Vous savez que rien ne me ferait plus plaisir que de parler de romance aujourd’hui… aussi parlons de la série japonaise Kimi to Sekai ga Owaru Hi ni (« avec toi le jour de la fin du monde »).
Oui, il y a un piège.
Vous l’aurez sûrement deviné, il ne s’agit pas d’une romance à l’eau de rose. Kimi to Sekai ga Owaru Hi ni est en réalité une série de genre avant tout, même si effectivement la relation entre les deux protagonistes centrales y tient un rôle prépondérant.
Tout avait commencé comme une belle journée. Hibiki s’était levé, avait préparé à l’avance le déjeuner du jour, puis avait tendrement réveillé sa petite amie Kurumi avant de partir au travail. Non sans lui avoir, au préalable, fait la promesse qu’il aurait quelque chose d’important à lui demander le soir-même, quand elle rentrerait de l’hôpital où elle fait des horaires décalées. Content de lui (et ignorant que Kurumi a trouvé la bague de fiançailles qu’il veut lui présenter !), Hibiki part en moto… et c’est là que la série dérape.
Quelques phénomènes attirent son attention : la fumée noire d’une usine, un automobiliste à la conduite erratique, le plafond du tunnel qu’il traverse qui commence à se fissurer… Il n’a cependant pas le temps de se poser beaucoup de questions, car il perd le contrôle de sa moto. Lorsqu’il reprend connaissance, il réalise que le tunnel s’est effondré, et qu’il est prisonnier. Heureusement on va découvrir la qualité majeure de Hibiki à ce moment-là : il est obstiné et patient. Il lui faudra 4 jours pour dégager les gravats et se faire un chemin vers l’extérieur, mais à force de persévérance, il réussit.
Malheureusement lorsqu’il s’extirpe de son tunnel, ce n’est que pour mieux découvrir que la ville s’est complètement vidée. Où sont donc passés les habitantes ?
Je vous rassure, Kimi to Sekai ga Owaru Hi ni n’est pas un copycat de Imawa no Kuni no Arisu ! Si le monde semble s’être entièrement vidé, notre héros va assez vite comprendre pourquoi : lorsqu’il se rend au garage où il travaille, il découvre… des zombies !
Eh oui, Kimi to Sekai ga Owaru Hi ni est en réalité, à choisir, plutôt un copycat de The Walking Dead. D’ailleurs si la série est une adaptation de quelque chose (manga, roman, etc.), je n’en ai pas trouvé trace, ce qui me laisse penser qu’il s’agit bel et bien d’une de ces adaptations officieuses dont les chaînes japonaises ont eu le secret pendant si longtemps, avant de commencer à faire des vrais remakes il y a quelques années. Comprenons-nous bien, il y a des éléments qui diffèrent, et notamment cette romance sur laquelle je vais revenir dans une seconde. Mais pour l’essentiel, Kimi to Sekai ga Owaru Hi ni fait le choix assez clair de proposer dans son épisode d’exposition assez peu de différences avec la fameuse série américaine.
Alors bon, non. Le mot « zombie » n’est pas prononcé pendant cet épisode introductif, mais croyez-moi, on les reconnaît. Toutes les caractéristiques sont là, et en particulier, l’appétit est le même…
Reprenons : Hibiki s’extrait à grand’peine du garage et se rue vers l’appartement qu’il partage avec Kurumi. Il commence à avoir un mauvais pressentiment. Hélas, il ne la trouve pas sur place.
En partant à sa recherche, Hibiki fait la connaissance de plusieurs survivantes qui se sont retranchés dans un bâtiment, et où elles ont passé les derniers jours. Les zombies sont à leurs portes, et pire encore, ils poussent des cris pour appeler leurs semblables à venir en renforts. Sauf que les rations commencent à baisser et que parmi ces survivantes, une petite fille asthmatique commence à être à court de ventoline, et qu’à un moment il va bien falloir prendre la décision de sortir de là. De son côté, Hibiki va commencer à se voir expliquer ce qui s’est passé pendant les quatre jours qu’il a passés dans le tunnel, et ainsi combler les trous. Mais tout cela, et ça se comprend, ne fait pas encore tout-à-fait sens pour lui. Lorsque ses nouvelles camarades d’infortune entreprennent de quitter leur cachette pour se diriger vers le lycée qui a officiellement été désigné comme refuge à toute la population (c’est d’ailleurs là que, si tout le monde a bien suivi les consignes officielles, le reste de la ville devrait avoir été évacué… en théorie), Hibiki va les suivre en espérant trouver Kurumi, et progressivement apprendre les bases de la survie dans un monde rempli de zombies. Et de zombies particulièrement virulents la nuit, par-dessus le marché, ce qui diminue de moitié le temps que des survivants peuvent passer dehors.
