Le saviez-vous ? En 1955, le gouvernement militaire en Colombie décide d’autoriser des producteurs indépendants (enfin, disons… « indépendants ») à mettre sur pied des programmes qui seront ensuite diffusés par la jeune chaîne publique Televisora Nacional, alors en position de monopole ; cela, afin de réduire son budget de production. Cette décision prend la forme d’une concession de cases horaires à des producteurs non-institutionnels, qui sont appelés des « programadoras » ; la toute première programadora a émerger ainsi est Producciones PUNCH en 1956, suivie par RTI Producciones. Une première loi sur l’audiovisuel fixe un cadre légal clair pour ces émissions : c’est ce qu’on appelle le sistema mixto (« système mixte »).
Pour devenir une programadora, une compagnie doit participer à un appel d’offres, et selon ses propositions, se voit allouer une tranche horaire imposée par un organisme d’État, Inravisión. Les appels d’offre ont lieu de façon irrégulière dans les années suivantes, généralement au gré des renversements ou élections, rendant les programadoras très sensibles aux desiderata du gouvernement en place mais aussi, du coup, très vulnérables dés lors qu’un changement politique se produit.
Le système des sistema mixto a existé en Colombie jusqu’au milieu des années 90 ; la plupart des programadoras d’importance sont depuis devenues des chaînes privées. L’Inravisión a de son côté disparu en 2004.