Le saviez-vous ? Parfois, le désir de regarder des séries étrangères est plus fort que tout. C’est particulièrement vrai en Iran, où la censure est forte, et où les quelques fictions étrangères autorisées sont méticuleusement choisies avant d’être diffusées. Pour s’assurer que les spectateurs iraniens n’iront pas regarder de programmes étrangers, les paraboles satellite sont interdites depuis milieu des années 90. Une interdiction difficile à appliquer : pendant longtemps, les Iraniens cachaient leur parabole derrière un climatiseur factice ou de fausses machines à laver. Aujourd’hui les paraboles sont de plus en plus visibles, mais toujours pas légales. En dépit des tentatives des autorités pour en bloquer le signal, et des descentes régulières chez les civils avec destruction des antennes (aussitôt remplacées), la télévision non-iranienne reste populaire auprès des spectateurs iraniens ; BBC Persian Television est par exemple l’une des chaînes les plus regardées du pays (7,2 millions de spectateurs par semaine en moyenne).
Il faut aussi compter avec le marché noir, particulièrement dynamique (plus qu’internet qui est sévèrement censuré également), où se commercialisent des DVD avec des fansubs de séries étrangères, voire parfois des doublages amateurs ; une tradition qui a commencé dans les années 80 lorsque les VHS ont été interdites. Lost y est la plus populaire série étrangère de la décennie écoulée ; avant elle, la série coréenne Dae Jang Geum était en tête des ventes illégales.