Bon bah, je vous préviens, je vais râler.
En fait je ne sais même pas ce que je viens de regarder. A ce stade Netflix tient tellement son public pour acquis que ce n’est même plus que le premier épisode d’une série fait moins d’exposition qu’une série « traditionnelle », c’est qu’il n’en fait plus du tout. Il faut attendre les trois dernières minutes du premier épisode pour savoir de quoi va parler la série, et encore, je suis généreuse parce qu’à ce stade il m’a quand même fallu vérifier les résumés pour savoir que l’intrigue allait partir de ce point précis de l’épisode. C’était même pas clair.
Franchement, Girlboss, c’est non.
C’est d’autant plus non que le reste de cet épisode inaugural est uniquement dédié à mettre en scène son héroïne, Sophia, dans un maximum de situations nous prouvant à quel point elle est détestable, ou (comme le croit sûrement Kay Cannon), libre.
Regardez comme Sophia n’est pas attachée aux conventions sociales qui impliquent de se comporter décemment avec autrui ! C’est extrêmement impressionnant.
Un peu comme dans Girls (avec laquelle elle partage plusieurs lettres de l’alphabet… coïncidence ? je ne crois pas !!!), la série Girlboss voudrait nous parler d’une génération perdue qui ne sait pas par quel bout prendre l’âge adulte, et décide à la fois de se chercher à son rythme, et de choisir sa propre voie. Et tout cela est formidable. Mais est-il réellement besoin que pour cela les héroïnes se montrent aussi insupportables et nombrilistes que possible ? Encore, dans le cas de Girls, je pouvais me dire que je n’étais pas concernée au premier degré, et mettre mes incompréhensions sur le cas de la différence d’âge (elle a bon dos, la différence d’âge). Mais dans le cas de Girlboss, j’avais quasiment le même âge que Sophia à l’époque (la série se déroule en 2006 ; techniquement ça en fait une série « historique »), donc je commence à manquer d’excuses.
Peut-être que l’explication fondamentale, c’est que les séries parlant des jeunes (les fameux Millennials ; je suis supposée en faire partie) qui voient le jour sur le petit écran aujourd’hui se ressemblent, pas nécessairement la génération sur laquelle ces séries portent ; j’ajouterais d’ailleurs Search Party à la liste. Mais dans ce cas il faut urgemment envisager d’arrêter les séries destinées aux Millennials.
Pourtant j’avais très envie de regarder Girlboss. A l’origine. Il y a longtemps.
J’en avais envie pour une seule raison, mais plutôt valable en soi : Britt Robertson est une actrice très sympathique (et ce n’est pas uniquement la nostalgie de Life Unexpected qui m’inspire ces mots). Son énergie dans le pilote de Girlboss est d’ailleurs enivrante, quoi que je pense du reste.
La question, c’est : est-ce que ça suffit ? Je pense que les lignes précédentes y répondent : comme je le disais, Girlboss, c’est non.