Quel bonheur d’arriver une fois de plus au 8 mars pour faire le bilan des actions entreprises pendant l’année ! L’occasion de voir que les efforts et la mobilisation ont payé, que la prise de conscience a eu lieu, que « diversité » n’est plus un vain mot… Il faut m’excuser, je célèbre en effet le 8 mars 3017, date à laquelle nous serons proche de la parité dans les médias au rythme où vont les choses.
Vous me trouvez pessimiste ? Alors regardons les chiffres, tout simplement, et comparons-les avec les années précédentes : les choses ne vont pas mieux. Elles sont, dans le meilleur des cas, légèrement moins pires, voire parfois moins bonnes que l’an dernier.
Bien bien bien. Donc ça, c’est dit. Et le problème c’est que chaque année le constat est du même ordre, on se retrouve à compter les pourcentages en guettant une progression d’1% les yeux pleins d’espoir, et pendant ce temps-là, les femmes continuent de constituer une minorité sur les écrans et en coulisses. Super, non ? Ca met bien de bonne humeur, tout ça.
Du coup, pour compenser, la tradition veut que je consacre le 8 mars à 10 portraits de femmes qui ont créé des séries de par le monde (parce que si vous trouvez que les scénaristes féminines sont trop peu médiatisées en matière de télévision américaine, qu’est-ce que c’est dans les autres pays !). Les heureuses élues de cette année, les voici.
Ann Biderman (USA)
L’univers qu’affectionne Ann Biderman est, depuis toujours, sombre et traditionnellement considéré comme « viril ». Lorsqu’elle fait ses débuts comme script editor dans les années 90 (vous allez voir qu’il s’agit là d’une trajectoire récurrente parmi les profils de cette année !), c’est ainsi sur la production de NYPD Blue ; après un crochet remarqué par le cinéma, il n’est pas très étonnant que la première série qu’Ann crée soit une série policière également, Southland. Les déboires de la série (annulation, récupération sur le câble, budget sans cesse plus restreint…) la poussent toutefois à abandonner son poste de showrunner avant le début de la saison 3 ; elle conserve cependant un statut de consultante, et écrit un épisode avant de se tourner vers son projet suivant, Ray Donovan… pas vraiment le cliché de la série « féminine » non plus. Nommée pour de nombreux prix, Ray Donovan est devenue un pilier de la programmation de Showtime… hélas pour Ann Biderman, elle n’en verra pas la fin : son contrat n’a pas été renouvelé à la fin de la deuxième saison, officiellement pour des questions de dépassements budgétaires.
Thandi Brewer (Afrique du Sud)
Rien d’étonnant à ce que Thandi Brewer ait fait ses premiers pas à la télévision à l’âge de 6 mois à peine : elle représente la troisième génération de sa famille à travailler dans le show business. Toutefois, si pendant un temps elle semble s’orienter vers le métier d’actrice, c’est réellement l’écriture qui devient son violon d’Ingres au cours des années 90. Elle commence par intervenir en tant que script doctor sur les projets d’autres personnes, avant de se consacrer à ses propres histoires, aussi bien au théâtre qu’au cinéma… et à la télévision, bien-sûr. Il lui arrive également de produire et/ou réaliser, voire même de porter d’autres casquettes encore. Elle continue en outre d’intervenir sur le développement d’autres séries ; c’était par exemple le cas pour la comédie Askies, dont elle avait épaulé les créateurs Teboho Pietersen et Yolanda Mogatutsi. L’occasion de continuer de travailler même pendant son combat contre un cancer du sein, voilà quelques années.
En ce qui concerne ses propres projets pour le petit écran (où elle a gagné la réputation d’être « la Shonda Rhimes de la télévision sud-africaine », saurez-vous noter la subtile différence entre ces deux femmes ?), c’est en priorité vers des séries dramatiques que Thandi Brewer a orienté sa carrière. En 2007, Usindiso, qui suit la trajectoire de femmes évoluant dans le monde du gospel, est la première série que Thandi Brewer créée, et pour laquelle elle assume également le rôle de showrunner. En 2013 c’est le thriller politique End Game. Depuis octobre dernier, elle est occupée par sa dernière création, la série bihebdomadaire Keeping Score ; il s’agit de la toute première telenovela commandée par la chaîne publique SABC2, qui se déroule au sein d’une académie sportive.
