Trois chaînes Sky d’Europe lançaient conjointement aujourd’hui une nouvelle série historique, Domina. Alors du coup, destination la Rome antique ce soir, pour découvrir le premier épisode de ce biopic, supposé nous raconter une page de l’Histoire romaine d’un point de vue plus féminin qu’à l’accoutumée.
Vous l’aurez deviné, ce regard féminin va nous permettre d’assister au quota de scènes de violences envers des femmes, parce que hey, vous savez bien que si c’est l’Histoire qui le dit, on a une bonne excuse. Moi, amère ? Allons donc.
L’héroïne de Domina, c’est Livia Drusilla, une jeune fille de la haute société romaine qui a 15 ans lorsque la série commence, et qui s’apprête à se marier (et encore, comme lui fait remarquer son père, ça fait 2 ans qu’elle était en âge de le faire). Chérie par son père, Livia est très consciente d’être riche, jeune et belle (elle va même le dire à voix haute à un moment de ce premier épisode), et globalement elle est plutôt sûre d’elle, même si bien entendu ce mariage à un inconnu, Tiberius Claudius Nero, la rend un peu nerveuse.
Tout ça n’est rien en comparaison de ce qui l’attend : son existence plutôt protégée jusque là va bientôt être changée du tout au tout par la politique romaine, qui n’avait été un bruit plutôt distant pour elle. Ses noces se déroulent en effet un an après l’assassinat de César, et la République romaine est sur le point de vaciller.
Caius Octavius, le fils adoptif de César (la série ne le dit pas, mais c’est par adoption posthume !), a en effet bien l’intention de venger son aïeul, et si possible prendre une place similaire dans la vie politique de Rome. Plutôt fin stratège, il échafaude une stratégie avec son partenaire Marcus Vipsanius Agrippa (une brute sanguinaire et vicieuse), s’allie aux bonnes personnes, et finit par décider d’éliminer environ 2000 Romains influents qui auraient trahi, ou participé à trahir, César. Et comme ça, ça fait de la place.
Le père puis le mari de Livia se retrouvent sur la liste, et voilà bientôt notre héroïne, désormais jeune mère, sur les routes en train d’échapper aux massacres qui se poursuivent pendant plusieurs mois.
J’aurais aimé vous dire de bonnes choses du premier épisode de Domina. Bon, techniquement je peux en trouver quelques unes, genre la réalisation est soignée, ou les costumes sont beaux… mais ça fait un peu « j’ai beaucoup aimé cette oeuvre d’art parce que l’artiste n’a pas colorié en-dehors des traits ».
La vérité c’est que, je ne regarde pas beaucoup de péplums (et soyons honnêtes, ce n’est pas un genre super courant à la télévision… même si j’aimerais bien faire main basse sur Romulus, dans sa version originale en latin, je n’ai trouvé qu’une version doublée pour le moment), mais j’étais déjà en overdose rien que de voir ce premier épisode. Aucun cliché ne nous sera épargné, et par là je veux dire qu’il va y avoir du sang, de la baise, du viol, et euh, du sang. Même si je comprends bien qu’on ne peut pas vraiment parler de cette période sans aborder la violence de la transition, prétendre que Domina le fait d’un point de vue féminin ne change rien au fait qu’on a déjà vu exactement toutes ces choses. En outre, à part Livia et dans une moindre mesure sa dame de compagnie Antigone (une esclave à laquelle son père a donné sa liberté pour qu’elle devienne la suivante de Livia après son mariage), la série ne s’intéresse pas vraiment à d’autres personnages féminins. Il y a deux autres femmes assez mineures qui passent vite fait le Bechdel test dans ce premier épisode, mais la série les emploie principalement pour faire de l’exposition, et une seule d’entre elles a le droit, fugacement, d’exprimer quelque chose d’un peu personnel. Pardon si je ne saute pas de joie.
Serez-vous surprise d’apprendre qu’il s’agit d’une série créée et écrite par un homme ?
C’est vraiment difficile de s’enthousiasmer pour ce premier épisode (et je n’ai pas parlé de sa timeline un peu étrange). On dirait qu’en-dehors du fait qu’il s’agit d’un biopic de femme ayant vécu dans la Rome antique (et c’est vrai que ce type de fiction est vraiment rare), il n’y a pas vraiment de changement par rapport à ce que l’on voit d’ordinaire pour des fictions se déroulant à cette époque. Peut-être est-ce amené à s’améliorer par la suite (on n’a pas encore vu le personnage incarné par Isabella Rossellini, après tout), mais, trop tard, j’ai déjà épuisé toute ma bonne volonté à l’égard de Domina.
Meh.
Je ne suis pas inspirée par cette série. J’aimais l’idée d’un péplum télévisuel, mais meh, rien ne me tente dans cet article (en même temps c’était pas ton but). J’espère que tu trouveras des DVDs de Romulus^^
Bon bah, j’aime les péplums, mais là ?