Group project

26 janvier 2022 à 23:57

Les teen dramas en milieu scolaire, ce n’est pas ça qui manque, mais leur approche manque parfois d’originalité. Le concept de la série malaisienne Projek: Anchor SPM promettait de changer un peu cela : suivre un groupe d’élèves préparant le Sijil Pelajaran Malaysia (SPM, donc), examen à peu près équivalent au brevet.
Comme en plus ça fait longtemps qu’on n’avait pas parlé de la Malaisie, eh bien écoutez, on est parties !

Sekolah Tengku Isa Anuar (la STIA, donc) est l’une des écoles privées les plus réputées du pays, à la fois pour son taux de réussite et son exigence. Le pensionnat accueille toutes sortes d’élèves, dont la vie tourne entièrement autour de la scolarité, des activités péri-scolaires comme le sport, et l’éducation religieuse. L’examen d’entrée y est d’ailleurs extrêmement sélectif. Dans le premier épisode, c’est la rentrée : après des vacances bien méritées, les élèves prennent les chemins de leurs dortoirs et de leurs salles de classe pour l’année à venir. Les élèves ont environ 10 mois pour se préparer au SPM, et le principal de l’établissement est très clair : ne sera tolérée aucune faiblesse. Dans cette fabrique de championnes, on fait partie des meilleures, ou rien.
Pour cette rentrée sous haute pression, Aaidaa retourne à l’école une boule au ventre. Ce n’est pas tellement pour ses résultats qu’elle s’inquiète : elle est la meilleure élève de sa classe, parce qu’elle passe tout son temps à étudier (et n’a d’ailleurs pas d’amie). Non, ce qui l’angoisse, c’est que son père a clairement indiqué que le seul critère de réussite à ses yeux, c’est qu’elle aide sa demi-soeur Jaja à également réussir l’examen. Jaja est, ma foi, l’inverse exact d’Aidaa : elle est joviale, plutôt populaire, et… pas vraiment une bosseuse. Elle a aussi un lourd béguin pour l’un des sportifs les plus populaires de l’équipe de rugby de l’école, Aizat. Ce dernier est un tire-au-flanc notoire qui préfère accumuler les bêtises plutôt que se mettre devant un bouquin.
Après avoir posé tout cela (plus quelques autres détails), Projek: Anchor SPM enchaîne sur un montage des jours qui suivent. En janvier, il reste 293 jours avant le passage du SPM… mais rapidement le temps passe, et nous voilà à 190 jours de l’examen. Dans l’intervalle, Aidaa a bûché, Jaja lui a demandé de l’aider à tricher, et Aizat a… eh bien il a fait tout, sauf se préoccuper des cours, trop occupé à aller chanter au karaoke.

Nous voilà donc 11 jours avant le premier examen blanc de l’année, et Aizat a une fois de plus fait les 400 coups… sauf que ce soir-là, il a été pris la main dans le sac. Le proviseur lui donne un ultimatum : faire gagner son équipe au match du lendemain, et obtenir au moins 8 fois une note « A » pendant les diverses épreuves du SPM blanc.
Problème : le lendemain, jour du fameux match, Aidaa percute par erreur des ballons qui tombent sur le terrain, et font chuter Aizat alors qu’il était sur le point de gagner le match. Non seulement l’étau se resserre autour du jeune homme, mais l’adolescente devient la proie de toute l’école, qui lui en veut pour cet incident et la perte du trophée inter-écoles. Pendant qu’elle est harcelée y compris par les amies de Jaja, Aizat, lui, décide d’acheter les questions à l’un de ses potes qui s’en est procuré une copie.
Le jour du SPM blanc, c’est l’heure de vérité.

Projek: Anchor SPM est très efficace ; avec son montage dynamique et ses dialogues attachés à donner une impression de chronique, elle parvient à donner un air très naturel et engageant à cette intrigue très académique. On voit progressivement où l’épisode d’exposition veut en venir, bien-sûr : obliger Aidaa à aider à la fois Jaja (qui n’est pas très douée en classe, certes, mais a vraiment bon cœur dans le fond) et Aizat (qui, au pied du mur, est bien obligé d’envisager l’inevisageable : bosser) à coopérer.
Mais c’est la forme que prend cette coopération qui m’amuse le plus : on ne va pas regarder les trois élèves réviser tout au long de la saison. Non ! Leur but, c’est de trouver un moyen de tricher malgré les difficultés inhérentes à l’exercice. Et par la même occasion, chacune va apprendre à progresser à un certain égard, à commencer par Aidaa qui pourrait passer l’examen par elle-même haut la main, mais qui pour plusieurs raisons ne peut pas la jouer solo.

Je trouve que c’est vraiment une chouette idée et j’avoue m’être délectée de l’épisode. Bien que d’autres intrigues apparaissent çà et là (essentiellement amoureuses), Projek: Anchor SPM affiche sa volonté de vouloir s’intéresser surtout à la partie scolaire de son intrigue. Je vous le disais dans ma review d’Abbott Elementary : les séries à l’école sont nombreuses, les séries en salle de classe, infiniment moins. Or Projek: Anchor SPM a trouvé un angle d’approche parfait pour parler de résultats scolaires sans être barbante, et vraiment, je lui tire mon chapeau. La seule chose qui me laisse un peu sceptique pour le moment, c’est que la série a choisi de se dérouler en 2003, et je ne vois pour le moment pas trop ce que ça apporte à notre affaire (pour l’instant je mets ça sur une nuance qui m’échappe peut-être par rapport au système éducatif malaisien, je sais pas ya ptet eu des réformes à cause de la façon dont ces élèves ont triché ?). Mais bon, c’est un détail mineur, et d’ailleurs visuellement la série ne cherche pas trop à poser une ambiance historique précise, c’est dire si pour le moment ça relève de l’anecdotique. Eh oui, 2003 c’était il y a 20 ans, ça compte comme une série historique, désolée de vous le dire. Ce premier épisode est léger, amusant, et intrigant ; il n’a pas d’airs de déjà vu.

Bon sang, quand on prend le temps d’aller y faire un tour, il se passe aussi des choses chouettes en Malaisie.


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Et pour ceux qui manquent cruellement de lecture…

3 commentaires

  1. Manon dit :

    Ce premier épisode m’a l’air bien rempli dis donc

    • ladyteruki dit :

      Je suppose qu’il l’est, mais c’est assez normal pour un épisode d’exposition. Et puis le montage de la première partie de l’année scolaire permet d’en dire beaucoup sans s’apesantir longtemps sur les détails.

  2. Tiadeets dit :

    « Eh oui, 2003 c’était il y a 20 ans, ça compte comme une série historique, désolée de vous le dire. » – Non, mais ça va bien, oh !
    Je suis curieuse de savoir si c’est pour une raison de réforme ou parce que les créateurices étaient à l’école à cette époque-là ou pourquoi donc ce choix de 2003.

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