Comment s’acquiert la culture télévisuelle ? Peut-être vous êtes-vous déjà posé la question.
Alors bien-sûr, plusieurs réponses sont possibles. En fait, les facteurs sont multiples, et parfois interconnectés : habitudes familiales (si vos parents regardaient beaucoup de séries, probablement que le fruit n’est pas tombé loin de l’arbre), lectures d’ouvrages sur l’histoire télévisuelle (même si hélas la majorité des ouvrages sur le sujet reste américano-centrée), contexte social (notamment à l’adolescence, mais plus largement le peer pressure téléphagique n’a pas d’âge), tendances populaires (combien de fois avez-vous entendu parler des « séries qu’il FAUT avoir vues » ?)… La liste est loin d’être exhaustive.
Mais aujourd’hui je viens à vous avec une thèse bien précise : les meilleurs passeurs d’histoire téléphagique, ce sont les sitcoms.
Car y a-t-il un genre télévisuel qui autant que les sitcoms fasse ce travail de mémoire ? Plein de séries font référence à d’autres (les personnages d’une série Netflix regardent Netflix, par exemple), mais pas dans les mêmes termes que ce que les sitcoms produisent. Aujourd’hui je vous emmène dans le fabuleux arbre généalogique des sitcoms US, où les références sont omniprésentes.
Au-delà du réel
Dans le sitcom Marry Me (que je confesse préférer à Happy Endings, personnellement… sue me), au cours de l’épisode « Spoil Me », l’intrigue toute entière tourne autour du visionnage d’une série, The Moors. C’est en effet au moment de regarder ensemble le season finale que le couple central de la série, Jake et Annie, découvre que quelqu’un a déjà regardé l’épisode sur leur DVR. Qui a osé !? Jake et Annie s’accusent mutuellement, soupçonnant l’autre d’avoir failli à la promesse tacite de faire de la série un visionnage commun. La crise fait rapidement boule de neige, et bientôt tous les personnages doivent prendre partie ; Jake et Annie en viennent même à passer un test au détecteur de mensonge pour trouver lequel d’entre eux a trahi l’autre si profondément.
Ne cherchez pas ce titre sur IMDb : il s’agit d’une série fictive, même si l’on comprend en creux que The Moors est une série du type Downton Abbey. Mais ce que cet épisode pratique est un parfait exemple de ce que font les sitcoms lorsqu’il y est question d’une autre série.
Faire mentionner aux personnages une série (qu’elle existe ou non) est un facteur d’identification. Cela fait appel aux habitudes des spectateurs : eux aussi regardent des séries, souvent dans les mêmes conditions que les personnages. Comme Jake et Annie de Marry Me, peut-être ont-ils des séries qui sont devenues des rituels de couple, par exemple, auquel cas le psychodrame autour de The Moors pourrait parfaitement se présenter à l’identique pour eux (…ça a peut-être même déjà été le cas).
C’est d’autant plus vrai que l’immense majorité des sitcoms sont des séries domestiques, s’attelant à dépeindre la vie de couple et/ou de famille. Historiquement, c’est même sous cette forme que sont apparus les premiers sitcoms américains, Mary Kay and Johnny en tête dés 1947 ; les ensemble shows dans des milieux professionnels, par exemple, étant venus plus tard. Les choses y oscillent donc perpétuellement entre l’aspect fantasque, presque irréel de la comédie (la vie des héros de sitcoms est toujours plus haute en couleurs que la nôtre), et l’aspect réaliste, qui renvoie les spectateurs à leur propre expérience (pour que nous continuions de voir un peu de nous dans ces personnages).
Or, vous savez ce que tous les spectateurs d’un sitcom ont en commun, absolument tous ? Eh bien, regarder une série, tout simplement !
C’est particulièrement criant dans Une Nounou d’Enfer (The Nanny en VO), une série qui à de maintes reprises évoque la culture télévisuelle de son héroïne, Fran Fine. Celle-ci, qui a grandi dans les années 60, fait régulièrement référence aux séries qu’elle regardait alors. Gilligan’s Island est par exemple abondamment mentionnée, y compris à travers l’évocation de certaines intrigues très spécifiques (Fran a été marquée à vie par une dispute qui a conduit une robe de Ginger à être déchirée !), ou tout simplement comme fond sonore lorsque les personnages regardent la télévision. C’est le cas lorsque toute la famille est bloquée chez les Fine (dans « Schlepped Away », en saison 1), un épisode pendant lequel la télévision tourne à plein régime pendant tout un weekend. Les Scheffield, qui n’avaient probablement jamais mangé un TV dinner de leur vie, découvrent alors divers programmes, certains étant non-scriptés (comme Wheel of Fortune), et d’autres étant de vieilles séries : « this is depressing« , s’interroge alors Maxwell Sheffield qui découvre le sitcom tropical, « are you saying this Gilligan chap never gets off the island ?« .
