Ça n’a pas fait un pli : dés que j’ai réussi à mettre la main sur une version sous-titrée de la série suédoise Dystopia, je me suis ruée dessus. A l’heure actuelle, il n’y a pas beaucoup de séries dont on peut dire que je les attends avec impatience, mais celle-là en est une.
Et au passage c’est vraiment épatant que des séries d’une plateforme comme Viaplay, qui n’est pas très disponible hors des pays nordiques, nous arrivent aussi facilement.
C’est donc une fois de plus d’une fiction originale de Viaplay qu’il va être question aujourd’hui (…c’est le cas de la majorité des séries scandinaves dont j’ai parlé en 2021 pour le moment ; je vous ai remis les suggestions en bas d’article), mais cette fois, avec un twist horrifique. Jugez plutôt : plusieurs personnes se présentant pour un jeu de rôle grandeur nature se retrouvent dans une usine désaffectée, où les choses tournent bientôt au vinaigre…
Mais en fait la série ne démarre pas sur ce point. Tout commence dans un laboratoire où un couple de scientifiques font des expériences sur des hamsters vivants, les enfermant dans une cage hermétique avant d’y insérer une substance toxique ; s’en suit une mort douloureuse mais rapide, accompagnée de brûlures externes et qu’on devine aussi internes. D’un couple il s’agit bel et bien ici : William et sa compagne Cecilia, qui est enceinte.
Sauf que vers la fin de l’expérience, il s’avère que leur appareillage subit une pression inattendue, qu’une fuite se produit et que la substance toxique se propage dans tout le laboratoire. Les systèmes de sécurité se déclenchent, et la porte est rapidement bloquée…
On fait ensuite la connaissance de Tess, une jeune femme qui fait partie de l’équipe préparant un jeu de rôle grandeur nature (« GN » en français, « LARP » en anglais et apparemment également en Suède). Elle n’a clairement pas l’expérience de cet univers, et nous allons bientôt apprendre qu’en réalité elle n’est venue que parce que son compagnon, Leo, est le co-organisateur de l’évènement. L’autre organisatrice, Chrissy, est une femme déterminée à faire de « Dystopia » (c’est le nom si original de cet événement) l’une des plus grandes rencontres de roleplay d’Europe. Ce, grâce à un cadre unique : une gigantesque usine désaffectée, au cœur d’une épaisse forêt et à proximité d’un immense manoir abandonné. Tout est parfait : l’emplacement, les décors, les possibilités d’hébergement… tout, sauf le petit générateur qui maintient à flot leur opération, c’est-à-dire quelques cameras et l’éclairage nécessaire pour que personne ne se mette en danger. Oubliez Chrissy et Leo : la production a trouvé un endroit incroyable où tourner sa série ! Je vous ai mis quelques captures d’écran plus bas.
Lorsque ledit générateur rend l’âme, les différentes employées de Leo et Chrissy annoncent qu’elles se retirent de « Dystopia » : les garanties de sécurité ne sont pas optimales. Peut-être qu’à l’avenir, les problèmes seront résolus, mais pour le moment pas question de passer l’été dans ces conditions.
Comme Chrissy est obstinée, elle n’a cependant pas dit son dernier mot : elle convainc Leo d’aller à la source, et de remettre en fonction le générateur d’origine de l’usine elle-même. Qu’est-ce qui pourrait mal tourner ?
Dystopia est de la belle ouvrage. C’est toujours compliqué d’être ravie par une série dont on s’est construit une idée abstraite pendant plusieurs mois, les attentes dénaturant la façon dont on réceptionne le résultat. Pourtant, dans le cas de Dystopia, je suis encore plus contente de ce que j’ai vu que de ce que j’en avais lu.
L’aspect horrifique ne se limite pas à un simple slasher. L’angoisse qui monte est plus complexe. Le premier épisode met en place ce qui, par la suite, sera sans nul doute terrifiant (…surtout pour une couarde comme moi), mais pour le moment il s’agit de ne pas dévoiler toutes ses cartes tout de suite. Les jump scares sont limités, par exemple, et la plupart des choses inquiétantes sont pour le moment temporisées, voire expliquées.
On se doute bien qu’il y a un lien entre l’expérience du début de l’épisode, et les problèmes qui vont aller croissant pour « Dystopia », ses organisatrices et ses employées. Mais comme la série est (volontairement) vague sur la timeline des événements, on ne sait pas combien d’années séparent les deux storylines, et par conséquent il y a des indices qui sont particulièrement intrigants à ce sujet, au-delà de qui va souffrir et comment. Personnellement j’ai déjà des théories (l’une d’entre elles impliquant Indigo, un personnage dont j’aime bien à la fois la personnalité ET le nom), mais j’apprécie aussi que le premier épisode prenne son temps pour exposer progressivement ses personnages, ses dynamiques et ses enjeux, avec des complexités parfois insoupçonnées.
Pour le moment, ma principale source d’étonnement est que la série joue aussi peu du brouillage possible entre le réel et l’imaginaire. Peut-être que cela va s’accentuer par la suite, mais hormis la séquence d’introduction de Tess, finalement Dystopia ne s’intéresse pas tellement à cet aspect. C’est curieux parce que, étant donné la nature du JdR GN, j’aurais vraiment pensé que ç’allait être un axe majeur, sinon de l’intrigue, au moins de frissons. A ma grande surprise, il est finalement assez peu question de cela, l’aspect dramatique effaçant pas mal le concept. Du coup c’est difficile de me dire déçue : certes, c’est un axe qui me rendait curieuse… mais si c’est pour avoir des scènes plus intenses dramatiquement et des personnages plus complexes (Tess a l’air innocente mais elle est loin d’être parfaite !), au final les spectatrices sont bel et bien gagnantes !
Je suis curieuse de découvrir ce que Viaplay va proposer d’autre cette année.
Je passe mon temps à voir des pubs pour des séries Viaplay sur les abribus qui semblent vraiment pas mal. Vraiment dommage que ce soit un service payant (et que j’ai la flemme d’aller chercher les séries autre part). Bon cela dit, je n’ai pas forcément envie de regarder ce genre de séries, mais il y a très clairement une recherche de quelque chose !