ma vie plus de deux ou trois ans. Et je compte dans le total les ex-collègues devenus amis, donc en incluant la période pendant laquelle nous n’étions « que » collègues. Pire encore, si ces gens disparaissaient de ma vie, je crois que ça m’affligerait assez peu, en tous cas de moins en moins. L’une d’elle est en train de progressivement s’effacer, et même si je trouve ça dommage, je le prends comme un fait et n’en ressent pas grande tristesse. Bien-sûr que les amis disparaissent avec le temps, c’est dans l’ordre des choses. A vrai dire je ne fais plus rien pour les retenir.
Pour le premier de l’An, l’un d’entre eux m’a invitée à sortir ; je n’ai rien contre lui, on s’amuse toujours quand on se voit, mais je préférais ma soirée en solo ; j’en suis là. J’avais préparé un programme simple mais sympa, avec bain bouillant, alcool à profusion, un épisode sympa et ptet un peu de Sims après minuit, et je n’avais pas envie de modifier mes plans pour un ami.
Appelons les choses par leur nom : je n’ai plus envie d’amis. J’ai envie de copains. Des gens avec qui déconner mais qui ont leur vie et qui ne prennent pas trop de place dans la mienne.
Il en va de même pour les connaissances sur Internet. Je crois que l’une des raisons secrètes pour lesquelles j’aime Twitter (les raisons avouées étant évidentes et, je crois, déjà évoquées dans ces colonnes), c’est que, quand je n’ai pas le temps ou l’envie de discuter avec ces gens, rien ne peut m’y forcer. Mais quand c’est le bon moment, je sais que je vais trouver immédiatement des gens sympas avec qui partager une conversation hilarante ou le débat du siècle, avec lesquels, en toile de fond, je partage plus ou moins les tracas et les bonnes nouvelles, mais qui ne s’accrochent pas, qui ont une existence autonome. Et auxquels je ne m’accroche pas, non plus. Je ne vivais pas ma vie sur internet de cette façon il y a encore pas si longtemps. Je pensais avoir trouvé des gens avec qui j’avais des points en commun rarissime, et former une communauté avec eux, et ça semblait important. Aujourd’hui, je n’ai pas envie d’appartenir à un groupe d’amis, je veux simplement savoir où aller pour retrouver des gens que je connais mais qui ne me demandent rien.
Parfois il me semble être quelqu’un de plutôt gentil et agréable avec eux ; mais il m’arrive de taper un message gentil sur Twitter, en public ou en DM, et de me dire : « tu le pensais vraiment, ce mot gentil ? ». Je suppose que oui, au sens où je n’ai pas dit le contraire de ce que je pensais. Mais peut-être que je ne le pensais pas au sens où mon coeur ne bat pas plus pour ces contacts-là que pour les autres. J’ai mes têtes, ceux avec lesquels je sais que je m’entendrais toujours mieux que les autres, mais sont-ils chers à mon coeur ? Est-ce que je me languis d’eux lorsque je ne me connecte pas pendant un long moment à Twitter ? Pas vraiment.
Ce comportement amical ne se limite, évidemment, pas qu’à ce domaine. En matière d’amours, c’est le calme plat. Ca fait un bon bout de temps que je n’ai pas eu le plus petite béguin, et ne parlons même pas d’être amoureuse, ça fait des années et des années. Vu qu’en plus, je ne suis pas intéressée par le one-night stand, la solitude est donc une conséquence logique.
J’aimais ça, être amoureuse (et aimée encore plus, comme tout le monde), dans le temps. Sûrement trop, vu le surinvestissement qui en résultait. Une part de moi aimerait bien être amoureuse à nouveau. Rencontrer quelqu’un qui fasse battre mon coeur. Mais ensuite je me dis : « ouais, et sacrifier l’écriture, les visionnages, les lectures, les mille choses passionnantes que je préfère faire ? pas envie ». Ma vie amoureuse, c’est un peu la veille du premier de l’An tous les soirs.
Si je remets assez rarement ma vie amicale en question, sur le plan de la vie amoureuse, ces dernières années, j’ai largement eu le temps de réfléchir, en revanche. Et j’ai réalisé que chaque fois que j’en parle avec moi-même, depuis quelques temps, la conversation finit toujours au même endroit. Là :
« Mais t’as pas envie de rencontrer quelqu’un ?
