Retour aux Gourdiflots

2 juillet 2022 à 18:52

Parfois ma timeline sur Twitter s’enflamme pour une série et, lorsque je finis par m’y mettre (un jour ou l’autre), je comprends tout-à-fait pourquoi. On aura l’occasion de discuter de ce genre d’exemple dés que j’aurai fini ma review sur The Bear…! Mais à l’inverse, il y a des séries que j’ai l’impression d’avoir loupées comme on rate une marche dans l’escalier, juste avant de se cogner le menton en maugréant contre sa maladresse.
Lorsqu’il s’agit d’une comédie lorgnant vers la parodie, je soupçonne l’une ou l’autre de deux possibilités : soit la série n’est pas drôle… soit je ne le suis pas. Bienvenue dans la review du premier épisode de Visitors.

Soyons claires : les influences de Visitors ne sont pas subtiles, pourvu d’avoir une connaissance basique de la science-fiction américaine (son matériel promotionnel n’en est que l’une des nombreuses expressions). D’ailleurs Visitors ne se cache même pas d’américaniser son univers, alors comme ça c’est réglé !
Le premier épisode de la série installe le personnage de Richard, un type qui a tout raté dans la vie. Il était auparavant un simple patron de Good Games Shop, un magasin de jeux video miteux, avec ses amis d’enfance Bob et Mitch, mais il a tout plaqué pour s’enfoncer encore plus dans la médiocrité et rejoindre la police de Pointe Claire, la petite bourgade où il a toujours vécu. Richard a de qui tenir : il est le petit-fils d’un flic plutôt célèbre dans les environs, Robert. Et comme le tableau n’est pas encore assez pathétique, Richard est aussi marié à Nancy, une agente immobilière qui le méprise et, de façon assez évidente, le trompe aussi.

La série démarre le jour de sa prise de poste, dans son tout nouvel uniforme de poulet, et évidemment il cumule les déconvenues. A titre d’exemple, son bureau est dans les toilettes. On découvrira en cours d’épisode que ce n’est pas exactement un hasard s’il se fait bizuter de la sorte ; si tant est qu’on puisse parler de bizutage lorsqu’on essaie de vous pousser à la démission.
Seulement voilà, la série démarre aussi dans les heures qui suivent un phénomène étrange : quelque chose s’est écrasé dans l’un des prés du coin. Richard est immédiatement intrigué, et malgré les tâches dévalorisantes qui lui sont confiées, il se met en tête de mener l’enquête, semble-t-il un peu en dépit du reste du commissariat. Il découvre notamment un étrange objet gluant qu’il décide de faire analyser…

Dans les grandes lignes, il n’y a pas des masses d’autres choses à raconter, à moins de se lancer dans une énumération de tous les gags.
Ceux-ci ne sont, en soi, pas mauvais. Il faut d’abord noter que, Visitors étant une série de Simon Astier, on y retrouve le rythme typique des dialogues de ce scénariste (auquel vient s’ajouter sa propre diction). C’est toujours un plus pour une comédie, quel que soit le contexte : le ton singulièrement pince-sans-rire des frères Astier a fait ses preuves, et améliore toute blague même un peu dégonflée. Il y a aussi pas mal d’humour visuel, plus les références popculturelles, qui ajoutent des touches d’humour variées. Et puis la beaufitude ultime de Pointe Claire (qui est évidemment soulignée par l’américanisation du lieu, des noms, des codes…) termine de rendre le tout absurde.
Seulement voilà, je sais que c’est fait pour être drôle mais… ça ne l’est pas pour autant, à mes yeux. Nombre de ces ingrédients ont déjà été abondamment utilisés, parfois même trop, et à l’occasion ensemble, aussi. Et puis, même si je suis consciente que c’est rarement le rôle d’un premier épisode, je ne vois pas non plus en quoi ces éléments servent l’intrigue. Peut-être qu’ils n’ont pas besoin de la servir du moment que c’est drôle, vous me direz ! Mais j’ai eu beaucoup de mal à m’intéresser à une histoire qui ne fait que ressasser plein de clichés… pardon, je veux dire : références.

Il est très possible que je manque d’humour, et que j’attende les mauvaises choses d’une série. Il n’est pas rare qu’il existe un fossé entre nos attentes et ce qu’une série ambitionne de délivrer, après tout ; ce ne serait pas la première fois que ça m’arrive. Même pas la première fois cette semaine ! Mais enfin, force est de constater que la prochaine fois que je vais voir un tweet enthousiaste me passer sous la souris, je vais pousser un soupir frustré pour n’avoir pas compris la blague…


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Et pour ceux qui manquent cruellement de lecture…

1 commentaire

  1. Tiadeets dit :

    J’avoue que la série ne me tente pas (pareil, je l’ai vu passer), mais j’ai aussi beaucoup de mal avec ce type d’humour…

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