Le saviez-vous ? En mai 2017, le CRTC (l’autorité de régulation de l’audiovisuel canadien) avait décrété que les quotas de production locale des networks privés allaient être abaissés ; les PNI (« programs of national interest« , terme qui englobe la fiction, le documentaire et les cérémonies de récompenses produites au Canada) financés par ces diffuseurs n’auraient besoin de représenter que 5% de leur budget, soit la moitié de leurs investissements jusque là. Une décision à l’époque applaudie par les diffuseurs en question, évidemment, qui expliquaient qu’être obligés d’investir dans des programmes canadiens les empêchait de survivre à la concurrence des chaînes étasuniennes ou de Netflix… mais qui enrageait les professionnels du secteur, qui y voyaient la fin de la production canadienne. Beaucoup avaient alors craint qu’il ne devienne plus possible de monter de projets ambitieux, comme avait pu l’être Orphan Black par exemple. De nombreuses voix s’étant élevées, le CRTC avait décidé de réexaminer sa décision.
Les conclusions de ce réexamen, rendues cette semaine, aboutissent à une excellente nouvelle : le CRTC va revenir sur sa décision. Désormais, les trois grands groupes anglophones majeurs se voient soumis à une obligation d’investissement sur la base de leurs revenus de l’année écoulée (7,5% pour Bell Media, 8,5% pour Corus Entertainment et 5% pour Rogers Communications) ; les groupes privés francophones sont soumis à une obligation plus haute encore, soit 75% pour Quebecor comme le groupe V Medias (contre 50% selon la décision de 2017). En même temps ce n’est pas exactement un problème : ces compagnies ont déjà tendance à privilégier la production locale (V Medias a par exemple annoncé consacrer 94% de son budget à de la programmation canadienne). Exception culturelle oblige.