Jul comes but once a year

1 décembre 2023 à 11:49

Anna-Karin et Vilgot ont créé dans leur laboratoire le premier trou noir artificiel ; ensemble, elles espèrent que cette avancée scientifique majeure résoudra la crise énergétique de la planète, et avec elle le changement climatique. Rien que ça. Le couple est prêt à célébrer à la fois sa victoire sur leur principal concurrent, Ernst, et à la fois leur accomplissement professionnel et moral. Potentiellement dans cet ordre… mais qui va vérifier leurs intentions ? Non loin de leur laboratoire, dans un manoir transformé en HVB, vit Mira, une orpheline  qui n’aime pas Jul. Et c’est pas de chance pour elle, parce qu’on est le 1er décembre : le compte à rebours pour les fêtes de fin d’année a commencé. A sa décharge, il faut dire que cette année, Jul sera particulièrement pénible pour elle, vu qu’elle s’apprête à être adoptée. C’est donc la dernière fois qu’elle vit cette célébration avec Galad, un adolescent plus âgé qui est son frère de cœur dans cette HVB.
Pendant que Mira vit cette crise sans précédent, sans que personne ou presque ne s’en aperçoive, une avarie déplace le trou noir depuis le laboratoire d’Anna-Karin et Vilgot juuusque dans le grenier du vieux manoir… et ouvre un portail vers l’année 1920 ! C’est à cette époque que vit Rakel, qui se prépare elle aussi à fêter Jul, mais très différemment. Sa famille habite dans un fabuleux manoir (c’est évidemment le même), et elle semble tout avoir pour être heureuse. Le problème, c’est que Rakel trouve sa vie ennuyeuse, et ne rêve rien tant que de devenir une artiste ; un rêve qui semble hors d’atteinte à bien des égards.

Joyeux premier jour de décembre ! Pour inaugurer votre calendrier de l’Avent, je vous propose aujourd’hui un article en deux temps, avec d’abord une review, et ensuite… vous verrez.
Prêtes à découvrir à mes côtés un Julkalender dont je n’avais encore pas parlé ? Alors direction pour la Suède, avec le premier épisode de Mirakel, une série initialement diffusée par SVT pour le calendrier de l’Avent 2020. Le titre de la série, naturellement, est un jeu de mots compilant les prénoms des deux héroïnes, en plus de signifier « miracle ».

Comme dans quasiment toutes les séries en son genre, Mirakel est préoccupée par l’esprit de Jul, c’est-à-dire par la perspective de se mettre dans une disposition festive pour les fêtes hivernales. C’est la même chose que l’esprit de Noël chez nous, juste plus au Nord : la saison se prête à la joie, mais hélas, tout le monde n’a pas accès à cette joie. L’enjeu de la série est d’apporter cette joie : il faut sauver Jul ! En l’occurrence, Mira a le cœur lourd ; Rakel souffre d’un profond ennui. Pour aucune des deux préadolescentes (je lis qu’apparemment les protagonistes sont âgées de 12 ans), le temps n’est vraiment aux célébrations. Chacune ressent des frustrations qui sont compréhensibles, mais qui prennent, forcément, un tour différent lorsque l’intrigue de Mirakel se met en place.
C’est que, le couloir temporel établi par le trou noir artificiel n’est pas exactement un passage comme un autre : c’est le moyen par lequel les deux héroïnes vont se retrouver dans une situation d’échange de corps. Voilà donc Rakel propulsée en 2020, dans une vie bien moins confortable et choyée que celle qu’elle connaît ; de son côté, précipitée en 1920, Mira a également des leçons à apprendre de son expérience au sein d’une famille, chose qu’elle n’a jamais connue.
Cette fois, il faudra donc sauver Jul doublement ! Évidemment, les épisodes de Mirakel ne durant qu’un quart d’heure environ, l’épisode introductif de la série n’a pas le temps de détailler tout cela. Mais c’est en filigrane ce qui se dessine de la comparaison entre la vie de ses deux protagonistes, rendue encore plus saisissante par le fait que les deux jeunes filles vivent dans le même manoir ; même si au fil des décennies il a, naturellement, évolué. Si le principe de Mirakel est assez simple (les séries du Julkalender sont rarement dans l’innovation, ce n’est pas le rôle de cette institution télévisuelle), ce premier épisode pose des bases intéressantes d’un point de vue thématique. Non seulement il y a cet échange, qui promet d’apprendre les deux filles à réviser leurs priorités, mais la série a une autre intention.

