Qui est neutre est impuissant

27 janvier 2019 à 19:48

Dans un monde télévisuel où l’on cherche toujours plus de concepts surprenants, il est étonnant que l’on ne trouve pas plus d’uchronies. Netflix a cependant la sienne : 1983, sa toute première série originale polonaise, lancée à la fin de l’année dernière, et dont voici la (longue) review de saison. Dénuée de spoilers.

Contrairement à ce que son titre pourrait laisser entendre, 1983 ne se déroule pas principalement dans les années 80, mais en 2003. La série tire les conséquences d’évènements qui, dans sa timeline, se sont produit le 12 mars 1983 : une série d’attentats qui a changé à jamais le cours de l’Histoire. Les explosions qui ont touché Varsovie, Gdansk et Krakow, coûtant la vie à des innocents, ont fédéré le peuple polonais derrière le parti communiste, qui n’a depuis jamais quitté le pouvoir. En 2003, donc, la Pologne est très différente de celle que nous connaissons… mais à quel point ?

Une fois n’est pas coutume, je commence par une mise en garde : 1983 passe en réalité peu de temps à nous instruire sur les causes et conséquences qui ont fait « dévier » l’Histoire de sa route. Pour commencer, le premier épisode n’aborde absolument pas une question fondamentale : pourquoi ces attentats se sont déroulés dans la timeline de la série, et pas dans notre réalité ? Si l’on part du principe qu’une uchronie est basée sur la question « et si [tel évènement] avait eu lieu ? », alors pourquoi a-t-il eu lieu ? Cela semble être la base. 1983 n’en parle pas, ni n’explique pourquoi d’autres choses ont été influencées par ce déclencheur (en 2003, le Président des USA est… Al Gore).
Cela paraît anodin à première vue ; après tout une uchronie, comme l’anticipation dont elle est la lointaine cousine, demande qu’on accepte un certain déroulé historique. Le nerf de la guerre n’est pas vraiment logé dans ces détails, du moins en théorie. Mais tout anachronisme dans une uchronie nécessite une explication, étant donné que l’Histoire est supposée avoir été changée ; il faut donc bien expliquer comment. Eh bien pas 1983, bien qu’il soit possible que cette réponse soit planifiée pour des saisons ultérieures.

Pour le moment, ce défaut a son importance parce que, de façon plus large, 1983 a paradoxalement beaucoup de mal à nous expliquer ce qu’elle nous détaille de son univers.
L’essentiel de l’intrigue se déroule 20 ans après les attentats, soit en 2003, mais on y trouve déjà de la videosurveillance, de la géolocalisation, de la reconnaissance digitale faciale, des bases de données ADN, des pièces d’identité biométriques, des écrans tactiles ou encore des écrans LED à tous les coins de rue. Non que ces choses aient été inimaginables en 2003 mais la technologie n’était pas la même que maintenant, 15 ans plus tard. Alors qu’est-ce qui explique que cette année 2003 ressemble autant à notre 2018 ? On l’ignore aussi, et ce (c’est même le pire), en dépit d’intrigues touchant directement à ULTRA, la compagnie polonaise leader dans le développement informatique (et son produit-phare le Traszka), et qui développe précisément une grande partie de la technologie utilisée. D’où ULTRA a-t-elle 10 à 15 ans d’avance ? Le reste du monde profite-t-il de cette belle technologie ?

Au final, ces inconnues forment une équation qui gêne pour comprendre l’univers de 1983 dans une certaine mesure, nous privant de l’accès à une série de causes et de conséquences. La cohérence en prend un coup surtout à première vue. C’est un défaut de la série, et pour les amateurs d’uchronies en tant qu’œuvres de science-fiction, ce sera sûrement le plus grand.

