Parfois je me fais du soucis pour moi. A plein d’égards mais, dans le cas qui nous occupe, parce que je suis devenue sincèrement inapte lorsqu’il s’agit de jauger une romcom. Ou peut-être que je l’ai toujours été, ce n’est pas clair.
Pas mal de monde s’est mis à chanter les louanges de Starstruck, cette semaine, et ayant apprécié Rose Matafeo dans Funny Girls je m’imaginais que la série avait peut-être des atouts qui me permettraient d’accrocher à une comédie romantique. Or, le premier épisode a accompli à peu près l’inverse.
Ce n’est même pas comme si le sujet était terriblement original, en plus. Starstruck suit la rencontre entre Jessie, une jeune femme ordinaire avec une vie un peu pourrie, et Tom, un célèbre acteur, le soir du 31 décembre. Et vous conviendrez avec moi que la perspective (lorgnant sur le wishful thinking généralement) de décrire une rencontre amoureuse entre une inconnue et une célébrité n’a rien de nouveau dans la fiction. Une bonne moitié des fics sur AO3 répond probablement à cette définition.
Après quelques échanges peu inspirés, pendant lesquels Jessie n’a pas encore réalisé à qui elle avait affaire, les voilà qui se retrouvent dans l’appartement de Tom pour une nuit… moyenne. Sexuellement ce n’est pas absolument la panacée, d’autant qu’elles sont toutes les deux ivres, mais elles remettent ça au petit matin. Et il apparaît que ce qui fonctionne le mieux entre Jessie et Tom, c’est leur entente à un autre niveau.
Le problème c’est que… eh bien rien.
Comme tant de séries similaires, où l’on sait pertinemment que malgré les « embûches » les personnages sont écrits pour passer un moment ensemble (voire plus si affinités), Starstruck a décidé que ça n’allait pas être facile. Alors du coup, Jessie panique en réalisant combien Tom est célèbre, puis elle panique une seconde fois parce qu’elle réalise qu’il vient à peine de rompre avec son ex, et ohlala je me demande si ça va être résolu dans les épisodes suivants, c’est un vrai mystère. Parce que certes Jessie et Tom ont toutes les deux envie d’être avec l’autre, de faire du sekse avec l’autre, de plaisanter avec l’autre… mais on va pas leur donner ça dés le premier épisode, pas vrai ? Qu’elles sont chiantes, ces romcoms.
Après avoir battu le record du monde de roulement d’yeux exaspéré, toutefois, il faut bien admettre qu’en soi, ce n’est pas la pire chose que j’aie pu voir dans une série. Ou, au choix, toutes les séries romantiques sont la pire chose que j’aie pu voir dans une série, ça dépend de la façon dont on le présente. Parce que la vérité, c’est que je n’ai aucune idée de ce qu’une série de ce type pourrait faire pour me convaincre.
Si sur le moment, je ressens une grande frustration à tester ce genre de séries romantiques… dans le fond, je suspecte que ce ne soit pas leur faute, mais bien la mienne. Tous les genres télévisuels ont leurs propres codes, mais pour une raison qui me dépasse, ce sont toujours les romcoms qui me mettent dans un état d’impatience extrême quand elles utilisent les codes qui sont les leurs. Une part de moi est incapable d’accepter que, bah oui, évidemment qu’on va avoir des obstacles et des retournements de situation, c’est le propre de la majorité des genres télévisuels.
Qu’est-ce qui cloche chez moi ? Pourquoi je ne suis pas capable juste d’apprécier l’alchimie entre les deux personnages ? C’est quand même pas trop demander que de poser mes fesses devant un épisode de trois quarts d’heure pendant lequel deux personnes, dans la bonne humeur la plus totale, échangent des plaisanteries et des baisers. Je suis vraiment quelqu’un d’endommagé, c’est pas possible.
Enfin bref. Tout ça pour dire : je suis strictement incapable de distinguer une bonne romcom d’une mauvaise romcom… Si c’est l’enseignement principal que je tire du visionnage du premier épisode de Starstruck, vous vous doutez bien qu’il ne faut surtout pas m’écouter à son propos.
« Une bonne moitié des fics sur AO3 répond probablement à cette définition. » – Je dirais une bonne moitié des fics sur Wattpad plutôt. 😛
J’aime les romcoms, mais j’avoue ne pas en regarder beaucoup de modernes (à part quand c’est queer). Ça ne m’intéresse que lorsque c’est queer et même dans mes séries historiques, je préfère une série historique avec a side of romance plutôt qu’une série romantique historique.