Fran, dont la culture télévisuelle est clairement très développée, fait aussi toute la démonstration de son expertise à d’autres occasions, comme lorsqu’elle s’avère capable de réciter par cœur le déroulé des programmes de télévision (particulièrement s’il s’agit de rediffusions). L’occasion pour elle de noter qu’elle connaît parfaitement l’histoire de la production de certaines séries, puisqu’elle parle de la diffusion d’un épisode « followed by Bewitched, with Darrin n°1, but Mrs. Kravitz n°2« .
Dans le même registre, on peut mentionner l’une des rares fois où Friends a fait référence à d’autres séries : pendant la saison 2, lorsque Chandler et Joey font l’achat d’une nouvelle télévision. La nouvelle acquisition inspire à Chandler la réflexion suivante : « now we can finally watch Green Acres the way it was meant to be seen« . On sait aussi que les deux amis aiment à regarder Baywatch (qui certes n’est pas un sitcom, je vous l’accorde).
Lors des épisodes tournés en Grande-Bretagne à l’occasion du mariage entre Ross et Emily, Joey (qui jusque là était plutôt content du voyage) est frappé du mal du pays lorsque depuis sa chambre d’hôtel, il assiste à une rediffusion de Cheers. Le générique entonne « where everybody knows your name » alors que le pauvre Joey commence à sangloter : à lui comme à nous, ces séries issues de notre patrimoine télévisuel autant que notre histoire personnelle évoquent quelque chose d’intime. Ici, le sentiment d’être chez soi plutôt qu’en terre inconnue… c’est-à-dire l’essence-même de ce que la télévision représente ! Sitcom characters, they’re just like us.
T’as la ref ?
Toutefois, résumer ce phénomène à des mécanismes d’identification est réducteur. Une grande partie de l’emploi de références télévisuelles est due non pas au contenu, mais au contenant des sitcoms.
L’un des ressorts humoristiques du sitcom américain repose sur la récurrence (ce qui était d’autant plus facile que les sitcoms US ont traditionnellement toujours eu de nombreux épisodes par saison, augmentant l’impact de ce genre de pratiques). Le running gag est la moële épinière du sitcom.
C’est aussi de cette façon que fonctionnent certaines répliques, qui peuvent être drôles par elles-mêmes les premières fois qu’elles sont prononcées, mais qui deviennent si symboliques avec le temps que c’est leur simple emploi, et non leur contexte, qui devient drôle. Ce qui se construit à travers la récurrence, c’est l’équivalent d’une private joke (même si elle inclut en réalité plusieurs millions de téléphages !). Ce qui est drôle, c’est de faire appel à notre souvenir des moments drôles passés, et de se sentir en terrain connu.
Pensez au « d’oh » de Homer dans The Simpsons : peu importe le timing de cette catchphrase, elle est devenue si emblématique qu’elle suscite, sinon le rire, au moins une sympathie immédiate. D’une certaine façon, notre longue histoire avec elle est reconnue quand la phrase est prononcée, comme un signal nous indiquant que la série nous a vus autant que nous la voyons.
En outre, ces répliques récurrentes, lorsqu’elles sont associées à un personnage en particulier, servent de carte de visite. Dans Friends, chaque friend a la sienne, ainsi que Janice. Fondamentalement, est-ce drôle d’entendre Janice s’écrier « Oh. My. God. » ? Non, pas vraiment. Ce n’est même pas une catchphrase très originale (en réalité assez peu le sont). Mais le fait qu’elle l’ait déjà dit tant de fois fait réagir à chaque emploi suivant. Et quand quelqu’un d’autre dans la série va plus tard lancer un « Oh. My. God. », nous allons immédiatement nous rappeler de Janice, de ce que le personnage représente, de ce qu’il a déjà fait, de la façon dont il nous a fait rire avec cette phrase par le passé. Et hop, la magie opère.