Il faudra attendre la fin du premier épisode de Kimi to Sekai ga Owaru Hi ni pour connaître le sort de la jeune femme. Ne comptez pas sur moi pour vous le spoiler.
Avec pas mal de scènes d’attaque de zombies, je le disais, Kimi to Sekai ga Owaru Hi ni ne se distingue pas par son originalité : il y a résolument beaucoup d’action. Toutefois, si dans les faits ce premier épisode ne surprend pas toujours, il introduit quand même une différence majeure : cette idée que l’amour qui lie Hibiki et Kurumi est un moteur de l’intrigue. Bien-sûr cela motive Hibiki à aller à la recherche de la femme qu’il aime dans ce premier épisode ; toutefois je soupçonne fortement que le but ne soit pas de ne faire que ça pendant toute la saison.
Je tiens d’ailleurs à signaler au passage que NTV, qui diffuse actuellement la série, a eu une super idée promotionnelle, avec sa double affiche : le côté de Hibiki, et… l’autre côté. Littéralement !
C’est un peu la semaine d’appréciation des posters, en ce moment.
Au-delà de la romance, j’ai une autre bonne nouvelle pour finir : Kimi to Sekai ga Owaru Hi ni esquisse aussi un aspect mythologique. Dans la dernière scène avant le générique de fin, mais quand même ! Il est quasiment certain, avec cette seule et unique scène, qu’on va savoir pourquoi les zombies sont apparus… et peut-être même avoir une chance de les voir disparaître. Et en fait, vous savez quoi ? Kimi to Sekai ga Owaru Hi ni est un peu obligée.
Contrairement à beaucoup de séries de zombies, en particulier occidentales, qui sont condamnées à lambiner sur la question parce que si l’on résout le problème, on n’a plus de série de zombies (bah ouais), Kimi to Sekai ga Owaru Hi ni a une deadline. Cette deadline s’appelle au-Japon-on-ne-renouvelle-pas-les-séries-ad–vitam–aeternam. Présentement, Kimi to Sekai ga Owaru Hi ni est assurée d’avoir très exactement deux saisons : l’une diffusée par NTV depuis janvier, comptant 10 épisodes, et une autre qui prendra la relève en mars sur Hulu, composée de 6 épisodes. Après ça ? Après ça, ce sera probablement fini. On aura déjà largement dépassé le nombre d’épisode moyen pour une série hebdomadaire au Japon de toute façon (deux saisons ! et encore, uniquement parce qu’il s’agit d’un partenariat entre deux diffuseurs !). A titre de comparaison, les rares autres séries zombiesques japonaises (comme Tamagawa Kuyakushou OF THE DEAD ou Zombie ga Kita Kara Jinsei Mitsumenaoshita Ken) n’ont pas duré plus d’une saison.
Quand on sait quand la fin est programmée, ça tombe sous le sens : on planifie soigneusement la façon dont les choses vont tourner. Il faut aussi garder à l’esprit qu’on n’imaginerait pas promettre des choses aux spectatrices pour ne jamais les leur délivrer, dans un pays où quelques courriers de protestation suffisent à entrainer de profuses excuses publiques de la part des exécutifs des chaînes. Au Japon, les séries sont rarement longues, et pour cette raison, elle se concluent donc rarement sur un cliffhanger.
C’est là que Kimi to Sekai ga Owaru Hi ni a une opportunité de faire des choix uniques : dans sa façon d’expliquer l’épidémie, et peut-être même de la conclure. Donc dans le simple fait qu’il s’agisse d’une série japonaise. Admettez que vous n’avez pas vu beaucoup de séries asiatiques de zombies (peut-être Kingdom, qui était une série Netflix, et quoi d’autre…?), et que ça vaut quand même le coup de tenter l’expérience pour voir comment les pratiques de différentes industries influent sur le résultat final.
Alors les séries de zombies, c’est pas vraiment mon truc, mais je trouve le concept intéressant (et c’est toujours intéressant de voir comment des tropes et des concepts très connus et usités sont réadaptés dans une nouvelle histoire).
Confession : c’est à la base pas trop mon truc non plus.