– Boahf. A quoi bon ? Rencontrer un mec, faire un peu moins ce que j’aime juste parce qu’il est dans ma vie… Sacrifice inutile.
– N’empêche ce serait cool de pas se coucher toute seule ce soir.
– Ah bien-sûr. Ah ce soir je dis pas. Mais après ? A quoi ça sert de se mettre avec quelqu’un, de se faire chier à trouver quelqu’un qui est compatible du point de vue du mode de vie, idéologique, politique, sexuel, etc… juste compatible, je parle même pas de se faire chier à trouver quelqu’un de parfait… et ensuite, passer quelques mois, allez ok, disons un an ou deux ensemble, et rompre et tout recommencer ? Putain mais j’ai autre chose à faire que me faire dézinguer le coeur à chaque fois, quoi. Tout ça pour revenir à la case départ. Je suis seule, eh bah je suis seule, voilà. Autant assumer ! Statistiquement, il y a des gens qui crèvent seuls. Pourquoi chercher des prétextes pour faire semblant de ne pas voir la solitude ? La solitude est la seule constante. Autant l’accueillir à bras ouverts plutôt que d’en chialer tous les soirs sur un coin de traversin.
– Tu peux quand même pas ignorer que tu as un besoin dévorant d’affection…
– Mais précisément : dévorant ! Et on a vu ce que ça a donné par le passé. Alors je peux prétendre que la prochaine fois je serai plus mature, plus sage, plus raisonnée ; je peux me convaincre que, promis, avec les années qui ont passé, je ne referai pas les mêmes erreurs de me jeter à corps perdu dans une relation ; je peux même parvenir, avec quelques efforts, à faire semblant de croire que je ne demanderai pas des tonnes et des tonnes d’affection au prochain qui voudra bien s’arrêter. Je peux jouer à ce jeu-là, rien de plus facile. Il n’empêche : j’ai un énorme besoin d’affection. Papa et maman ne m’ont pas donné ce dont j’avais besoin, gnagnagna gna gna, et toute le saint frusquin. Et quand un mec va passer par là, il va vouloir donner ça, j’aurai besoin de ça. C’est facile quand on est seule de contenir ses besoins en affection : il n’y a personne sur qui les reporter, personne à qui réclamer en permanence des preuves de mon existence à ses yeux. Je peux m’imaginer être indépendante, ça ne mange pas de pain. Il n’y a pas d’alternative de toute façon. Mais le vide, il est là. Et si quelqu’un se présente pour le remplir une fois, comment je sais que je ne vais pas lui en demander toujours plus ? Je ne le sais pas. Mais du moment où je vais commencer à vouloir combler le deficit, la relation sera condamnée. Alors restons seule et n’en parlons plus.
– Mais tu admets que tu as besoin d’affection ?
– Justement : plus on en a besoin, plus il faut admettre de s’en priver. »
Bah j’y crois pas, voilà, c’est tout. Je crois pas qu’on puisse trouver quelqu’un qui admette qu’une nana qui a sévèrement morflé à un moment va toujours chercher un peu de rab’ d’affection. Surtout maintenant que je ne morfle plus, en plus ; comment expliquer que la souffrance passée, aujourd’hui atténuée au point de croire, la plupart du temps, qu’elle a disparu (jusqu’à ce que je me remette à fantasmer sur une famille idéale dans laquelle passer Thanksgiving, en tous cas ; car dans le fond, je fantasme plus souvent sur une famille aimante que sur des mecs bien foutus), ait tout de même laissé ce grand vide ? Comment faire admettre à un type qui n’en demande pas tant que non seulement la marchandise a été abimée, mais qu’elle demande encore aujourd’hui un surplus d’entretien ?
Et ce, sans faire aucune promesse d’avenir ! Je n’ai pas envie de me marier, encore moins envie d’avoir des enfants… Donc le pacte c’est quoi ? « Fais de moi la personne la plus importante de ta vie, et en échange j’abandonnerai une intégrale de série pour toi » ? Soyons réalistes, non.