En fait c’est à un tel point qu’une catchphrase peut être jalousement gardée, comme si elle était la recette secrète du Coca Cola. Saviez-vous par exemple que « Bazinga! », la fameuse réplique de Sheldon Cooper dans The Big Bang Theory, était désormais une marque déposée par la Warner Bros. qui produisait la série ?
Pour ces raisons, nombre de séries réemploient donc les répliques-cultes de sitcoms les ayant précédés, employant leur carte de visite comme un raccourci. C’est le cas par exemple pour Maxwell Sheffield s’écriant « Miss Fine, you got some splaining to do » au détour d’un épisode d’Une Nounou d’Enfer (évidemment une reprise de « Lucy, you got some splaining to do ! » d’I Love Lucy), ou « you got spunk » soudainement prononcée dans un épisode de Roseanne (une phrase initialement dite par Ed Asner dans The Mary Tyler Moore Show).
L’emploi de ces répliques n’est pas drôle en soi, mais fait appel aux mêmes mécanismes que lorsque ces catchphrases étaient employées dans leur série d’origine : la familiarité rend proche. Et la proximité, ça ne fait pas rire, mais ça aide. Si vous avez la référence à une série antérieure, c’est presque aussi bien que si vous aviez compris une blague inédite.
Une alternative à la catchphrase peut être l’emploi de tout ou partie du thème musical d’un autre sitcom. Dans Will & Grace, on peut par exemple entendre le thème de The Odd Couple lors du season finale de la saison 2, alors que Jack vient vivre avec Will. On pourrait aussi mentionner les épisodes de Halloween, qui offrent à certains personnages l’opportunité d’endosser temporairement le rôle de héros de sitcom passés. Là encore j’ai envie de mentionner Marry Me (Casey Wilson est incroyable en version zombie de Lucille Ball), mais les exemples ne manquent pas.
Name dropping
Certains sitcoms récents sont passés maîtres dans l’énumération de références plus anciennes. C’est ce que l’on appelle le « name dropping« , c’est-à-dire le fait de balancer un nom qui va évoquer quelque chose à son interlocuteur (ici spectateur), sans nécessairement qu’il y ait grand’chose derrière. L’emploi peut sembler paresseux, selon les circonstances et les séries ; certaines utilisent les références à la popculture (et pas seulement les sitcoms) comme un ressort récurrent de leur univers. D’autres le font plus maladroitement.
La liste peut être très longue d’exemples de ce type (et a tendance, alors, à englober divers genres de séries, même si les sitcoms dominent), de Superstore qui mentionne Orange is the new black quand Amy tente d’appréhender une voleuse, à la litanie de séries mentionnées au cours de la diffusion de Will & Grace (parmi lesquelles Cheers, dans deux épisodes, One Day at a Time en saison 7, Three’s company en saison 8, Mad About You également en saison 8, et évidemment Ellen). Ce n’est pas très différent de ce que fait The Big Bang Theory chaque fois qu’un personnage y mentionne une série de la franchise Star Trek, Battlestar Galactica, Doctor Who, Firefly, ou (peut-être plus surprenant étant donné la célébrité moindre de la série) Alphas.
On est clairement dans le clin d’oeil pour le clin d’oeil dans beaucoup de ces situations.
Ce name dropping peut aussi prendre une forme légèrement plus subtile, en invitant des acteurs de sitcoms disparus pour une apparition en guest dans un sitcom plus récent. Là encore, tout dépend de quelle façon c’est fait.
Comparez les deux exemples suivants, vous allez tout de suite comprendre :
– dans Une Nounou d’Enfer, un épisode de la saison 6 fait apparaître Donna Douglas (de la série The Beverly Hillbillies) au détour d’une visite immobilière ; ça n’a ni d’intérêt immédiat (ç’aurait pu être quasiment n’importe quelle autre actrice) ni de répercussion sur le long terme (si ce n’est une petite référence supplémentaire pendant le générique de fin de l’épisode)
– dans Living with Fran, il apparaît que l’ex-mari de Fran Reeves (interprétée par Fran Drescher) est incarné par Charles Shaughnessy (qui incarnait donc Maxwell Sheffield, le mari de Fran Fine, dans Une Nounou d’Enfer), il y a par contre une mise en abîme, et presque une forme de continuité, quand bien même les deux séries ont des personnages et situations différentes.
