Depuis toute petite, j’ai toujours été fascinée par les blagues sur les anges et les démons. Je ne saurais au juste expliquer pourquoi (on verra ça en thérapie après que j’aie soigné ma dépression, mon anxiété et mes troubles du sommeil), mais il y a quelque chose de profondément hilarant dans cette opposition entre le Bien et le Mal. Gamine, je connaissais par cœur des dizaines et des dizaines d’histoires drôles autour du concept.
Et j’avais complètement oublié ce détail de mon enfance jusqu’à ce que je tombe sur Ninguém Tá Olhando, une série brésilienne de Netflix lancée en 2019 mais dont jusque récemment je n’avais pas pu voir les épisodes. Cette comédie se déroule parmi des anges qui veillent sur la population… enfin, avec des clauses en petits caractères.
Il existe en effet 4 règles immuables qu’à tout moment une ange se doit de suivre scrupuleusement :
1 – Suivre l’Ordre d’Assignation du Jour (ou OAJ ; bon c’est ma traduction, j’ai pas vu la série avec des sous-titres français). Chaque jour, les anges se voient en effet attribué le sort d’une humaine, un ordre qui vient du Chef. Avec une majuscule parce que vous devinez qui est le Supérieur en question.
2 – Ne pas apparaître aux humaines. Les anges doivent rester à tout moment invisibles, ainsi que leurs actions. C’est ce qui fait leur tâche à la fois si noble et si difficile.
3 – Ne pas protéger les humaines ne figurant pas sur l’OAJ. Le rôle des anges est de ne protéger qu’une personne à la fois, quoiqu’il arrive aux autres qui l’entourent. Tout fait partie de Son plan, après tout.
4 – Ne pas entrer dans le bureau du Chef. Bah oui, Il est occupé à travailler sur Son plan pour l’humanité, quand même, il ne s’agirait pas de Le déranger. Il y a une porte qui conduit au bureau du Chef dans tous les districts angéliques du monde, visible à tout moment par n’importe quelle ange, MAIS il ne faut surtout pas l’ouvrir. Hm, j’ai déjà entendu ça quelque part.
Nous apprenons ces règles alors que l’ange Ulisses apparaît, faisant de lui le premier ange créé en 300 ans. Affecté au district angélique n°5511 (un district 5 étoiles !), il est rapidement informé de ces règles essentielles par une vidéo préenregistrée, puis pris en charge par Fred, le superviseur du district, et Wanda, responsable de relever les OAJ, les attribuer aux anges, recevoir les rapports d’OAJ rédigés par les anges, et enfin du classement des OAJ. On lui assigne également deux tutrices, Greta et Chun. Ulisses s’apprête à passer un jour avec chacune d’entre elles pour pouvoir apprendre le métier, avant de se lancer dans son propre OAJ.
Ce qui d’emblée est génial dés les premières minutes de Ninguém Tá Olhando (« personne ne regarde »), c’est que la série se régale vraiment de mettre en lumière tous les détails du fonctionnement de l’administration angélique. De la vidéo de présentation à la visite des installations du district 5511, tout, tout regorge de détails hilarants, souvent absurdes. Et cette absurdité ne manque pas d’être relevée par Ulisses, qui est nouveau et donc naïf, et pose toutes sortes de question que, depuis 300 ans, personne n’a même songé à poser. Comme par exemple : que fait le superviseur Fred de ses journées, alors que clairement Wanda fait tout le boulot d’administration du district ? Ces questions ébranlent souvent les interlocutrices d’Ulisses, et montrent que le monde bien établi de l’administration angélique… n’est pas établi sur grand’chose. Tout repose en réalité beaucoup sur le « on a toujours fait comme ça ». Au cours de ses deux journées de formation aux côtés de la froide Greta puis du débonnaire Chun, Ulisses va s’interroger, et interroger son entourage professionnel également, sur la raison d’être de toutes les règles qui régissent le travail des anges. Même pas sur les 4 règles primordiales, mais sur toutes les autres, qui en découlent plus ou moins directement.
Evidemment, toute comédie vous le dira, les règles sont faites pour être enfreintes. Et c’est un véritable régal que d’attendre avec impatience laquelle de ces règles Ulisses va inévitablement enfreindre en premier.
Ninguém Tá Olhando a tout ce que j’ai toujours adoré dans l’humour autour du Bien et du Mal ; il y a quelque chose de profondément absurde dans le concept lui-même, et donc forcément dans son exécution. Sûrement parce que cette binarité est trop radicale : qui peut prétendre être toujours tout l’un ou tout l’autre ? L’humour autour de ces situations conduit toujours à montrer, en fait, de profondes contradictions ; et quoi de mieux qu’un milieu administratif pour le souligner ?
Le premier épisode de Ninguém Tá Olhando fourmille d’incongruités qui vont crescendo, et je ne vous les raconte pas toutes. Certains ingrédients vous mettent sûrement la puce à l’oreille (comme la toute première séquence de la série), d’autres vont, comme ça a été mon cas, vous faire exploser de rire devant votre écran sous l’effet de la surprise. Je regrette vraiment de ne pas avoir pu voir la série plus tôt (en même temps ça ne m’étonne qu’à moitié d’une comédie récompensée aux International Emmy Awards), et je vais de ce pas enfourner les 7 épisodes suivants.
Si ce n’est pas encore fait, je ne peux que vous conseiller d’en faire autant ; voyez ça comme MA façon de veiller sur vous.
Mais… pourquoi les anges ont-ils les cheveux rouges ?? je vais regarder la série pour le savoir j’imagine!
Alors je me suis posé la question aussi et la réponse n’est pas dans le premier épisode.
(mais j’ai des théories)
Merci pour la découverte ! Le premier épisode a accompagné ma pause midi et c’était vraiment bien cool, et très efficace en 30 min je trouve de poser aussi bien le décor/ambiance/perso/enjeux etc
Hâte de voir la suite 🙂
Oh une série brésilienne ! J’aime aussi beaucoup ce genre de concepts. *regarde ma liste de séries à voir* *en ajoute une*
Parfait, je n’ai plus beaucoup de comédies à regarder en ce moment, ton article ne pouvait pas mieux tomber !
Je viens de regarder les 2 premiers épisodes, j’aime beaucoup le côté absurde avec toutes ces règles (et la révélation à la fin du 1er épisode !).
Donc merci pour la recommandation !
(Et dans les sous-titres français, c’est juste ODJ pour « ordre du jour »)