Fort heureusement, ce que 1983 n’a pas toujours en termes de rigueur sur ce plan, elle le compense largement par ses axes politiques et dramatiques.
Car l’élaboration d’un monde parallèle expliqué n’est pas l’objet principal de 1983 du tout, vous l’aurez compris. La série est bien plus intéressée par son sujet que par les outils employés pour en arriver à lui. Alors, si 1983 ne nous explique pas forcément comment fonctionne son monde… elle s’avère rudement brillante pour nous décrire ce que cela représente d’y vivre.

En 2003, en effet, le parti communiste tient fermement la Pologne sous sa coupe ; les attentats de mars 1983 ont servi d’outil de propagande nationaliste et continuent d’être utilisés régulièrement comme outil de rassemblement… ou de mise à l’écart par un gouvernement totalitaire. Celui qui illustre le mieux la situation, c’est le jeune Kajetan Skowron, qui n’avait que 5 ans lorsque ses parents sont morts dans les attentats ; érigé en pupille de la nation et fils de martyrs, il a eu toutes les opportunités possibles pour grandir dans l’ombre du parti communiste. Lorsque la série commence, il est étudiant en droit… un cursus où l’on confond, idéologie oblige, la Loi, la Justice et le Parti. Il est en outre épris de la jeune Karolina Lis, fille d’un ministre du régime, ce qui ne le promet qu’à un plus bel avenir encore. Toute sa vie, il a subi l’endoctrinement ambiant, si bien qu’il tombe un peu des nues lorsque Janusz Żurawski, le professeur de droit qui l’a pris sous son aile, le met sur la piste d’une vérité un peu moins monochrome en ressortant le dossier d’une vieille affaire qu’il avait jadis jugée.

S’il s’agit là de l’évènement déclencheur pour Kajetan, ailleurs, l’intrigue commence de façon plus morbide. L’officier Anatol Janów est en effet dépêché sur la scène d’un suicide par pendaison ; dans la timeline de 1983, ils sont devenus courants, en particulier chez les jeunes, et l’affaire n’a a priori pas grand’chose de spécial. En fait, Janów a même été mis au placard après une affaire où il a fait montre de juste un peu trop de zèle, et être envoyé sur ces décès quelconques en est la punition. Toujours est-il qu’il est là, à contempler les dessins de la victime dans sa chambre, quand il se demande s’il n’y a pas quelque chose de plus dans ce décès par rapport à d’autres. Pourquoi ce jeune désespéré est-il plus âgé que la moyenne des autres suicidés ? Qui est la femme qu’il a dessinée de si nombreuses fois ? S’agit-il vraiment d’un suicide ?
Le problème, c’est que mener une enquête fouillée relève triplement de la gageure quand on n’a pas les accès nécessaires au dossier de la victime, qu’on est surveillé de près par la hiérarchie, et qu’on n’a aucune liberté de mouvement pour poser des questions. Mais Janów est têtu et il va progressivement avancer.

Comme par hasard, c’était lui, l’enquêteur sur l’affaire qu’avait jugée le professeur Żurawski il y a plusieurs années. Kajetan va donc finir par croiser la route de Janów. Ensemble et séparément, ils vont se lancer sur la piste d’Ofelia, dite « Effy », une jeune femme qui est celle que représentaient les dessins… et qui fomente une révolution à la tête de la Lekka Brygada (« brigade légère »).
Avec ces éléments de départ, ce qu’accomplit en l’espace de 8 épisodes cette saison (et potentiellement cette série) 1983 est rien moins qu’un petit prodige masqué par une simplicité feinte.

D’un certain point de vue, la série va précisément là où on l’attend, en décrivant progressivement une Pologne bien moins simple que ce pour quoi elle apparaît à ses propres citoyens.