Keeping Score est la dernière série en date pour laquelle Thandi Brewer s’est associée à une partenaire de longue date, Bridget Pickering, une cinéaste d’origine namibienne qui a produit Usindiso et End Game. Bridget Pickering est également l’une des co-créatrices de Hustle, dont Thandi Brewer était la productrice. Échange de bon procédé…!
Cynthia Cidre (USA)
C’était il y a 10 ans seulement : Cynthia Cidre devenait la première latina (elle est née à Cuba) à créer une série de network.
Cette série, Cane, est en outre un drama se déroulant exclusivement au sein d’une famille américano-cubaine. Attendez, il y a mieux encore : contrairement aux quelques séries qui l’ont précédée mettant en scène des hispaniques dans les rôles principaux (et elles ne sont pas nombreuses vu que la toute première, American Family, sur PBS, date de 2002 seulement), Cane se propose de présenter la famille Duque comme étant à la tête d’une exploitation de rhum, et d’un niveau de vie aisé.
Pourtant au départ, Cynthia Cidre n’était pas très encline à prendre la tête de ce projet que voulait lui confier CBS. D’abord parce que jusque là, sa carrière avait exclusivement concerné des films et téléfilms, et qu’elle n’avait jamais écrit de fiction feuilletonnante. Mais surtout, parce qu’à plusieurs reprises par le passé, elle avait déjà puisé dans son héritage cubain pour des histoires, et craignait les conséquences de pareilles redites ; d’autant qu’elle est spécialiste, à l’origine, de la littérature victorienne ! Elle n’aura pas à les craindre longtemps : Cane est annulée au bout d’une saison, faute d’audiences convaincantes. Depuis Cynthia Cidre a développé d’autres primetime soaps : le sequel de Dallas, dans lequel elle a volontairement fait l’effort d’ajouter de nombreux personnages féminins hispaniques, puis Blood & Oil, dont elle a été co-showrunner pendant sa courte existence.
Min Ho (Royaume-Uni)
Lorsqu’elle commence à travailler pour la télévision, Min Ho est chargée de repasser sur les projets des autres : elle est à l’époque script editor pour la société Zenith Productions. L’une de ses premières missions est de plancher sur les scripts de la courte série Firm Friends (une série de 2 saisons de 4 épisodes chacun, créée par la scénariste Lou Wakefield), avant de s’attaquer à ceux de Hamish Macbeth, une série policière de BBC Scotland, et finalement à l’intégralité des épisodes de la série d’action Bodyguards (hors pilote). Elle estime alors être prête à voler de ses propres ailes, et crée la série policière McCready and Daughter avec 3 autres scénaristes ; le succès n’est, hélas, pas au rendez-vous, et au terme de sa première saison de 6 épisodes, la BBC décide d’arrêter l’aventure. Forte de son expérience à écrire plutôt que corriger des scripts, Min Ho rejoint alors l’équipe du soap EastEnders au début des années 2000. Cette reconversion dans la fiction quotidienne lui permet de décrocher des commandes ponctuelles pour les séries Heartbeat, Casualty et The Bill.
En 2006, toutefois, elle est forcée d’interrompre sa carrière pour s’occuper de sa mère, atteinte de démence ; cette pause de près d’une décennie, pendant laquelle elle met sa carrière entre parenthèses, s’est achevée lorsqu’elle a été contrainte de placer sa mère dans une institution. Désormais, outre son retour aux affaires (elle a contribué à un documentaire, écrit un radio drama et une pièce de théâtre, entre autres), Min Ho milite pour améliorer le statut des proches de personnes atteintes de démence, et plus largement pour soutenir les femmes qui mettent leur vie professionnelle en pause pour prendre soin d’un proche, statistiquement plus nombreuses que les hommes (ce qui a des effets mécaniques en termes de progression de carrière ET de parité aux postes importants). Elle agit également en ce sens au sein du syndicat britannique des auteurs.
