En ce moment, ça me dirait bien de me trouver une série de science-fiction à dévorer. J’ai remarqué que ça me fait souvent ça quand je teste un pilote de série de science-fiction qui s’avère complètement décevant, et vu que j’ai tenté The Ark récemment, ça se tient.
Du coup, je lorgne du côté des séries que je n’ai pas encore regardées (dans l’objectif de trouver quelque chose avec au moins une saison déjà diffusée), et avec le renouvellement cette semaine de The Peripheral, il ne m’a pas fallu chercher longtemps quelle série ajouter à la liste.
The Peripheral ne sera pas nécessairement l’élue (quoique si je ne trouve rien de mieux à me mettre sous la dent, j’y reviendrais peut-être), car elle accumule plusieurs clichés. Mais vu le premier épisode à deux cent à l’heure qu’elle fournit, il faut quand même lui attribuer, a minima, des points pour l’effort.
La série se déroule principalement en 2033 (soit demain), dans une petite bourgade du Sud de Caroline du Sud. Flynne Fisher est une jeune femme qui tente de survive avec un job de merde dans une imprimerie 3D, et tout en aidant sa mère, sévèrement malade et dont les médicaments coûtent une blinde. Son grand frère Burton, qui vit dans une caravane derrière leur maison, est un gamer professionnel qui passe le plus clair de son temps dans des réalités virtuelles (ou « sim »), ce qui apparemment est un métier qui peut rapporter. En fait, Flynne est plus douée que lui, et d’ailleurs à l’occasion elle lui donne un coup de main sur certaines missions en le remplaçant dans son casque.
C’est ce qui explique que ce soit Flynne qui se retrouve un jour à prendre les commandes d’un tout nouveau casque de réalité virtuelle qui a été envoyé à Burton par une mystérieuse entreprise colombienne, Milagros Coldiron. Sauf que cette réalité-là semble tout sauf virtuelle.
La première mission de Flynne (dont l’avatar dans le sim de Milagros Coldiron a l’apparence de son frère) consiste à aider une femme à en kidnapper une autre, dans le Londres de la fin du 21e siècle ; l’expérience se déroule parfaitement. Toutefois, ça ne saurait durer : la seconde fois qu’elle entre dans cet univers, elle est soumise à d’atroces tortures. En outre l’insistance avec laquelle Flynne rapporte avoir eu l’impression que c’était réel pose des questions, y compris, vers la fin de l’épisode, à elle-même. Le doute devient d’autant plus nécessaire quand il s’avère qu’une prime a été mise sur la tête des Fisher et que des mercenaires suréquipés arrivent dans leur petite ville.
Le premier épisode de The Peripheral a décidé de ne pas trop nous en dire, évidemment, sur ce qui se passe réellement. Cependant, grâce à la toute première scène de la série, dans laquelle deux personnages se sont parlé de façon cryptique mais inquiétante, on sent qu’il y a anguille sous roche à plus d’un égard. Le rythme effréné de l’épisode introductif, ainsi que son festival d’effets spéciaux et son effort pour cultiver la différence entre la réalité sordide de Flynne en Caroline du Nord et la réalité virtuelle dans une Londres futuriste en mettent plein les yeux, ce qui permet de meubler un peu en attendant que quelques questions obtiennent plus tard des réponses. Le world building de The Peripheral est, il faut l’admettre, plutôt bon. Alors, bon, ce n’est pas un monde très complexe, mais la série aime dresser le portrait de cet univers et d’à quel point le monde y est pourri, et pourtant pas très différent du nôtre si ce n’est sur des points de détails superficiels, essentiellement technologiques.
J’ai quelques petites idées sur ce qui constitue le business model de Milagros Coldiron, et si c’est vraiment ce dont il s’agit, ça peut être très intéressant, voire même une variation intéressante autour de problématiques similaires à celles du voyage dans le temps. Mais ça se trouve je me plante aussi complètement.
Si je suis honnête, The Peripheral est sympathique, mais elle ne frappe pas vraiment par sa complexité. Elle dédie beaucoup de sa première heure (et des brouettes) à des scènes d’action, ce qui ne veut pas toujours dire grand’chose dans un premier épisode certes, mais combiné aux moyens évidents de la série, laisse penser qu’une bonne part de son intrigue va être occupée par des scènes dans ce genre. C’est assez peu souvent le signe d’une série qui a beaucoup de choses à dire. En outre, son exposition est simpliste, il y a peu d’éléments qui justifient que la série se déroule dans les années 2030, et certains de ses dialogues laissent franchement à désirer en termes de subtilité. Bref on n’y a pas inventé le fil à couper le beurre virtuel pour le moment.
Reste que je voudrais bien savoir si ma théorie à son sujet est valide, ou si l’idée est meilleure dans ma tête que dans la série (…je n’envisage pas vraiment que ce soit l’inverse). D’où le fait que la quête de la série de SF parfaite continue…
Mon père m’a chanté les louanges de cette série, donc elle était sur ma liste de choses à voir un de ces jours (surtout que j’aime bien l’actrice principale) et même si ce n’est pas la série SF parfaite et que je comprends bien tes réservations sur le fond, la forme a l’air engageante au moins. Donc je la laisse sur ma liste, même si je finirai sans doute par la voir dans dix ans :’D
C’est typiquement le genre de série à regarder quand on est malade, avec un peu de fièvre, et qu’on n’a pas envie de se triturer le cerveau avec des trucs compliqués et des niveaux de compréhension 🙂