Alors ça… J’en ai vu des délires écrits sous drogue dures, mais j’avoue que des séries comme Búnker, ça n’arrive quand même pas tous les jours ! Lancée il y a quelques jours par HBO Max, cette comédie mexicaine promet de l’originalité trash, je ne vois pas d’autre terme.
Le premier épisode, en tout cas, est un peu déstabilisant, car il met en place un univers déjanté, peuplé par une large palette de personnages ne connaissant pas la définition du mot « subtil ». Et le pire, c’est que passée la première réaction (qu’est-ce que le fuck ?!), ça fonctionne plutôt bien.
Ce premier épisode nous présente à la base trois mondes très distincts, dont on ne comprend pas tout de suite comment ils sont voués à entrer en collision. Mais bien-sûr, ils le sont !
Le premier est le monde de Vladimiro, un homme dans la cinquantaine qui habite un bunker atomique sous sa maison. Car, oui, il ne remonte plus à la surface que pour le strict minimum, préférant le confort et surtout la tranquillité de son abri nucléaire. Right there with you, Vlad. L’endroit a vraisemblablement été construit dans les années 60 ou peut-être 70, mais il y a toust les équipements dont on peut rêver et bien plus, d’un immense jacuzzi à une cuisine équipée, en passant par une bibliothèque immense. Et, avantage non-négligeable : son épouse Amparo ne s’y aventure pas, et du coup, c’est ça, pour Vladimir, la paix absolue. Il attend la fin du monde pépère.
Le deuxième est le monde de Napoleón, le riche propriétaire d’un parc d’attraction aquatique, Aquamundo. C’est une enflure patentée, un connard imbu de lui-même et cynique, qui ne semble pas vraiment tourmenté par l’idée que l’un de ses dauphins a arraché le bras d’un petit garçon, et que des ennuis se profilent sur un plan aussi bien juridique que d’image publique. Il ne s’intéresse pas non plus au sort de son propre fils. Par contre, il est bien plus préoccupé par un accord peu légal qu’il a passé avec Oleg, un terroriste géorgien qui lui a passé une commande un peu bizarre. Problème : Napoleón n’arrive pas à l’honorer, et Oleg n’est pas du genre patient !
Le troisième est celui de Maya, une criminelle qui est en train de préparer un gros coup… sauf que ses trois hommes de main sont des branquignols. A commencer par Casper, le fils de Vladimir, qui semble plus attiré par la perspective de jouer les fées du logis que conduire des opérations illégales.
Chacun de ces mondes nous est présenté avec un excellent sens du rythme et des petites touches absurdes (comme Casper et ses bougies d’aromathérapie, les installations du bunker de Vladimir, ou les costumes dégueulasses du parc de Napoleón)… Mais il y a aussi, à l’occasion, quelque chose de plus extrême. Il suffit de voir Oleg converser posément au téléphone tout en sciant un corps humain (encore habité), ou d’assister, oui, assister, au lavement du colon de Napoleón, pour s’en convaincre. Par certains lointains aspects, Búnker évoque peut-être un peu une série comme Crimi Clowns (dont d’ailleurs je m’aperçois que je n’ai jamais fait de review en propre, il faudra songer à y remédier), mais honnêtement j’ai du mal à trouver d’autres références fiables pour dresser des comparaisons.
En tout cas, Búnker ne connaît pas la demi-mesure, et bien maligne celle qui saura deviner où l’aventure se dirige, une fois l’explication donnée à la convergence de tous ces personnages. Quel que soit la destination de l’intrigue, en tout cas, il ne fait aucun doute que Búnker va faire un plaisir d’y aller en écumant tous les penchants les plus ridicules et/ou sordides de ses protagonistes, et honnêtement, moi, je suis partante.