Le saviez-vous ? Voilà encore quelques années, la fiction syrienne était l’une des origines les plus prisées pour la télévision du Ramadan, à égalité avec la fiction égyptienne, parfois en la surpassant en terme de volume et/ou de popularité. Mais évidemment la guerre civile syrienne est passée par là et a rendu la production (et la diffusion) de séries syriennes d’autant plus compliquée. Cela ne signifie pas qu’aucune série syrienne n’est proposée pendant ce Ramadan 2018, mais leur nombre s’est grandement réduit : « seulement » 25 séries syriennes sont à recenser cette année. Beaucoup de dramas sociaux (un genre toujours très populaire pendant le Ramadan) s’attachent à montrer le visage d’un pays défiguré par la guerre.
C’est par exemple le cas de Wahm (ci-contre), qui s’intéresse au phénomène de l’immigration du point de vue des Syriens ; ses héros, une psychiatre et un enquêteur criminel, se rencontrent alors qu’ils travaillent sur de mêmes cas. Rozana, qui a la particularité d’être la toute première série tournée à Alep depuis la reprise de la ville, raconte comment une famille a fui la ville pour partir à Damas dans l’espoir d’échapper à la guerre. Quant à Fauda, même s’il s’agit avant tout d’un triangle amoureux et de la chronique de plusieurs foyers, elle se déroule dans les bidonvilles de Damas (un des personnages avocat y reçoit même des menaces de mort). De leur côté, les comédies se montrent grinçantes : Yawmiyat Al Mukhtar (un spin-off d’une autre série, Dieaa Dayiaah) passe en réalité son temps à fustiger les Syriens pour la façon dont ils ont laissé leur pays être détruit ! Ambiance.
Du coup, bien que la production syrienne existe encore, le problème majeur c’est surtout qu’elle ne s’exporte plus ; en-dehors de Bab Al Hara (une institution plus légère… qui cette année fait relâche), les chaînes proposant des séries pendant le Ramadan ne sont pas intéressées par les sujets de ses dramas sociaux. L’occasion pour les séries du Golfe de progressivement devenir plus populaires à travers le monde arabe…