On est ici au cœur d’une dystopie typique ; l’originalité majeure de 1983 étant de traiter cette dystopie non comme un futur mais un présent… voire un passé étant donné la timeline de la série. Les technologies largement utilisées par le gouvernement comme les citoyens, au quotidien ? Elles recèlent évidemment des secrets. La générosité de la Pologne qui a ouvert les bras à une large population immigrée venue du Vietnam ? Elle n’est évidemment pas désintéressée. Et bien-sûr, l’idéologie selon laquelle les attentats sanglants de 1983 ont permis au peuple de se rassembler sous l’aile protectrice du Parti est largement fabriquée…

Endoctrinés depuis deux décennies, et, lorsqu’ils doutent, surveillés puis sévèrement réprimés, les Polonais sont pour la plupart comme Kajetan, et croient, ou acceptent de faire mine de globalement croire, à une Pologne soudée grâce au sacrifice des victimes de mars 1983. Une ode apprise par cœur à la gloire du pays et qui laisse peu de place aux questions. Nous nous doutons bien que rien n’est si sûr, parce que 1983 est très claire, dés le début, quant à son intention de ne pas cautionner les actes du Parti et d’en dévoiler les zones d’ombre pour nous. En revanche, nous ne détenons pas tout de suite les éléments permettant une pleine compréhension de ce qui s’est passé ce jour-là, et il faudra plusieurs épisodes pour comprendre comment l’histoire personnelle de Kajetan se mêle, de bien des façons, à l’Histoire. Et celle d’Ofelia. Et celle de bien d’autres.
Par extension, c’est le cas de chacun des citoyens. Le sort de tous les Polonais a basculé 20 ans plus tôt. Sans leur souffrance, il n’y aurait pas d’histoire nationale à raconter… Le privé est évidemment politique !

De la même façon, on sent bien que les autorités polonaises ne sont pas toutes blanches, et que la vérité sur les évènements a longtemps été maquillée ou tronquée. Toutefois, on ne suspecte pas immédiatement l’ampleur de la « conspiration », un terme que j’utilise ici faute de mieux, tant 1983 prend bien garde à ne pas traiter la question comme la plupart des séries conspirationnistes. Tout cela va bien au-delà des décisions du parti communiste pour garder le pouvoir malgré son propre peuple.
D’ailleurs, il s’avère que la version officielle ne répond pas franchement à une question essentielle, que personne ne se pose, pas même le spectateur, avant le season finale.

A cela il faut ajouter que la Pologne est en passe de devenir une grande puissance mondiale (pour des raisons que je ne vous dévoile pas totalement), et que Varsovie est aussi… un nid d’espions. Alors outre la complexité du pays induite par son gouvernement, il faut aussi prendre en compte les forces invisibles, venues de l’étranger de façon plus ou moins officielle, et qui trafiquent sous le manteau. Les bas-fonds de Varsovie abritent ainsi des deals d’armes ou des échanges d’information qui, s’ils n’occupent pas nécessairement le devant de la scène dans la série, viennent ajouter à la complexité de l’univers et posent, pour des saisons ultérieures, des premiers éléments de contexte. Il faut passer toutes ces heures dans la série non pas pour découvrir, ô surprise, des secrets et des mystères recelés par cette Pologne, mais plutôt (et la différence est à mon avis d’importance) pour en embrasser toutes les nuances. Acquérir une vue d’ensemble prend du temps.

Dans 1983, rien n’est jamais parfaitement évident au premier regard… et cette lecture de l’ambivalence globale s’étend aux personnages de la série eux-mêmes.

Kajetan pourrait n’être qu’un naïf, mais c’est aussi un jeune homme qui a été formé (peut-être un peu malgré lui, grâce aux efforts du professeur Żurawski…) à une certaine forme d’esprit critique. Un esprit critique qui n’a pas vraiment la faveur du climat politique ambiant, mais qui justement va permettre à Kajetan d’être bien plus qu’un personnage balloté par les évènements. Il va rapidement se révéler très fin dans son approche de la situation, y compris lorsqu’il fait des erreurs.
Le fait que 1983 traite celui qui est résolument son héros comme un personnage réellement intelligent fait d’ailleurs une grosse différence dans l’approche des révélations ; il ne s’agit pas pour lui de mener une enquête, il ne s’agit pas pour lui de se lancer dans une quête tout court non plus. Kajetan cherche à exister en bonne intelligence avec lui-même, à survivre intellectuellement à un changement de paradigme, et que la série le traite autant comme un parcours initiatique qu’une révélation politique est idéal pour utiliser l’ambiguïté de toute une époque sans pour autant virer à la paranoïa. Kajetan est tellement ouvert qu’il est prêt à tout considérer, même alors qu’il traverse d’immenses changements, sans jamais se radicaliser dans un sens ou dans l’autre. C’est bien cette approche, critique mais ouverte, des évènements, qui en fait un personnage idéal pour temporiser le côté « plot twist » de ce type de fiction, donnant à 1983 un équilibre tonal bienvenu.