C’est que, n’oublions pas comment les choses ont commencé : par une solution mirakuleuse aux problèmes de 2020. Enfin, un des problèmes, en tout cas (…c’était une année chargée). Les deux scientifiques qui ont inventé un trou noir (et mes quelques lectures me disent que leur rôle futur dans la série ne se limite pas à cela, d’ailleurs) le font précisément parce qu’il y a une crise, une urgence, une catastrophe imminente. Il faut, bien-sûr, sauver la Terre. C’est donc un troisième sauvetage qui se trame dans le fond de l’intrigue, moins individuel.
Les séries pour la jeunesse sont l’un des rares genres télévisuels à avoir passé plusieurs décennies à marteler l’urgence écologique sur tous les tons : science-fiction, drama, comédie, action et aventures… Si dans la plupart des séries créées pour des publics plus âgés, l’environnement et le climat ne sont que rarement des préoccupations (pire, les personnages intéressés par la nature et/ou le véganisme ont tendance à y passer pour des illuminés), les séries pour les enfants et les préadolescentes se sont longtemps chargées de dépeindre l’importance de préserver la planète de diverses façons. Cette consistance, hélas, n’a pas franchement été suivie d’effets (c’est à vous faire douter du pouvoir supposé de la télévision), mais elle prend régulièrement de nouvelles formes. Avec Mirakel, c’est une fois de plus le cas : la toile de fond de l’intrigue de cette série imaginée spécialement pour les fêtes, c’est un peu la fin du monde, et ce n’est pas franchement fictif. En fait, dans Mirakel, on a atteint le stade où c’est trouver une solution scientifique/magique à la crise qui relève de l’imaginaire.
Pour enfoncer le clou, Mirakel prend le temps d’insister sur les motivations d’Anna-Karin et Vilgot (qui ont des comptes à régler avec Ernst, certes, mais espèrent aussi que Greta Thunberg va leur être reconnaissante !). Plus subtilement, la série s’attache aussi à des choses moins manifestes… comme montrer le fameux manoir en 1920 et en 2020 à l’occasion de brefs plans, sans insister sur la comparaison ou au moins pas pour le moment. Or, en 1920, le 1er décembre montre une demeure couverte par la neige, quand l’herbe est encore plutôt verte pour le 1er décembre 2020.

Les séries pour la jeunesse diffusées à l’occasion du Julkalender ont longtemps reflété les préoccupations de leur public-cible. Divorce, déménagement, maladie… les tragédies qui touchent les enfants sont le moteur des intrigues de ces séries hivernales. Cette fois, je ne peux pas m’empêcher de penser que c’est un peu différent : si l’on peut réconcilier une famille déchirée, se faire de nouvelles amies dans une nouvelle ville, ou guérir d’une maladie, je ne sais pas trop ce que Mirakel pense résoudre en moins de 24 jours. Mais vous pouvez le vérifier par vous-même : les épisodes sont disponibles (dans une excellent qualité, et sous-titrés) sur Dailymotion.

…Je ne vous abandonne pas avant d’avoir procédé à un petit « point Julkalender », histoire de parler non pas de ce qu’il s’est passé en 2020, mais de ce que les enfants scandinaves pourront voir à la télévision en ce mois de décembre.

Côté Suède, SVT lance aujourd’hui Trolltider – Legenden om Bergatrollet, une série originale… ou presque. Il s’agit en effet d’un reboot de Trolltider, un Julkalender initialement diffusée en 1979. L’intrigue se base sur une légende qui veut que le dangereux Bergatrollet (« troll de la montagne ») a jadis été enfermé par quatre peuples : les humaines, les trolls, les fées et les sorcières. Ces efforts conjoints sont cependant menacés lorsque l’ambre dans laquelle le Bergatrollet était scellé par un sort est trouvée par un humain, qui brise l’enchantement. Saga, une jeune fille humaine, et Love, un jeune troll, font équipe pour empêcher le troll de la montagne de tout détruire. Gageons que le tandem trouvera une solution en 24 jours tout pile.
Regarder le trailer de ce Julkalender après avoir jeté un œil aux épisodes de la série originale (presque tous disponibles sur Youtube, mais hélas sans sous-titres) aide à prendre la mesure du fossé générationnel entre les deux fictions. Pourtant diffusées dans les mêmes conditions à raison d’un épisode par jour, et à destination du même public, par le même groupe audiovisuel public… on voit combien les moyens mis en œuvre ont largement changé au fil des décennies. C’est toujours un peu édifiant de revenir sur les vieux Julkalender de la télévision scandinave (les rediffusions, très courantes, de beaucoup de ces séries, devraient en théorie rendre le choc un peu moins rude), mais on a très peu souvent l’occasion de faire la comparaison entre une série et son remake moderne, tant les Julkalender font si peu souvent l’objet d’une nouvelle adaptation. Mais là, le grand écart au niveau notamment du ton est visible. Ce doit être plutôt chouette d’être une gamine en 2023 et d’être prise au sérieux en tant que téléphage avec des exigences de qualité ! Mais ça explique aussi, très certainement, pourquoi le Julkalender autrefois produit sans difficulté est aujourd’hui un enjeu financier qui peut peser lourd dans le budget des chaînes scandinaves du 21e siècle…
D’ailleurs ça ne donne que plus de piquant au projet de SVT pour décembre 2024, la série Snödrömmar, qui pour la première fois dans l’histoire de la télévision de l’Avent mettra en scène une famille Saami. Il sera question de comprendre pourquoi la neige a disparu (on a toutes une petite idée de la réponse, je le crains) pendant des vacances en montagne. Plutôt cool que ce type d’effort d’inclusivité se déroule à un moment où les séries pour la jeunesse bénéficient de moyens aussi léchés.