M’écouter penser ne me réchauffe pas franchement le coeur. Il y a encore une partie de moi (ça doit être celle qui suit le compte Facebook du frère de Lee Pace juste pour voir les photos des réunions de famille et qui s’émeut, je jure devant Dieu, qu’il ait trouvé le bonheur avec une nouvelle petite copine, sans déconner cette part de moi s’est pas un peu trompé d’adresse ?), parfois, qui s’en effraye.
Parce que c’est penser comme ça qui me rend seule. Il y a plein de gens qui trouvent, de par leur monde, quelqu’un qui veut bien « embrasser nos deux têtes » comme dirait Carrie Bradshaw de son tempérament de monstre de foire ; c’est de les tenir à distance avec la conviction de l’échec (encore une prophétie auto-réalisatrice, d’ailleurs) qui m’empêche de trouver quelqu’un. Et je n’ai que 30 ans, c’est sinistre de penser comme ça. J’ai tout le temps d’être amère, et à ce rythme, c’est sûr que je vais l’être ! Un jour j’écrirai le post le plus amer du monde, et je l’aurai bien cherché.
Cette part de moi est au contraire toujours là, réclamant son émotif du aux moments (forcément) les moins opportuns.
C’est celle qui ne s’endort que sur les coups de 5h du matin parce qu’elle a passé toute la nuit à se demander si le truc bien qui lui arrive, elle est suffisamment blindée pour se lancer dedans.
Il y a quelques jours, par hasard mais je ne sais plus par quel enchaînement, je suis tombée sur un blog racontant les petits secrets des stars. Sauf que ce ne sont pas exactement les secrets comme je les vois ordinairement passer avec son long de Kardashian poudrées ; ce sont des secrets sales, triviaux et d’une banalité sans nom. Des gens qui ne cessent de se tromper à qui mieux-mieux, de faire semblant d’être en couple pour la publicité, ou pire encore, qui se violent ou se maltraitent les uns les autres. J’ai toujours été fascinée par cet aspect-là du monde hollywoodien ; rien ne m’intéresse moins que les paillettes (sauf les Emmy Awards), ce à quoi j’ai envie de réfléchir, ce sont les vérités humaines de ces gens qui, dans la vie de tous les jours, n’ont pas de raison d’être plus dignes et nobles que n’importe qui d’autre. En réalité, cela vient de mon envie de savoir la vérité sur « les gens » en général, au lieu de penser que « les gens » ont une vie parfaite et que la mienne ne l’est pas ; j’ai envie de regarder dans les yeux ce qu’il y a de moches et dégradant en eux. Il y a deux ans, je m’étais captivée par exemple pour Texts From Last Night, parce que cela décrivait un mode de vie à cent lieues du mien, où les gens ne se détestent pas, mais ne sortent pas grandis de leurs exploits. C’est aussi ça être humain, et j’aime comprendre cette part des choses ; à plus forte raison parce que je ne la vis pas moi-même dans ma petite tour d’ivoire soigneusement barricadée. J’aime retrouver ce sentiment ambivalent sur ce blog, que, depuis que je l’ai découvert, j’ai passé au peigne fin et lis désormais de façon quotidienne (parfois plusieurs fois par jour). Les secrets confiés m’intéressent parce qu’ils sont crus comme la viande.
Et aussi parce que, secrètement, plus je commence à mettre un doigt dans cet univers, et que le doigt devient main, et peut-être bras si le rendez-vous de demain tourne bien, plus je me dis qu’il faut que je sois prête. Que je laisse ma naïveté au vestiaire et que j’admette que les échantillons de gens que je vais croiser ne sont que rarement, ne sont jamais, « des gens bien ». Plus les enjeux augmentent, plus je suis ravie pour moi, et plus je me dis qu’il faut que ma tolérance au cynisme augmente. Et donc plus je deviens cynique.
Ca me blesse parfois un peu de lire certains de ces items sur des violences perturbantes et des dégradations acceptées au nom du succès. Mais je me dis qu’il faut que je tue un peu de cette biche aux grands yeux qui pense pouvoir folâtrer gaiement dans un univers comme celui-là.
Je suis en train de me crever le coeur juste pour être sûre que personne d’autre ne s’en chargera. En un sens, c’est très bien vu de ma part, ça laisse assez peu de possibilités à l’univers de me remettre à terre comme je l’ai été pendant plus de 25 ans. Bon. Mais une fois que ce sera fait, à quoi ça servira que j’existe ? Et comment serai-je même certaine d’exister si plus rien ne me touche ?