J’ai eu l’occasion de vous dire, d’ailleurs, combien Fran Drescher emploie de nombreux procédés de transmissions de l’histoire télévisuelle dans ses séries, notamment Happily Divorced que j’ai reviewée il y a quelques mois.
De qui tenir
Certes, les sitcoms US ont pas mal évolué depuis Mary Kay and Johnny, principalement sur le plan de leur durée (je vous renvoie à ce long article sur la question). En outre, et contrairement à certains raccourcis parfois empruntés, tous les sitcoms n’ont pas été tournés en multicam depuis la nuit des temps : la combinaison gagnante n’a été trouvée que dans les années 50 par I Love Lucy, et s’est progressivement popularisée à partir de là. Mais depuis, en-dehors de la résurgence des comédies en single camera (essentiellement depuis le tournant des années 2000), l’aspect formel du sitcom n’a que peu été modifié. Si l’on exclut la couleur et l’intervention du numérique, on produit aujourd’hui aux USA des sitcoms de la même façon qu’il y a 70 ans.
Les personnages, les histoires, les dynamiques ont changé ; les gags ? Pas tellement. En tout cas pas leur structure, pas la façon dont ils sont écrits.
Pour beaucoup de sitcoms, c’est une preuve que l’on connaît ses classiques que de faire référence à l’histoire du genre.
Pour cette raison, vous comprendrez que cela a aussi du sens de proposer des parodies de sitcoms antérieurs : les conditions de tournage, la structure narrative, et l’écriture comique du sitcom multi-camera, permettent de reproduire quasiment à l’identique l’esthétique comme l’ambiance de ces séries. Le lien de filiation apparaît alors directement, et c’est bien ce sur quoi comptent les séries qui ont recours au procédé.
De nombreuses séries s’y sont essayées : The Nanny pour I Love Lucy (mais aussi Dynasty : le soap est l’une des autres mamelles de la série), Will & Grace pour I Love Lucy également il y a quelques mois à peine, Roseanne à plusieurs reprises, mais surtout dans l’épisode de la saison 8 intitulé « The Fifties Show » (qui au lieu de reprendre une série en particulier, s’inspire des tous premiers sitcoms domestiques en noir et blanc dans leur ensemble, comme I Love Lucy, The Honeymooners, Life with Elizabeth, The Dick Van Dyke Show et bien d’autres)… C’est également observable dans certaines comédies en single camera, comme Scrubs avec l’épisode « My Life in Four Cameras » qui certes est conçu principalement comme un hommage à Cheers, mais qui reprend les codes de nombreuses autres séries du genre.
Une série en a même fait la colonne vertébrale de son intrigue ! Nobody’s Watching, créée en 2005 par Bill Lawrence (encore lui), est un sitcom sur deux amis qui veulent créer un sitcom, et qui sont filmés devant un public en direct pendant qu’ils créent leur sitcom. Oui c’est un peu meta, pardon. Le pilote de la série (qui n’a finalement pas été commandée par The WB, jugeant le concept trop compliqué) reprend, parodie et finalement se joue des codes du sitcom.
A une nuance près : contrairement à la réutilisation d’une catchphrase, les parodies sont au contraire là pour jouer sur la culture commune, parfois sans que les personnages ne soient en mesure de réaliser le parallèle. Et, si cela ne signifie pas systématiquement que le sitcom récent se moque de son ancêtre, cela témoigne d’un certain recul sur les séries l’ayant précédé. C’est là une magnifique occasion de tordre certains de ces codes, ou détourner les séries parodiées de leur propos initial. Quand un sitcom ostensiblement féministe reprend la structure d’un épisode de sitcom des années tendres de la télévision américaine (dans lesquels l’épouse était toujours une femme au foyer…), cela a un sens bien précis…
Le réemploi est alors une façon de remettre au goût du jour (ou au moins, ce que la série considère être le goût du jour !) les sitcoms de jadis : même si les standards de production sont sensiblement les mêmes, on en a actualisé le contenu. On reconnaît l’histoire télévisuelle pour ce qu’elle est : une contribution au patrimoine, mais qui a besoin d’évoluer avec son temps.
