Inherit your haunted house

24 juin 2022 à 23:05

Par cette chaleur, quelques frissons ne seraient pas de refus (et si pour une fois on pouvait ne pas les obtenir en lisant les actualités…). Aussi ce soir je vous parle d’une comédie d’épouvante, la série égyptienne El Beit Beity, lancée par la plateforme Shahid le mois dernier.
Il y est question d’une magnifique demeure ancienne, qui, hélas, s’avère hantée. Cependant, même si le premier épisode de la série est assez peu détaillé sur ce point, on a quand même le sentiment qu’on ne se trouve pas, ici, avec des fantômes très sympathiques, genre Ghosts. La série s’ouvre même sur une scène assez terrifiante…

Au beau milieu de la nuit, un homme arrive au pied d’un manoir lugubre. Au téléphone, il explique à quelqu’un qu’il faut à tout prix détruire l’endroit… et entreprend d’y vider de larges bidons d’essence. Après s’être assuré de n’avoir épargné aucune pièce, il se retrouve dans l’immense entrée de la demeure, au pied de son large escalier, et met le feu. Avant de sortir, il s’assure que les flammes se sont bien étendues aussi loin que possible dans les entrailles du bâtiment. Et au début, cela semble être le cas ! Au bout de quelques minutes, toutefois, le feu semble au contraire se résorber de lui-même… pire, il s’allume autour de l’homme, et finit par le brûler vif, tandis que le reste de la maison reprend son apparence normale. Comme si rien ne s’était jamais produit.

El Beit Beity (« la maison est ma maison », si j’ai bien compris ; mais je ne parle pas l’arabe) a donné le ton, semble-t-il : on n’est pas là pour plaisanter. Pourtant, le reste de l’épisode introductif de la série occupe un registre bien différent, à ma grande surprise, beaucoup plus proche de la comédie que cette scène d’ouverture. C’est le moment pour nous d’apprendre à connaître plusieurs protagonistes.
Il y a d’abord Karakery et son épouse Ahlam. Le couple vit dans un appartement où il éduque son jeune fils ; les relations, hélas, n’y sont pas au beau fixe. Karakery et Ahlam vont passé le plus gros de l’épisode à se disputer. Comme beaucoup des couples télévisuels en son genre, on ne sait en définitive pas trop ce que ce tandem fait ensemble : elles n’ont rien en commun. Ahlam est forte en gueule, et elle ne supporte pas la façon dont Karakery a tendance à éviter les conflits, surtout s’ils peuvent dégénérer sur de la baston, comme c’est le cas en début d’épisode quand elle promet que son mari va casser la gueule à un marchand bruyant dans la rue, et que l’époux en question se débine). Karakery a de son côté une tendance à mentir pour éviter les problèmes (quitte à enjoindre leur fils à faire de même pour le couvrir), mais il est également très intéressé par une voisine, Daso, qu’il drague à la moindre occasion.
Beno est de son côté le fils d’un homme très riche. Il vit dans l’hôtel que possède son père, et passe ses journées à se ridiculiser en passant toutes sortes de paris avec ses « amis », qui inévitablement lui apportent des humiliations répétées… et probablement des pertes d’argent substantielles. Dans ce premier épisode, il va toutefois apprendre que son père est décédé (on ne nous confirmera pas s’il s’agit de l’homme que nous avons vu dans la scène inaugurale). Son frère et sa sœur aînées sont au courant depuis une semaine ! Beno se rend donc dans la magnifique maison de feu son père pour assister à la lecture du testament, et il découvre que leur père ne lui a pas laissé un centime de sa fortune, ni aucune de ses belles propriétés. Par contre, dans un petit testament à part, comme un addendum, il apprend qu’il a hérité d’un immense manoir dont tout le monde ignorait l’existence… je vous laisse deviner de quel endroit il s’agit. Mis sans ménagement à la porte par ses adelphes, Beno décide donc de se rendre dans le manoir (sans comprendre les avertissements que semble lui donner le majordome de la famille).

Alors bon, c’est sûr, l’endroit est cossu. Bien entretenu, même, ce qui devrait être suspect. Et c’est immense ! Mais nous savons très bien que le manoir est un peu plus que cela.
Pour l’instant, El Beit Beity ne nous en dira pas plus. La série est bien plus intéressée par la présentation de ses personnages et de leurs relations, que par ses enjeux. Par exemple à ce stade j’ignore totalement ce qui lie Karakery et/ou Alham au manoir, qui n’a pas de rapport apparent avec leur existence ou même leurs conflits ; si encore l’épisode les faisait s’écharper autour de leur appartement ou plus largement leurs conditions de vie, peut-être, mais là… Pour comprendre comment tout ces ingrédients s’imbriquent, il faudra donc regarder la suite. Pour les frissons aussi : on pressent qu’ils seront là (ne serait-ce que vu l’ambiance du générique, très réussi !), mais pour le moment ce n’est pas trop le cas.
Cela dit, à un épisode d’une demi-heure on ne peut pas demander de miracles. Au moins la première scène est-elle suffisamment sérieuse pour qu’on puisse espérer d’El Beit Beity un peu plus que de la farce…


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Et pour ceux qui manquent cruellement de lecture…

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