Je ne vous apprends rien en vous disant que l’Argentine a la côte dans la programmation de Séries Mania… eh bien le festival proposait aussi des séries argentines à ses accrédités, et je viens bien entendu vous parler de ce que j’ai pu voir en coulisses. Cela inclut le premier épisode de La Educación del Rey, une série arrivée à la télévision publique, comme tant d’autres, grâce à un concours de l’Instituto Nacional de Cine y Artes Audiovisuales (INCAA). Et comme l’INCAA est un des partenaires de Séries Mania…
Comme nombre de séries développées en Argentine grâce à l’Institut, La Educación del Rey est une série dramatique dont les épisodes durent environ une demi-heure, et qui s’intéresse à deux personnages masculins à la fois : Reynaldo, un adolescent de 16 ans un peu perdu, et Carlos, un ancien agent de sécurité désormais à la retraite.
Cela fait 3 mois maintenant que Carlos a raccroché le gilet pare-balles, et il est misérable. Au point d’inquiéter son épouse, Mabel, qui sent bien qu’outre ses problèmes de santé, Carlos est en train de péricliter. Il ne s’intéresse plus à rien, ne fait rien de ses journées, il s’est isolé… bref, plus grand’chose n’a de sens dans sa vie. La dernière fois que Carlos s’est lancé dans un projet, c’était pour construire à Mabel une petite serre pour ses plantes ; depuis, plus rien.
Et ça ne le met pas spécialement de bonne humeur ! Toute la famille en pâtit, aussi bien Mabel qui pourtant fait son possible pour l’aider (dans le premier épisode, elle prend conseil auprès d’un médecin et ami, qui recommande d’envoyer Carlos en thérapie… ce qu’il n’acceptera jamais), que Facundo, leur fils unique, ou Silvana, l’épouse de celui-ci. Lors d’un dîner d’anniversaire normalement dédié à Mabel, le vieil homme trouve le moyen de se mettre tout le monde à dos, notamment en mettant sur la table tous les reproches qu’il peut adresser à Facundo. Ambiance.
A l’autre bout de la ville, les problèmes de Rey sont bien différents, bien-sûr : l’adolescent vient de se faire embarquer par un copain et le complice d’un copain dans son tout premier cambriolage, en échange d’un lit dans lequel dormir. Ce casse est sans danger, lui promet l’instigateur du cambriolage : il s’agit de s’infiltrer dans le bureau d’un notaire, récupérer l’argent qui s’y trouve, et repartir, en prenant juste garde de ne pas déclencher le système de sécurité. En réalité, si ce « job » lui a été proposé, c’est uniquement parce qu’il est plus fin et pourra donc se faufiler plus facilement dans le bâtiment. Le fruit du hasard, donc, ou quasiment.
Le soir venu, hélas, les choses tournent mal : Rey se retrouve nez à truffe avec un chien de garde, panique, et déclenche l’alarme. Les agents de sécurité ont tôt fait de débarquer dans la rue, d’arrêter le pote de Rey et le complice de celui-ci, et de se lancer à la poursuite de notre jeune héros dans le dédale d’allées, au milieu des jardins, sur les toits de la ville de Mendoza, même.
La course s’achève lorsque Rey tombe pile sur la serre construite par Carlos. Il est alors découvert par la famille de celui-ci et…
Et rien, en tous cas pas tout de suite. La brièveté des épisodes de La Educación del Rey ne permet pas d’en voir plus, et ce premier épisode s’interrompt avant même que la série n’ait pu vraiment indiquer ce vers quoi elle se dirige. Je ne suis pas sûre d’apprécier une telle chute (…si vous me passez l’expression), non seulement parce que cette coupure semble n’exister que pour le plaisir d’introduire un cliffhanger, mais aussi parce que dans le fond, on n’a aucune possibilité d’appréhender le ton sur lequel cette rencontre va être traitée.
Car en réalité, La Educación del Rey s’apprête à nous raconter comment Carlos va prendre Rey sous son aile (de gré ou de force), et comment le vieil homme et l’adolescent vont progressivement former une relation quasi-filiale. Carlos pourra-t-il éviter à Rey de mal tourner ? Evidemment pour le savoir, il faudra regarder les épisodes suivants, et je vous accorde que c’est pas demain la veille, ce qui n’arrange sûrement rien à ma frustration au terme de cet épisode tout juste introductif.