En parlant de budget, en ce mois de décembre NRK propose [enfin] la deuxième saison de Snøfall. Pour celles d’entre vous qui roupillaient à l’époque, rappelons que Snøfall est un projet d’envergure inédite dans le monde des séries de l’Avent. En 2012, NRK avait promis qu’au lieu de lancer une mini-série dont l’intrigue serait bouclée au bout d’un mois, elle allait lancer une série en 2016 qui aurait plusieurs saisons ; une nouvelle saison était prévue tous les quatre ans jusqu’en 2030… mais ça, c’était avant COVID, bien-sûr. Depuis, NRK a dû réviser sa copie, et la deuxième saison de Snøfall débarque donc aujourd’hui seulement. Je vous rassure, pour toutes les petites Norvégiennes qui étaient trop jeunes pour s’en souvenir, NRK a pris soin de rediffuser la première saison l’hiver dernier ! Et hop, d’une pierre deux coups.
C’est que justement, ce projet titanesque a nécessité de remettre un peu les choses en perspective pour la chaîne publique norvégienne : entre deux saisons de l’ambitieuse Snøfall (et ses saisons à 50 millions de couronnes environ), il n’est désormais plus possible pour elle de financer autant de séries originales. Alors les rediffusions, c’est devenu plus que de la nostalgie : de la gestion de budget. Cela ne signifie pas que Snøfall est désormais le seul Julekalender original de NRK (il y en a eu en 2020 et 2021, d’ailleurs bougez pas, on y revient), mais pour l’essentiel, le but de la chaîne n’est plus de produire des fictions de l’Avent originales tous les ans si elle veut voir aboutir son projet. En tout cas, la première saison a été bien accueillie (elle a même reçu un Gullruten), et l’opération semble pour le moment, si ce n’est rentable, au moins à l’équilibre (ça aide bien que des chaînes comme DR1 au Danemark, SVT1 en Suède, ou Das Erste en Allemagne, aient acquis les droits de diffusion pour alléger l’investissement). Après ça, rendez-vous en 2027 pour la saison 3, je suppose ? S’il ne se passe pas une autre pandémie mondiale, bien-sûr.

Chez TV2, on a décidé d’excaver la série/émission Asbjørns Julekalender, une comédie dont la première saison remonte à décembre 2015, sauf qu’à l’origine c’était un programme de TV Norge. Le format (que j’ai déjà tenté d’expliquer ici) est un peu hybride : le présentateur, qui est le comédien Espen Eckbo, incarne un personnage fictif, mais il reçoit des personnalités bien réelles et boit avec elles.

