Le mois de juillet est particulièrement sombre pour les séries de science-fiction américaines. Ce qui est tragique c’est que j’avais précisément envie d’en regarder une, mais force est de constater que les nouveautés en la matière sont d’une nullité affligeante. Initialement, ce soir, j’avais prévu de vous parler d’Another Life, mais c’est une telle purge que je n’arrive pas à finir la saison à un rythme décent (et pourtant croyez-moi j’ai hâte de m’en débarrasser). Je suis trop loin dans mon visionnage pour une review de pilote, mais pas assez pour une review de saison… Donc pour aujourd’hui, on va faire l’impasse sur Another Life. Mais rassurez-vous, les échecs ne s’arrêtent pas là.
Pandora, lancée plus tôt ce mois-ci sur la CW, est l’exemple-même de tout ce qu’il ne faut pas faire.
Une partie du problème de Pandora se dévoile dés sa scène d’introduction : l’exposition y est abrupte, dénuée d’émotion, et délivrée sans forme de contexte. De fait, elle ne sert absolument pas sa fonction, qui consiste en temps normal à nous dire de quoi la série, ou qui est son personnage central, ou à quoi ressemble le monde dans lequel elle se déroule. En moins de 2 minutes, même avec une séquence quasiment dépourvue de dialogues, il est possible de faire quelque chose de décent ; mais Pandora va nous révéler qu’elle n’a aucune intention de faire quelque chose de décent.
Bon, essayons quand même de récapituler de quoi il s’agit, bien que l’épisode ne dévoile certaines de ces informations que très tardivement : Jax est une jeune fille dont les parents ont été tués pendant l’attaque d’une colonie appelée New Portland (logée où, on sait pas). Elle en est la seule survivante parce qu’elle était allée faire un footing, et dans le futur personne d’autre ne fait de footing avant dîner. Trois mois plus tard (pourquoi trois mois, on sait pas), elle débarque chez son oncle, un éminent professeur à la Space Training Academy qui, étant le dernier membre de sa famille encore en vie, devient son tuteur. Elle-même rejoint également cette académie, mais comme elle arrive deux semaines après la rentrée (encore une fois, pourquoi deux semaines, on sait pas), elle a un peu de retard à compenser ; fort heureusement, elle fait la rencontre de plusieurs camarades de classe qui sont en train de monter un groupe de travail, loin d’être aussi fun que celui de Community, mais quand même mieux que d’affronter les études seule. Il y a Thomas, le télépathe ; Atria, la clone anciennement esclave et qui s’est affranchie ; Greg le mec mignon ; Ralen l’extraterrestre que tout le monde traite avec suspicion ; et Delaney, qui partage également une chambre avec Jax. Tout ce petit monde est voué à vivre aux côtés de Jax son éducation pour devenir on sait pas trop quoi, et en même temps lui servir d’accessoire pour faire progresser son intrigue.
Car Jax va évidemment tenter de faire la lumière sur la mort de ses parents, et découvrir au passage que quasiment tout le monde sait sur elle quelque chose qu’elle ignore.
Tout ça ne vole donc pas bien haut en matière de concept, mais si les problèmes d’une série se limitaient toujours à son synopsis… on serait en fait rudement vernis.
Au lieu de ça, Pandora cumule les problèmes dans son exécution. Et franchement à ce stade, il y en a pour tous les goûts : de la réalisation brouillonne aux interprétations boiteuses (l’interprète d’Atria s’est échappée d’une série Nickelodeon/Disney), en passant par les décors en carton, les costumes sans imagination, les dialogues complètement pétés et remplis de clichés, ou encore les personnages que je n’ose pas qualifier d’unidimensionnels, parce que ce serait leur prêter trop d’épaisseur… C’est. La. Débâcle.
Ya rien à sauver. Et d’ailleurs la série n’en a absolument rien à foutre, ne cherchant justement pas à sauver quoi que ce soit. C’est du pur remplissage, pondu dans le simple but de faire du mouvement et du bruit pendant 42 interminables minutes. Ne cherchez pas de thèmes de fond, n’espérez pas trop du « mystère », n’attendez pas de scène ne serait-ce qu’un peu émouvante. Pandora n’est pas là pour vous faire réfléchir, transpirer, ou ressentir de quelque façon que ce soit.
C’est tout ce que la science-fiction ne devrait pas faire. C’est tout ce que la science-fiction n’a pas été créée pour faire. On parle d’un genre profondément intelligent et métaphorique, et au lieu de ça on se tape des dialogues tous moisis à base de « j’ai les cheveux violets donc je connais l’esclavage » ou « je suis d’une race extraterrestre donc j’expérimente le racisme ». Même la mise en place de l’univers dans lequel se déroule Pandora est bâclée, si bien qu’il est même impossible de tirer le moindre plaisir à apprendre comment les choses fonctionnent, ou l’Histoire supposée être notre futur.
C’est ni fait ni à faire, mais ça a quand même été fait.
Aoutch, je vais passer mon chemin pour cette série, dis-moi donc.
« Ya rien à sauver. Et d’ailleurs la série n’en a absolument rien à foutre, ne cherchant justement pas à sauver quoi que ce soit. C’est du pur remplissage, pondu dans le simple but de faire du mouvement et du bruit pendant 42 interminables minutes. » Eh ben, ça a le mérite d’être clair o.o
En vrai, je me dis que si ça se trouve, ça me plairait, parce que je sais que je suis une cible plus facile et plus superficielle que toi, et qu’en conséquence, il y a plusieurs séries qui me plaisent et pas à toi (et des fois je me sens un peu bête, oui), mais bon, faut pas déconner, j’avais jamais entendu parler de cette série avant que tu en parles, elle ne me tente pas plus que cela, et j’ai des tonnes de choses à voir, donc… je vais sagement passer mon chemin ^^
Je crois que l’on peut apprécier une série idiote sans l’être soi-même (et tu trouveras dans ces colonnes des tonnes de séries ne volant pas bien haut que j’ai aimées !). On a le droit de se divertir sans nécessairement chercher le raffinement téléphagique le plus total, et d’ailleurs, on a aussi le droit de ne juste pas avoir envie de se poser la question sur la qualité d’une série lorsqu’on passe un bon moment (c’est juste plus difficile à faire dans une review à mon avis). Mais il y a aussi un niveau de bêtise que je trouve totalement inacceptable de la part de certains genres, comme le legal drama ou, dans le cas qui nous occupe, la science-fiction.