Life is what happens next to a cat

14 avril 2023 à 23:59

C’est toujours dans la même maison dont les fenêtres donnent sur le parc que vit Asako Kojima, une mangaka au succès grandissant. Elle y dessine toujours, entourée de ses assistantes et de son éditeur Oomori… et de ses chats. Il y a les chats du quartier, qu’elle nourrit ; il y a Bee, le chat roux ; et puis bien-sûr, il y a Gu-Gu, qu’elle a adopté il y a deux ans après qu’un SDF le lui ai présenté.
Aujourd’hui il est évidemment question de la saison 2 de Gu-Gu Datte Neko de Aru, et on savait toutes que le jour d’en parler arriverait, 6 ans et demi après ma review de la saison inaugurale de la série japonaise. Les circonstances, à nouveau, se sont présentées ce vendredi.

C’est une formule un peu différente que propose la série cette fois-ci. Il faut dire que pour, en quelque sorte, justifier son existence, elle a décidé de se dérouler hors de la chronologie de la première saison. En introduction de chaque épisode de cette nouvelle salve, Gu-Gu Datte Neko de Aru nous informe ainsi que Gu-Gu le chat a vécu 15 ans et 9 mois aux côtés d’Asako ; et que les histoires auxquelles nous allons assister se sont déroulées de son vivant. Il s’agit donc d’un retour en arrière, puisque la saison 1 s’était conclue avec le décès de ce cher Gu-Gu.
Etalée sur quelques semaines, l’intrigue est encore une fois assez simple : c’est une chronique de la vie d’Asako, dont l’essentiel se déroule dans sa maison (qui inclut son bureau et l’atelier de dessin de ses assistantes) ou dans le parc attenant.
En fait, cette fois-ci Gu-Gu Datte Neko de Aru est même encore moins impressionnante que la première fois, au sens où elle prend très au sérieux son aspect de chronique et a presque totalement éliminé les flashbacks de son intrigue. La série ayant déjà exploré le passé et la personnalité d’Asako, il n’y en a tout simplement plus besoin. Les spectatrices comme elle-même : tout le monde sait que les choix faits par Asako au cours de sa vie (ou tout simplement le cours des choses) sont immuables, et l’ont conduite à mener la vie qu’elle a aujourd’hui. Par voie de conséquence, il n’y a pas de grande aventure ici. Pas de retournement de situation spectaculaire. Il se passe très peu de choses, parce que le quotidien d’Asako est simple, calme, et rythmé par le bouclage de ses pages mensuelles et par ses interactions, souvent avec un cercle relativement restreint.
Sans parler du fait que le sort de Gu-Gu est également fixé, lui aussi, depuis la saison précédente. Il a, en outre, un rôle assez mineur dans ces nouveaux épisodes, se contentant généralement d’être le témoin de ce qui se déroule, et de mener sa vie de chat dans la maison de sa maîtresse (sans pépin de santé, cette fois).

Au fil des 5 épisodes de cette deuxième et dernière saison, Asako va échanger avec toutes sortes de gens, de façon assez intimiste, sans que cela ne remette en question quoi que ce soit qui ait été établi en saison 1.
Il y a l’assistante en cheffe qui manage son équipe, et qui subit de plein fouet une crise artistique ; il y a la camarade d’université sur laquelle Asako tombe par hasard, 20 ans après, l’occasion d’un échange nostalgique sur les rêves qui se réalisent et ceux qui se révèlent ; il y a le policier qui emprunte temporairement la chambre à l’étage de la maison d’Asako pour une planque qui se transforme en histoire d’amitié ; il y a même Oomori, l’éditeur, qui n’arrive pas à révéler un secret à Asako… qu’elle connaît déjà (c’est certainement le meilleur traitement du concept de work husband/wife que j’aie jamais vu de ma vie). Et puis, dans le dernier épisode, en guise d’épilogue, Asako se met en quête du SDF qui lui avait jadis confié Gu-Gu, pour le remercier d’avoir changé sa vie pour le meilleur.
C’est une continuation fidèle de la saison précédente ; elle n’est juste pas conçue pour être foudroyante.

Alors à quoi bon une saison de plus ? Bah, c’est que, voyez-vous, la vie avec un chat, c’est plutôt ça : anodin, simple, à la limite de l’anecdotique. Il y a quelques chats aventureux qui ont de grandes histoires incroyables, mais pour l’essentiel, un chat a une existence assez calme et c’est même, pour la plupart d’entre nous qui avons eu le privilège de partager notre vie avec eux, l’intérêt essentiel. Même remuant, un chat, c’est surtout un compagnon posé, un témoin des années qui passe, une présence chaleureuse quand bien même il ne joue pas forcément un rôle prépondérant dans ce qui se produit.
Eh bien Gu-Gu Datte Neko de Aru conçoit le rôle de Gu-Gu, et plus largement des autres chats de la série (et je dirais qu’on en voit d’ailleurs beaucoup plus dans cette saison), de cette façon. Témoins de nos existences, avec ce qu’elles ont de plus banal et de plus intime à la fois, les chats traversent l’écran comme ils traversent nos salons, tranquilles et apaisants. L’amour d’Asako pour eux est vibrant, peut-être plus encore dans cette saison qui la voit à la fois se préoccuper de ses chats domestiques, mais aussi des chats « communautaires » et même d’une portée de chatons recueillie dans le parc voisin, et qu’elle se met en tête d’élever au biberon en attendant, à la fois pleine d’espoir et de mélancolie, de leur trouver des familles d’adoption.

Gu-Gu Datte Neko de Aru a parfaitement compris le rôle et l’importance des chats dans notre vie, et c’est une série pleine de gratitude pour tout cela : ce que les chats apportent, silencieusement (ou pas), et ce qui se déroule entre deux gratouilles sur le ventre ou derrière les oreilles.
Des années de compagnie joyeuse, innocente et émouvante.

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1 commentaire

  1. Mila dit :


    Je n’ai toujours pas vu cette saison 2 (je prends mon temps dans la vie, et puis c’est pas comme si la première se terminait sur un clifhanger) mais je suis heureuse de lire qu’elle est dans la même veine, qu’elle respecte l’esprit de la saison 1, et est même peut-être encore plus tranche de vie. Ca a l’air tout aussi joli et apaisant que la saison 1, et ce sera bien d’apprendre à connaître un peu Gu Gu ! Un jour ! 🙂

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