Yvette Lee Bowser (USA)
En 1993, la télévision américaine connaissait une révolution : pour la première fois, une série était créée par une femme noire, en l’occurrence Living Single sur le network FOX. Cette comédie en multi-camera met en scène un groupe de 6 amis vivant à New York… vous m’arrêtez si ça vous dit quelque chose ! Living Single débarque sur les écrans américains plus d’un an avant Friends, et s’avère être un véritable aimant à spectateurs, en particulier afro-américains. La créatrice de ce phénomène, vous l’aurez compris, n’est nulle autre qu’Yvette Lee Bowser, mais elle n’en est pas à sa première expérience pour la télévision : elle a commencé dans les années 80 par travailler comme apprentie au sein de la writers’ room d’A Different World. Sa contribution à la série devient sans cesse plus importante, si bien qu’en saison 5, elle est promue productrice de la série ! En jonglant ainsi entre l’écriture et le travail de production, Yvette parvient à décrocher l’opportunité de créer Living Single. Hélas elle ne parvient pas à en répliquer le succès lorsque deux ans plus tard elle crée un autre sitcom, Lush Life, que FOX annule après 4 épisodes seulement, comme sait si bien le faire FOX. Rebelote en 1998 avec For Your Love, sur NBC cette fois, qui ne dure que 6 épisodes… avant d’être récupérée par The WB où la série dure 4 saisons supplémentaires.
Après de telles péripéties (et une fin de décennie chargée, puisque Living Single s’est achevée en 1998 au terme de 5 saisons également), Yvette Lee Bowser change quelque peu de cap. Au lieu de créer des séries, elle écrit des épisodes pour des fictions existantes, et surtout, assure le rôle de productrice et/ou de consultante. Sa spécialité, la comédie, lui a permis de travailler sur des séries aussi variées que Lipstick Jungle, The Exes, Happily Divorced et plus récemment Black-ish. Cette année, on la trouvera au générique de Dear White People en tant que productrice exécutive.
Tamara Lisitskaya (Biélorussie)
Le parcours de Tamara ne commence pas, comme cela peut être le cas pour beaucoup de ses consœurs, à l’âge adulte, mais dés l’enfance : après avoir été repérée à 10 ans lors d’un télé-crochet, elle apparaît régulièrement dans des émissions pour la jeunesse. A l’adolescence, elle s’oriente vers la radio, et devient l’une des présentatrices régulières de la station BA International. Ses choix scolaires découlent assez naturellement de l’orientation de sa carrière et elle commence à étudier le journalisme à l’université, tout en présentant sa première émission de télé en solo, intitulée Foxy Music ; elle continue de cumuler une carrière de présentatrice avec ses études jusqu’à l’obtention de son diplôme en 2000 (sa thèse porte alors sur « L’image du présentateur et de la personnalité de télévision »).
La fiction, elle, est arrivée beaucoup plus tard. Outre quelques expériences ponctuelles en tant qu’actrice, Tamara Lisitskaya commence à écrire pour la série quotidienne russe Vse Smeshalos v Dome… en 2006, ce qui lui met le pied à l’étrier. De fil en aiguille, la voilà en 2010 à la tête de la mini-série Tikhiy Tsentr (où elle fait une apparition mais qui est surtout l’adaptation de son propre roman), puis elle co-crée une autre mini-série, Jizn Tolko Nacinaetsya, en 2015. La spécialité de Tamara, c’est le mélodrame solidement ancré dans la vie courante, mais de nombreux personnages issus de l’industrie du divertissement finissent en général par y trouver leur place (Tikhiy Tsentr, à elle seule, mettait en scène entre autres une star de la télévision locale, une ancienne actrice perdant lentement la raison, un producteur sur le retour ou encore un jeune mannequin). Cela dit, cela ne l’empêche pas de toucher à d’autres thèmes et genres, en particulier lorsqu’elle travaille pour la télévision russe, puisqu’elle faisait partie des 3 scénaristes responsables de Ia Otmeniaiu Smert, l’adaptation russe de Tru Calling, et a intégré la writers’ room de la série fantastique Angel ili Demon.
