C’est un instant comme tiré d’un roman à l’eau de rose. Lui, en trajet en voiture. Elle, traversant la rue. Une intersection. Derrière le volant, il lui fait signe d’avancer. Sur le trottoir, elle fait de même. Après s’être fait des politesses pendant une longue minute, il finit par la laisser passer d’abord. Pour le remercier, elle lui montre brièvement son sein droit.
C’est mignon, c’est impertinent, c’est sexy.
C’est l’accident.
Ce qu’aucun d’entre elles n’avait vu, absorbées dans leur meet cute, c’est qu’un chien qui quelques minutes plus tôt s’était échappé de la cour de sa maison, trottait lui aussi dans la rue. Désormais il se trouve sous les roues de la voiture. Alors nos deux inconnues ravalent leur moment romantique, et courent chez le vétérinaire.
C’est le début.
Colin From Accounts ne fait pas vraiment de mystère quant à ce qui attend ces deux protagonistes. Il est évident que cet accident incident déclencheur est là pour les forcer à passer du temps ensemble, autour de ce chien inconnu mais qui devient très vite leur ciment. Bien malgré elles.
Ne reste que la question du charme : Colin From Accounts en a-t-elle ?
En ce qui me concerne (et on sait toutes combien je suis difficile à ce sujet), je trouve que oui, dans l’ensemble. Les deux héroïnes ne sont pas posées avec autant d’intérêt, et au stade du premier épisode on a l’impression d’en savoir beaucoup plus sur Ashley, étudiante en médecine à la vie complètement désarticulée, que sur Gordon, patron d’une brasserie de bière imbibé de mauvaise humeur. En tout cas j’ai trouvé plus facile de voir Ashley comme une humaine, et Gordon plutôt comme un stéréotype ; il faudra évidemment voir sur la longueur, et nul doute qu’au fil des interactions les choses devraient se décanter. Ah non merde, ça c’est le vin.
Colin From Accounts ne m’apparaît pas comme fondamentalement originale, mais comme je pense aussi en règle générale que toutes les romcoms se ressemblent, forcément, il ne faut pas m’écouter. J’avais pas aimé Starstruck alors bon. En tout cas, il y a quand même quelques passages qui m’ont sincèrement fait marrer, pour une comédie ça tombe plutôt bien. Les scènes chez la vétérinaire (Yvette the vet) était à la fois tordantes et douloureuses. Cela dit, moins que la facture, quand le couple inopiné se retrouve avec, pardon, DOUZE MILLE DOLLARS de facture à régler, faute d’avoir trouvé la force de faire piquer le chien, qui vit donc maintenant sur roulettes et avec de gros besoins d’aide médicale et personnelle. Bon, bah, ça m’aide à relativiser ma facture du jour…
Finit par se produire avant la fin de l’épisode ce qu’on pouvait prédire qu’il se produirait, mais non sans quelques passages vraiment drôles. J’aurais pu en revanche me passer de l’humour scatophile, mais enfin, dans une série avec un chien, je suppose que c’était inévitable.
Dans un genre similaire, ça m’a un peu rappelé Catastrophe, en remplaçant évidemment la grossesse par un chien malade. D’un autre côté je n’ai jamais fini Catastrophe et encore moins son remake québécois, alors qu’est-ce que j’en sais ? Dans un genre pas du tout similaire parce que rien ne ressemble à Wolf Like Me, ça m’a aussi rappelé Wolf Like Me, mais je crois que c’est parce que j’ai vu assez peu de romcoms se déroulant en Australie, à la réflexion. Pis d’façon faut regarder Wolf Like Me, il n’y a pas de mauvaise raison de l’évoquer (par contre ne googlez pas avant de la regarder).
Bon. Pour une fois que je n’ai pas que du mal à dire d’une romcom, je m’aperçois que je ne sais pas trop quoi en dire. On ne s’en sort pas. Le mieux c’est encore que vous regardiez Colin From Accounts de votre côté, vous vous ferez votre propre avis. Ou au moins vous apprendrez pourquoi la série s’appelle comme ça.