La plateforme de streaming Crave, qui propose les catalogues de HBO et Showtime (et bientôt HBO Max) au Canada en plus de ses propres programmes, est disponible depuis fin janvier en français. Une bonne nouvelle pour nos amis canadiens francophones, qui pour couronner le tout ont également une séries originale intitulée Pour toujours, plus un jour.
C’est à ce stade que s’arrêtent les réjouissances, parce que, amis téléphages, autant vous l’avouer dés maintenant : Pour toujours, plus un jour est une série dramatique dont le premier épisode est plutôt déprimant. C’est assez normal puisque cette fiction destinée s’intéresse à un sujet peu joyeux : la mort. Oui, on est dimanche et je vous refais le même coup qu’avec Zoe Valentine, pour vous plomber le moral juste avant la fin du weekend.
Chuck est né avec une maladie génétique, aussi n’y a-t-il pas vraiment d’élément de surprise lorsque les évolutions de sa pathologie rendent les médecins très pessimistes. Avec environ une année à vivre, peut-être un peu plus (…peut-être un peu moins), Chuck n’a plus beaucoup de temps, et en particulier, plus beaucoup de temps avec sa compagne Delphine. Ces deux-là s’aiment d’un amour fou, éternel… sauf que leur éternité s’apprête à être écourtée.
Le ton de ce premier épisode tente de préserver une certaine dose de légèreté, sans tout-à-fait y parvenir. Même si la première scène de Pour toujours, plus un jour essaie désespérément d’adopter un ton enjoué pour lancer son premier épisode, rien à faire, le sujet est trop grave, et les personnages ne sont pas autorités à faire abstraction de cette épée de Damoclès au-dessus de leurs têtes. C’est donc une bonne chose que les aspects les plus légers n’éclipsent jamais la teneur dramatique de la situation. Cela rend les émotions de Chuck et Delphine contagieuse.
Le jeune couple a déjà appris la nouvelle quand commence ce premier épisode, mais il leur reste encore une autre épreuve à affronter, car maintenant, il va falloir l’annoncer à leurs proches. Pour le moment, Chuck ne parvient pas à dire la vérité à sa mère, mais lui et Delphine ont organisé une soirée pour au moins le dire à leurs amis. Une fête un peu particulière, douce-amère. Ce soir-là, ils sont tous réunis, sans avoir la moindre idée de ce qui s’apprête à être révélé. Il y a Benji, le jeune frère irresponsable de Chuck ; Mia, la meilleure amie de Delphine ; Junior, l’ami brillant qui revient de Harvard ; et même l’unique employé de Chuck, JD. Ils pensent qu’il s’agit d’une simple fête… même s’ils commencent à se douter que quelque chose ne va pas.
Les épisodes de Pour toujours, plus un jour ne durent qu’une vingtaine de minutes, alors il n’y a pas vraiment beaucoup de temps, dans cet épisode introductif, pour une intrigue à couper le souffle. Pas si l’on veut ressentir l’émotion de ces moments difficiles, mais en même temps complices. Moi, je dis tant mieux. Je n’aurais pas voulu que le scénario essaie de faire diversion, et même l’aspect le plus absurde de ce premier épisode (quelqu’un s’entête à peindre des bites sur la fourgonnette de Chuck) nous ramène toujours à ce qui se passe. Parce que rien, en réalité, ne peut nous en distraire, pas plus que les personnages eux-mêmes.
Ce qui ne signifie pas que tout soit sombre, et j’exagérais un peu, en introduction, en vous parlant d’une review déprimante. La façon dont les protagonistes (enfin, ceux qui sont au courant) réagissent à l’annonce est chaleureuse, et tendre. J’ai été émue par le regard de Benji, lourd de sens, comme s’il s’était préparé depuis toujours à entendre cette nouvelle ; les épisodes suivants nous en diront peut-être plus. Plus largement, il y a tant d’affection dans Pour toujours, plus un jour. Tant de complicité entre le couple central aussi, qui se promet de vivre les derniers mois comme si… eh bien, ma foi, comme si c’étaient les derniers.
L’équipe de Pour toujours, plus un jour est coutumière des séries pour adolescents et jeunes adultes (on lui devait précédemment la série Le Chalet), et l’approche se veut simple et sincère. Ce premier épisode délivre la juste mesure d’émotion, sans tomber dans le larmoyant, mais sans jamais cesser de prendre ses personnages au sérieux. Je ne sais pas comment Chuck, Delphine, Benji et tous les autres vont vivre les mois à venir ; en revanche, je sais que je veux les accompagner, parce que c’est vraiment à ça que ça ressemble, à accompagner des gens, et c’est la plus belle promesse télévisuelle qui soit.
S’il y a une chose que j’aimerai voir plus souvent dans les comédies romantiques mais aussi ailleurs, ce sont les couples déjà formés et fous l’un de l’autre. Bien souvent on a toute la phase précédente de flirt, will they wont they, qui reste intéressante et excitante, mais ça s’arrête là. Donc je suis toujours curieuse des fictions basées sur un couple établi.
Dans ce cas, est-ce que je peux me permettre de te conseiller Little Things ? C’est EXACTEMENT ce dont tu parles.
Sujet compliqué, mais approche qui semble touchante, merci de ton avis. 🙂