Et puisqu’on parle de diffusions de séries norvégiennes, au Danemark, DR a décidé que cette année, les enfants regarderaient la série norvégienne Kristianias magiska tivoliteater. Diffusée en 2021 par NRK, donc.
L’histoire se déroule au début du 20e siècle et suit Luka, un petit garçon pauvre, qui vit dans le quartier (aujourd’hui disparu) de Christiania Tivoli, réputé pour sa vie festive et/ou nocturne. Alors qu’il est pourchassé par des brigands, il trouve refuge dans un étrange cirque. Cependant, ce refuge pourrait être de courte durée : une riche femme, Erle Butenschøn, menace de le faire disparaître… Il faut donc sauver à la fois Jul et le cirque !
Dotée d’un budget à faire pâlir la pourtant déjà exorbitante Snøfall (82 millions de couronnes cette fois, où s’arrêtera la folie ?), Kristianias magiska tivoliteater a bien besoin de rentabiliser avec des diffusions hors de ses frontières. L’an dernier, c’était la Suède et la Finlande qui diffusaient la série ; c’est donc le tour du Danemark maintenant. Avec cette pratique consistant désormais à diffuser une série originale tous les deux ans, et donc à opter soit pour une rediffusion soit pour une série équivalente étrangère dans l’intervalle, DR aussi tente de budgéter différemment pour les mois de décembre. Devant le trailer, on a du mal à imaginer que les jeunes spectatrices se sentent perdantes au change. Il faut cependant noter que les expérimentations norvégiennes de DR pour le Julekalender ont, les fois précédentes, conduit à des audiences décevantes : en 2017, la diffusion de la sus-mentionnée Snøfall avait conduit à faire les pires audiences de la décennie pour une série de l’Avent sur la chaîne danoise. DR espère donc que la sauce va prendre cette fois ; au pire, l’an prochain elle proposera… une nouvelle saison de Tidsrejsen ! La série de 2014 compte parmi les plus grands succès de son histoire, et ça, au moins, c’est du solide. Décidément ça devient une tendance de renouveler les séries de l’Avent…

TV2, qui n’est pas astreinte à la même sobriété budgétaire, peut en revanche se payer des séries originales chaque année. Pour ce mois de décembre 2023, elle a misé sur Valdes Jul ; comme son nom le suggère, la série a pour personnage central un jeune garçon du nom de Valde, qui a grandi à la campagne. Hélas, juste avant les fêtes de fin d’année, il apprend que sa famille a entrepris de mettre en ventre leur ferme. Avec sa petite sœur Rita, Valde décide de comprendre les raisons de cette décision, et en chemin va révéler un secret familial sur les environs de leur ferme, au cœur de la forêt où on leur a toujours interdit de jouer. Lancées sur la piste de la personne qui garde la forêt avec l’aide de Tala, une créature magique qui peut se transformer en louve, les adelphes vont donc partir dans une aventure pleine de mystère qui les poussera à restaurer les relations entre les humaines et les créatures magiques de la forêt.
Il y a vraisemblablement de la fable écologique là-dessous aussi. Outre son contexte rural assez inédit pour ce genre de série, Valdes Jul a l’ambition de parler de nature et de son importance dans la vie des humaines. Bon, pas au point de faire une croix sur les produits dérivés : comme souvent pour les séries de l’Avent modernes, Valdes Jul vient avec sa ribambelle de calendriers, de peluches, de décorations de sapin, de gants et de chaussettes bien chaudes, d’emballages cadeau ou encore de… cartes à collectionner. What year is this ? Nan mais promis, on aime très fort les arbres, tout ça.
Allez, on se consolera en se disant qu’au moins c’est pas des NFT. Non parce que, hein. On se sait.

De son côté, DR2 offre une rediffusion de Rytteriets Jul, une série initialement proposée en 2016. Il s’agit plutôt d’une fiction pour les adultes, proposant de satiriser le stress des fêtes de fin d’année.

DR Ramasjang, la chaîne pour la jeunesse, se charge quant à elle de diffuser les épisodes de En hederlig jul med Knyckertz, une comédie que SVT avait produite voilà deux ans pour le public suédois. Honnêtement, j’aime bien le sujet : la série, qui se déroule dans une sorte d’univers parallèle sans technologie, tourne autour du jeune Ture Knyckertz et de sa famille, où tout le monde est criminelle. Mais genre, criminelle de dessin animé, rien de grave, hein ? Grosse vibe Rapetout dans le trailer, d’ailleurs. Toujours est-il que le plus grand souhait de Ture pour les fêtes de fin d’année est de les fêter de façon… honnête. Pas facile quand les parents confondent amour et criminalité, et que même sa petite soeur est déjà une génie du crime. Malgré tout, quand le joyau légendaire d’une décoration de sapin disparaît, il se met en quête de la vérité, et se lance dans une enquête informelle…

