En ce moment je jongle avec un peu beaucoup de brouillons à la fois (faut d’ailleurs que je perde cette très mauvaise habitude), alors ça fait du bien de pouvoir parler du pilote d’une série qui ne requiert pas d’analyse complexe ou de remise en contexte télévisuelle.
Bref aujourd’hui, on reviewe le premier épisode de Halo, la nouvelle série de science-fiction de Paramount+.
Après une exposition des plus brèves de ce qu’il va convenir d’appeler « l’excuse » de l’intrigue, et qui consiste en trois lignes et demies de dialogue, Halo annonce la couleur avec une longue, très longue scène d’action. Asseyez-vous confortablement, cette séquence ne se finit qu’au bout 17 minutes environ, au bout desquelles débarque (enfin) le générique.
Halo part du principe qu’il n’y a pas lieu d’expliquer en détails la spatio-politique de son intrigue : il y a les indépendantistes (considérées par défaut les « gentilles » de la série), l’UNSC (pour United Nations Space Command) qui dirige le gouvernement de l’Humanité (les « méchantes »), et le Covenant, soit les extraterrestres (et qui sont encore plus « méchantes »). En posant très simplement sa chaîne alimentaire comme allant de soi, la série ne s’autorise pas vraiment de nuances, mais il faut bien se mettre dans la tête qu’on n’est pas là pour ça. Les joueuses fans de la franchise ne sont pas là pour ça, et les noobs (absolument courtisées aussi, comme l’indique sa campagne promotionnelle) vont sûrement être reconnaissantes de ne pas avoir à se taper des kilomètres d’exposition pour comprendre les tenants et aboutissants de l’intrigue. Win-win. Le message est clair : si vous vouliez une série de science-fiction un peu plus philosophique, fallait pas lancer Halo alors que Foundation est juste là à portée de main.
Tout au long de l’épisode, les différentes protagonistes vont se placer sur cet échiquier élémentaire, sachant qu’évidemment l’absence de complexité dans les dynamiques entre les différents grands ensembles n’empêche absolument pas les motivations personnelles d’être plus diverses. Toutefois on restera en règle générale sur cette dynamique, les gentilles restant des gentilles, les plutôt méchantes des plutôt méchantes, et les très méchants extraterrestres des très méchants extraterrestres (avec des intentions floues qui plus est). Cette approche force le héros John-117 à avoir une épiphanie aussi soudaine qu’inexpliquée (il avoue lui-même ne pas savoir pourquoi il en prend la décision) au cours de cet épisode, passant de soldat au service de l’UNSC à électron libre, le faisant virer de bord pour protéger une indépendantiste au mépris des ordres qu’il a reçus. Ce sera, dans le futur, sûrement l’occasion d’explorer un peu les origines du programme des « SPARTANS » (l’unité biologiquement et technologiquement modifiée de John-117) en même temps que l’histoire personnelle du héros, mais pour le moment il ne s’agit pas d’encombrer nos jolies têtes avec les détails, et de simplement faire rentrer tout le monde dans les bonnes cases.
Sur le plan de la réalisation, Halo est là pour l’action, et ça signifie qu’il faut du spectacle. De ce côté-là on n’est pas déçues, l’épisode ressemblant à un blockbuster avec ses images de synthèse partout pour simuler des bâtiments, des armures, des armes et des galipettes chorégraphiée. L’épisode inclut aussi de courts plans à la première personne, hommage peu subtil aux origines vidéoludiques de la série, à plus forte raison parce qu’on y retrouve un habillage proche de l’interface vue dans les jeux.
Vu les origines de la série, c’est une idée simple, on est d’accord, mais qui fonctionne bien. La vue subjective étant encore assez marginale dans les scènes d’action de ce genre de séries, ça donne un peu d’originalité bienvenue au résultat. On peut regretter que ces séquences soient courtes, et ressemblent plus à un clin d’oeil qu’à une véritable volonté de tourner la série en se reposant sur ce point de vue, mais enfin, techniquement c’est sûrement très chiant et/ou coûteux. Et puis de toute façon, personne n’est dupe, on est dans une série et pas un jeu video, le gimmick n’a pas vocation à perdurer. Peut-être que dans une série où le personnage principal aurait un point de vue personnel, ç’aurait du sens. Dans le cas de John-117 qui est contrôlé tantôt par l’UNSC, tantôt par l’étrange artéfact découvert dans ce premier épisode, c’est (au moins pour le moment) assez peu nécessaire d’un point de vue dramatique également.
Dans l’ensemble Halo délivre précisément ce à quoi on s’attend, et pas grand’chose de plus. Cela peut sembler paradoxal pour une série d’action remplie à ras-bord d’adrénaline, mais en un sens c’est… reposant.
Ou alors j’ai vraiment besoin de repos et ya plein de subtilités qui m’ont échappé.
Ah, je me suis demandé en lisant le titre si la série avait rapport avec les jeux vidéo, et ton article répond à ma question, du coup^^
En tout cas comme j’aime bien l’action qui fatigue pas, ça me parle, mais je suis plus rebutée par cette histoire d’action en vue subjective. C’est pas que passer en vue subjective ça puisse pas fonctionner, y a de bons exemples, mais quand je vois les screencaps et lis ton article, je repense surtout à ce qu’avait fait « Doom » (une autre adaptation de jeu vidéo qui faisait des clins d’oeil au jeu au milieu du film) et à quel point ça sortait du film, en fait.
Enfin en tout cas cette série n’a pas l’air de fatiguer beaucoup le bulbe, et il en faut^^ !
Après comme je le disais, l’action en vue subjective est utilisée de façon très minoritaire. Si c’est vraiment le point décisif pour toi, il faut pas se laisser rebuter par ça, en tout ça ne doit pas occuper plus de 2 minutes de l’épisode 🙂
Personnellement la première fois où c’est arrivé, la scène d’action était déjà bien entamée, et du coup j’ai surtout eu une réaction de « I see what you’re doing here », surtout en voyant l’UI qui reprenait clairement les codes des jeux. Je pense que si la vue à la première personne était intervenue plus tôt dans la séquence d’action et donc dans la série, l’effet serait peut-être plus discutable.