Mais serai-je capable ensuite de réussir à continuer d’écrire si je me blinde à ce point ? C’est le dilemme habituel, je suppose. Existe-t-il un équilibre entre l’hypersensibilité et l’insensibilité ? Sans m’en rendre compte, j’ai l’impression d’être passée de l’un à l’autre en quelques années, et maintenant que je m’en aperçois, je m’inquiète. Il est bien temps, me dis-je avec un petit rictus blasé.
Et juste comme ça, je suis en train d’accepter de me dégrader au nom d’un fantôme de succès. Rendez-vous dans quelques mois ou années pour le post de l’amertume, donc. Ca dépendra de la rapidité de la déception, bien-sûr.
Tombé ici par hasard. J’ai pris du plaisir à lire ce billet.
Voilà c’était juste pour dire ça.
Alors que je suis en pleine période « ladyteruki 2008 », j’ai eu envie de revenir en 2013 et je viens de relire ce post.
J’aime vraiment beaucoup la façon dont tu t’observes, dont tu te regardes, dont tu te livres.
Et j’ai envie ici de me livrer à mon tour, alors je le fais :
Moi, le mot « amitié » ne fait pas vraiment partie de mon vocabulaire, je ne sais pas vraiment ce qu’est l’ « amitié » ni si ça existe. Je suis seul la plupart du temps. Je n’ai pas besoin d' »amis ». Je n’ai pas besoin qu’on me « tienne compagnie ». Je ne sors jamais (soirées, cinéma, bars, c’est fini depuis très longtemps) La solitude n’est pour moi pas du tout un problème. Je me sens bien, seul. Je ne sais donc pas ce qu’est l’amitié, et je ne sais pas non plus ce qu’est l' »amour » ( au niveau couple s’entend ).
Je vois juste des êtres humains, un peu partout. Certains à qui j’adresse la parole ou des mots, d’autres qui me parlent, avec qui je discute (surtout par internet), mais cela s’appelle-t-il de l' »amitié » ? Et avec une personne du sexe opposé (pour les hétéros, dont je suis) qu’appelle-t-on l’ « amour » ? l’amour n’est-il que cette période « passionnelle » qui de toute façon finit toujours par s’éteindre ? Si ça n’est que ça, alors à quoi bon en effet ? autant zapper cette période pour directement prendre conscience de ce qu’on a réellement à partager avec cette personne avec laquelle on pense vivre une « passion » mais qui n’est qu’une illusion passagère.
Existe-t-il pour moi un amour possible avec une femme, qui ne soit ni attachement ni dépendance, qui soit au delà de la passion ? Je ne sais pas. Et quel forme cet amour prendrait-il ? ( je ne veux évidemment ni mariage ni enfants ) quelque chose est-il possible ? une forme d’amour rare à créer ?
Je me sens moi aussi, en même temps totalement insensible et en même temps hypersensible, à l’autre, aux êtres humains en général. Les deux sentiments cohabitent et coexistent.
Je n’attends rien, et en même temps je suis ouvert à ce que des choses me bouleversent, ou fassent tanguer mes habitudes, mes certitudes. J’ai faim de vie et en même temps je suis rassasié en ne faisant rien, juste en existant tel que j’existe.
Je ne sais rien de mon avenir, je ne projette rien, je n’ai pas envie que des autres dépendent de moi ou s’attachent à moi, car je sais que la dépendance, l’attachement n’apporteront jamais rien à personne. Mais je sais aussi que j’ai encore des choses à vivre, à expérimenter, à explorer, à partager.
Quoi qu’il en soit, les choses se feront comme elles doivent se faire. J’aurai à vivre ce que j’aurai à vivre, le plaisir comme la douleur.
Je sais aussi que jamais je ne refuserai de vivre quelque chose de fort qui se présentera devant moi, on grandit toujours, on apprend toujours des choses fortes qu’on vit.
Et même si je ne l’attends pas, je suis ouvert à l’amour, à découvrir ce que peut vraiment être l’amour, et à vivre ce que je n’ai encore jamais vécu.
Pour finir, j’ai envie de te dire que je suis vraiment heureux d’être tombé ici par hasard, car j’entends dans tes mots des échos de ma propre voix…