La relation de Kajetan avec Janów, également, se révèle bien moins stéréotypée qu’attendue. J’ai en particulier beaucoup aimé leur conversation au restaurant vietnamien dans le 3e épisode, qui démontrait combien ces personnages n’étaient pas placés là que pour faire des messes basses, ou dans un rapport déséquilibré entre le vieux flic qui a tout vu et le jeune héros à qui il faut ouvrir les yeux. Leurs échanges étaient égalitaires et étonnamment sincères, et cela paie sur le long terme. Ils ne font pas vraiment équipe, pourtant, et passent l’essentiel de l’intrigue séparément ; mais lorsqu’ils sont ensemble, leurs discussions ne sont jamais limitées à un prétexte. Les deux hommes s’apprivoisent, se montrent même, dans une certaine mesure, un peu vulnérables ; bref cette relation fonctionne parce qu’elle est humaine au lieu d’avoir une seule fonction, narrative. Cette complexité existe entre autres parce que Kajetan comme Janów sont individuellement bien construits.

Ainsi, Janów lui-même s’avère bien plus complexe qu’initialement, animé qu’il est par plusieurs motivations, dont certaines moins nobles que d’autres. Alors certes, il est très critique vis-à-vis de l’état du pays… mais pas nécessairement pour des raisons politiques ou éthiques, mais parfois personnelles. Il n’est pas très politisé et sa méfiance ressort plus de l’instinct de survie que de l’utopie abstraite. Qui plus est, Janów est aussi animé de doutes quant à sa propre place dans la société, et animé d’une ambition presque surprenante pour un personnage de flic roublard qu’on pensait connaître par cœur. Ce qui anime ce flic, ce n’est pas un cliché idiot d’anticonformisme, mais bien tout un jeu de ressorts et pistons parfois contraires… ce qui peut le mener à commettre des erreurs, et pas apparaître comme le sauveur du naïf Kajetan.

Enfin, on pourrait aussi mentionner dans une moindre mesure la personnalité d’Ofelia, qui n’a rien d’une utopiste mais est en fait d’un pragmatisme à faire frémir. Pour elle, dés les premiers épisodes, le spectateur est mis sur la piste de ces terrifiantes réalités par des allusions et quelques premiers choix saisissants. Pourtant ce n’est qu’à mesure que progresse 1983 que le personnage prend toute sa consistance. Les méthodes auxquelles elle croit sont bien moins dignes d’admiration que ce qui semble être son intention (et même celle-ci ne doit que superficiellement à une conscience politique, et beaucoup à son histoire personnelle). Cela ne signifie pas qu’elle n’a pas de cas de conscience… mais elle s’avère posséder une étonnante capacité à les évacuer pour atteindre son but.
Même des personnalités secondaires réservent quelques occasionnelles surprises, et témoignent parfois d’un recul dont on ne les soupçonne pas sur leur propre condition, chaque Polonais ayant, au fond, conscience que la grande nation a ses défauts, quand bien même, survie oblige, on essaie de ne pas trop y prêter attention. Karolina a quelques répliques saillantes en dépit de sa situation, en tant que fille de ministre. C’est aussi vrai de l’ex-femme de Janów, une officier de police avec de grandes responsabilités qui ne rêve que de plier bagages et se barrer de Pologne dés que possible, ou, dans les flashbacks, de la mère de Kajetan, dont certaines décisions s’avèrent osées et démontrent une personnalité pleine de ressources.
Les femmes de 1983 ont une immense capacité d’adaptation à leur environnement, qui force l’admiration et surtout, suscite d’agréables surprises émotionnelles, fussent-elles brèves. Mon seul regret est qu’au final, 1983 ne détaille pas forcément ses héroïnes féminines aussi bien que ses deux héros masculins. Quand bien même Ofelia brille régulièrement par son génie révolutionnaire, elle n’a pas tant de temps à l’antenne, et lorsqu’elle est là, elle est essentiellement présentée par un male gaze qui nous prive de son intériorité. Hélas, plusieurs des personnages féminins en sont privés de façon similaire, quand les personnages masculins en font un si brillant usage.