Qui n’a-t-on pas encore mentionné ? Ah : la Finlande, bien-sûr. Comme souvent, elle détient le record de brièveté avec son Joulukalenteri de 10 minutes quotidiennes seulement, Talvipihan joulu. C’est l’histoire pas très drôle d’un zoo dont l’avenir semble menacé ; il n’y a plus que 7 animaux entre ses murs, ainsi qu’un humain, Onni, qui veut tout faire pour sauver le zoo. Aidé par une jeune fille qui vit à proximité, Ilona, il va tout faire pour éviter la faillite et que ses animaux ne soient saisis. Talvipihan joulu est l’une des rares séries qui vise un public familial (donc incluant les plus jeunes) sans intégrer d’éléments fantastiques. L’équipe de la série insiste d’ailleurs beaucoup sur l’intrigue réaliste (même si le méchant marchand est, forcément, un peu caricatural, nous promet-on), et a été filmée près de lieu où les animaux habitent, pour les perturber par le tournage le moins possible. Les articles dans la presse finlandaise n’en finissent pas d’ajouter des touches de mignoncité à l’affaire ; par exemple l’actrice jouant Ilona aurait apparemment emménagé sur place après avoir été ravie par l’environnement du lieu de tournage.
Alors certes, l’histoire ne casse pas trois pattes à un canard, mais vous admettrez que vu le contexte ce serait malvenu.

Pour finir, voyons du côté d’internet, car oui, la SVOD scandinave est à maintenant inclure dans cette institution télévisuelle. La plateforme discovery+ a décidé de piocher dans le catalogue de vieilles séries auquel elle a accès, pour sortir des cartons Jul i Blodfjell, une comédie initialement diffusée par TV Norge en 2017, et dotée d’une deuxième saison datant de 2019.
Inspirée par l’univers de l’horreur et l’épouvante, la série verse régulièrement dans la parodie en reprenant à son compte des scènes de films et séries célèbres. Un coup d’oeil sur discovery+ semble indiquer que c’est la 2e saison qui a été mise en ligne, donc celle qui ne se déroule pas dans un hôpital psychiatrique désaffecté, mais dans un chalet de montagne isolé de tout. Pas tellement plus rassurant ! Pour l’anecdote, c’est précisément la saison qui avait été présentée à CANNESERIES dans la catégorie des formats courts (bah oui, les séries Julekalender sont souvent des séries d’un quart d’heure) pendant l’édition de 2020.

Enfin, sur la plateforme nordique Viaplay, les choses sont un peu différentes : la plateforme fait revenir non pas une série, mais trois ! Det Store Eksperiment (Suède), Det Store Eksperimentet (Danemark) et Det Stora Experimentet (Norvège) sont en fait trois versions de la même série initialement lancée en 2016, et qui reviennent chacune pour une 3e saison. Vu que le concept est le même, seul la distribution change d’un pays à l’autre, disons pour simplifier qu’il s’agit d’une série d’aventure dans laquelle chaque épisode présente des énigmes et puzzles qui ne peuvent être résolues que grâce à des connaissances en sciences ou mathématiques. Deux enfants, pris au piège, vont donc les résoudre avec l’aide d’un adulte. Malgré les apparences, il ne s’agit pas ici d’une émission de jeu, mais vraiment d’une fiction, même s’il y a une valeur pédagogique évidente. On est ici dans une forme d’edutainment assez originale, à plus forte raison parce que la série est donc produite en trois versions différentes pour les publics principaux de la plateforme (les abonnées finlandaises et islandaises devront se contenter de produits traduits, par contre). C’est une idée plutôt cool, et en plus, ça a l’air de voler des parts de marché aux diffuseurs linéaires, ce qui reste la raison de vivre essentielle de la SVOD, pas vrai ?

J’ai bien conscience que parler de ces séries de décembre ne vous donnera pas nécessairement accès à elles (ni ne vous permettra de retomber en enfance…). C’est l’une des grandes tragédies des séries de l’Avent produites dans les pays nordiques : on a chez nous l’air d’être complètement désintéressées par leur importation, alors qu’en théorie, rien ne l’empêche. Je crois me rappeler qu’il y a quelques années, arte avait proposé Pagten, mais je ne crois pas que ç’ait été en quotidienne selon le format pourtant inscrit dans la structure de la série. Allez comprendre. Une opportunité manquée également par les plateformes de streaming internationales comme Netflix ou Amazon Prime Video, qui n’ont jamais vraiment tenté de répliquer une recette pourtant populaire depuis les années 60 (il faut dire que malgré leurs calendriers de sorties chargés, elles se sont montrées peu intéressées par des expérimentations en quotidienne).
Malgré tout, j’espère que ce tour d’horizon vous aura vendu un peu de rêve en ce premier jour de décembre…

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1 commentaire

  1. Céline dit :

    Est-ce que l’Islande produit/diffuse aussi des séries à cette occasion ?

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