Tamara Lisitskaya possède également, sur l’ancien site de la société de production où elle a travaillé, la biographie officielle la plus sexiste que j’aie jamais lue.
Liu Liu (Chine)
Les femmes scénaristes ne sont pas légion en Chine, mais Xin Zhang (« 六六 » est son nom de plume ; « 六 » représentant le chiffre 6, elle est souvent surnommée « 66 ») est l’une des plus importantes d’entre elles. Pourtant peu de choses l’y destinaient puisque ses études la préparent à travailler dans le commerce extérieur. C’est le cas pendant quelques années, avant que son mari et elle ne partent pour Singapour, où elle commence à travailler dans la petite enfance. En parallèle, elle adopte le pseudonyme de Liu Liu et commence à écrire sur internet à partir de 1999 ; son premier roman, Wang Gui yu Anna, parait 4 ans plus tard (un ouvrage qu’elle aurait écrit en 15 jours à peine). Elle est également très prolifique sur Tucao, une plateforme de microblogging. A mesure que son succès littéraire se confirme, la télévision commence à lui faire de l’œil.
Sa première série, Shuang Mian Jiao, est un drame familial sur fond de différences idéologiques entre deux régions de Chine, qui se confrontent les unes aux autres au sein d’un même foyer suite à un mariage. Liu Liu crée plusieurs autres séries, pour la plupart adaptées de ses romans, parmi lesquelles Wang Gui yu Anna, Woju (censurée et amputée de 2 de ses 35 épisodes ; il y est question de corruption, de difficultés financières, de fausse couche, autant de sujets jugés trop négatifs, et en plus les personnages ont une vie sexuelle !), ou encore Xin Shu (sur les rapports parfois conflictuels entre médecins et patients). Parmi les thèmes récurrents de ses séries et romans, on trouve les problèmes d’infertilité, de fausse couche et de relation au corps médical, autant d’expériences personnelles sur lesquelles Liu Liu s’est abondamment exprimée sur Tucao également.
En 2010, Liu Liu figurait à la 20e place des plus riches auteurs de Chine… ce, quand bien même elle vit toujours à Singapour.
Haseena Moin (Pakistan)
C’est par accident que Haseena commence à écrire ; à l’époque de ses études universitaires, il est habituel que les élèves essayent de faire publier l’un de leurs textes, sans que cela ne prête à conséquence. Mais l’une de ses histoires est éditée dans un magazine, ce qui lui permet d’être repérée pour un concours de scripts organisés par Radio Pakistan ; à l’époque elle n’a jamais écrit de script de sa vie, bien-sûr, mais elle tente le coup et la radio publique lui passe bientôt commande de nouveaux scripts, avant que la télévision publique, PTV, ne tente d’en faire autant. Au début des années 60, la télévision pakistanaise n’en est encore qu’à ses balbutiements, et Haseena Moin part du principe que sa profession sera d’enseigner. Tout en honorant les commandes qui lui sont passées par le radiodiffuseur, elle poursuit donc sa carrière et atteint même le statut de proviseure.
En 1969, finalement, elle décide d’accepter une commande pour le petit écran, un téléfilm diffusé sous le titre de Naya Raasta. Suit une première série, Shehzori, une comédie en noir et blanc dans laquelle un couple s’est marié sans avoir l’aval des parents, lesquels tentent donc de faire leur possible pour séparer les jeunes mariés. Le script est l’adaptation d’un roman, mais peu de temps après, Haseena produit le tout premier scénario original de la télévision pakistanaise, Kiran Kahani. La prise de risque s’avère payante et bientôt la scénariste s’autorise à imaginer des histoires originales, généralement saluées par la critique et massivement suivies par le public. L’une de ses séries plus populaires est Tanhaiyan, aujourd’hui encore considérée comme un classique ; d’ailleurs elle a eu droit à un sequel en 2012, et même un remake sous la forme d’une websérie indienne. Plusieurs des séries de Haseena Moin sont d’ailleurs diffusées et/ou adaptées en Inde au fil des décennies, chose plutôt rare. A ce stade, vous l’aurez compris, l’enseignement n’est plus qu’un lointain souvenir !