Les séries dramatiques font-elles une ou plusieurs de ces choses ? Bien-sûr, à l’occasion (y compris la parodie, parfois, bien qu’alors le sens en soit changé à cause des standards de production). Mais ces procédés sont largement plus employés dans les sitcoms, qui contribuent, plus ou moins consciemment, à la transmission de l’histoire télévisuelle (au moins américaine).
Plus qu’aucun autre genre télévisuel, regarder un sitcom revient, aujourd’hui, à honorer une tradition quasiment aussi vieille que la télévision elle-même, à embrasser pleinement les codes du genre, à se souvenir des sitcoms passés sans lesquels les sitcoms présents n’existeraient probablement pas, et pour finir, de tenter de transmettre le goût de la télévision à de nouvelles générations.
Très intéressant cet article, il me parle beaucoup !
Dans la saison 1 de « Friends », il y a d’autres références aussi : dans le pilot, Rachel regarde « Happy Days » (ou son spin-off « Joanie lives Chachi », je ne suis pas certaine) et dit quelque chose comme : « But Joanie loves Chachi ! That’s the difference ! » Plus tard dans la saison alors que Marcel a changé la langue de la télé, Rachel, toujours, dit que c’est étrange que Urkel se prononce aussi Urkel en espagnol. C’est vrai que dans les saisons suivantes, ça se perd, c’est dommage. À part évidemment pour des références sur les soaps, Dr Drake Ramoray oblige ? (Ah si, dans la saison 10 je crois, Monica lance que Ross était fan de « The Golden Girls », comme si c’était honteux… Alors que bon, les vrai.es savent que sur ce point-là, il avait bon goût !)
J’aime bien ces références aux sitcoms dans les sitcoms, à vrai dire, j’y vois un clin d’œil aux téléspectateurs des personnages qui semblent dire : « On n’oublie pas que nous aussi nous sommes des personnages de sitcom ? » Ça m’amuse de reconnaître une référence au détour d’une simple ligne de dialogue, alors que la série n’est même pas citée. J’imagine que certains téléspectateurs doivent se demander à quoi il est fait allusion.
Par exemple, j’ai regardé pas mal « Une Nounou d’enfer » avec mes parents, au bon vieux temps de sa diffusion sur M6. Dans un épisode, donc, le petit-ami de Maggie lui propose une cigarette et elle lui dit non, que son père la tuerait et que bon, elle veut savoir si Rachel et Ross vont finir ensemble. Ma sœur et moi, on a compris la référence, mais alors, mes parents… Ça leur est complètement passé au-dessus de la tête, ils ont du se demander c’était qui cette Rachel et ce Ross ? Mine de rien, c’est sympa, je trouve, de se dire : « Eh, j’ai la ref’ ! ? » (D’autres me laissent sur le carreau, quand même, surtout quand ce sont des sitcoms qui n’ont pas été ou mal diffusées dans nos contrées… Comme lorsqu’un.e guest-star apparaît, que le public est en folie et que toi, tu te demandes : « Mais qui c’est ? ? »)
Bref, je pourrais en dire encore beaucoup sur le sujet que je trouve passionnant, alors merci d’avoir soulevé le sujet, c’était sympa de me replonger dans mes souvenirs téléphagiques ?
J’ai pas mentionné tous les exemples dans Friends mais yen a plein ; d’ailleurs le médecin qui aide Phoebe à accoucher des triplés, et qui est fan de Happy Days, est incroyablement dans la continuité de l’exemple que tu as mentionné.
C’est vrai que comme toutes les références, si tu l’as pas tu es un peu largué (un peu comme quand les gens utilisent un meme sur Twitter et que tu comprends pas la blague derrière). Moi ça m’a toujours fascinée de voir toutes les références dans Une Nounou d’Enfer à des séries dont j’ignorais l’existence, et que j’ai connues précisément à cause de ces rappels plus ou moins subtils. Parce qu’il y a un facteur intéressant dans la façon dont elle le fait (et plusieurs autres, bien-sûr), qui est que les séries qu’elle mentionne sont des séries de « sa génération », par opposition au name dropping de TBBT qui est essentiellement intéressé par 1/ des séries récentes 2/ des franchises super connues. Il n’y a pas le même sens du partage.
Je suis comme toi, je pourrais en parler des heures. J’ai essayé d’être concise XD
Un des meilleurs moments passés sur ton blog. Bravo à toi, c’est passionnant !
C’est passionnant comme article ! Merci pour la recherche et le partage. 😀