Au-delà, ce qui ressort puissamment de 1983, c’est surtout un esprit de révolte. Une révolte qui a commencé dans les années 80, a été étouffée par les attentats de mars 1983, mais vit toujours, vingt ans après. Une révolte sourde qui gronde dans le cœur de chacun, ou presque (la grand’mère de Kajetan est tout un poème), mais que l’on se réserve bien d’exprimer devant des témoins, et finalement, devant soi-même. Le confort suffit à inciter au silence. La série revient à la fois sur l’aspect propagandiste des attentats, et ses retombées ; et en même temps, décrit aussi une Pologne qui, en 2003, ne se porte pas si mal, si bien qu’on ne sait jamais que faire de ce sentiment d’injustice et qu’au final, c’est plus simple de fermer les yeux sur les dysfonctionnements tant qu’ils ne nous touchent pas.

1983 parle d’un pays moderne, multiculturel, riche, technologiquement et économiquement avancé… où l’on repousse sans cesse les libertés individuelles au nom du bien commun. Que celui qui ne se sent pas un tout petit peu concerné lève la main (et c’est bien la raison pour laquelle la série est si « futuriste » dans ses usages de la technologie que nous connaissons en 2018).
Que faire de ce sentiment d’inconfort ? Jusqu’où peut-on le tolérer ? Quand commencer la révolution ? Comment la mener, aussi ? A plusieurs reprises 1983 m’a évoqué, à sa façon, certains des dilemmes que j’avais apprécié de voir dans Continuum, curieusement.

Est-ce que j’ai pensé à le mentionner ? J’ai absolument adoré 1983, et je tiens à l’expliciter ici : ce que la série a comme défauts, et j’en ai mentionné quelques uns, elle le compense absolument par sa densité et son intelligence. Même quand elle emprunte des outils que je considère comme classiques, elle parvient à surprendre, et elle s’emploie à vraiment plonger le spectateur non pas dans une intrigue, mais un univers. Il n’est jamais question d’accomplir la surprise pour manufacturer des sursauts, mais toujours pour enrichir son propos… et pousser ses spectateurs à l’introspection.
1983 nous interroge sur la provenance de nos certitudes, et donc de notre libre-arbitre. Son insistance à appuyer sur le ressenti des protagonistes plutôt que les retournements de situation est puissante, et riche ; on y explore de manière fascinante les mécanismes de la réécriture du roman national sur la construction de chaque individu, avec ce que cela implique de terreurs intimes lorsque le mensonge d’État se traduit en mensonge personnel. La révélation de la vérité a son importance, non parce que la vérité est une valeur abstraite d’importance, mais parce que notre compréhension d’elle fait qui nous sommes. Un sujet qui m’est cher, sous toutes ses formes.
En somme 1983 est à l’image de son nom : de prime abord sa lecture semble simpliste, mais passez-y un peu de temps et vous y trouverez la complexité d’un monde foisonnant, à l’image de 1984 auquel elle fait référence. Une grande œuvre de science-fiction politique qui est, très officiellement, mon premier coup de cœur de 2019.

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Et pour ceux qui manquent cruellement de lecture…

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