Haseena Moin continue d’écrire (quoiqu’à un rythme moins frénétique que jadis) des séries pour la télévision pakistanaise et même parfois indienne à l’occasion ; à ce jour, son oeuvre consiste en une quarantaine de séries, sans même parler des téléfilms et des quelques longs métrages qu’elle a écrits (elle est devenue la première scénariste pakistanaise à écrire pour Bollywood). Aujourd’hui elle se montre en revanche très critique des séries contemporaines, en particulier sur le statut des personnages féminins. En 2015, elle déclarait dans une interview : « pendant 40 ans, j’ai travaillé sans relâche pour parler des droits des femmes. J’ai eu des difficultés mais j’ai réussi à donner aux femmes la place qui leur revenait dans la société. Si vous regardez mes histoires, je donnais du pouvoir aux femmes. Mais aujourd’hui vous pouvez voir les femmes être à nouveau aux pieds des hommes. Elles sont kaneez maintenant… tout le mal que je me suis donné n’aura servi à rien ».
(ndl : le terme de kaneez n’a pas de traduction exacte mais s’apparente à une servante ou une esclave)
Kiki Segditsa (Grèce)
Kiki Segditsa (à gauche sur la photo ci-contre) est cette année la doyenne du traditionnel article du 8 mars ; le record sera difficile à battre étant donné qu’elle a 101 ans ! Les premières années de sa vie professionnelle, Kiki les consacre au journalisme, en priorité dans la presse écrite mais aussi ponctuellement à la radio. Elle touche un peu à tout, mais c’est dans le journalisme culturel qu’elle excelle, en particulier grâce à sa maîtrise de l’exercice difficile qu’est l’interview d’artiste. C’est une rencontre avec Marlon Brando qui, d’après la légende, lui aurait donné envie de sauter le pas et de s’investir dans l’audiovisuel.
En 1969, elle écrit ainsi le scénario de son premier film, puis passe à la télévision en 1970 avec le drame To Spiti me ton Foinika. Sauf que cette mini-série de 13 épisodes n’est pas qu’une série parmi tant d’autres, mais la toute première jamais produite en Grèce ! D’autres séries suivront : Stisihorou 73 (…diffusée en 1972, ironiquement) et Romantikes Istories (en 1980 ; sa plus longue série avec 62 épisodes produits, mais elle n’en a écrit ou co-écrit que 6). Depuis lors, Kiki Segditsa a continué de toucher un peu à tout, écrivant des romans, publiant des recueils de poésie, enseignant la communication, donnant des conférences… Elle s’est également investie en politique, puisqu’elle a assuré les relations publiques du ministère de la Culture et de la Science, et participé aux initiatives de l’UNESCO pour la sauvegarde de l’Acropole. Aujourd’hui, bien-sûr, Kiki Segditsa coule une retraite relativement calme… si l’on exclut les régulières demandes d’interview sur ses décennies de carrière dans le monde culturel grec du siècle écoulé.
Jacqueline Zambrano (USA)
La carrière de Jacqueline Zambrano démarre au début des années 80… mais pas immédiatement au-dessus d’une feuille blanche. C’est d’abord dans des équipes de production qu’elle fait ses débuts, en cumulant des jobs qui lui font expérimenter toutes sortes de facettes de la production audiovisuelle : location manager, assistante au réalisateur, ou encore superviseure de la production, essentiellement sur des films. Sa carrière s’oriente vers la télévision et l’écrit simultanément lorsqu’elle est chargée en 1989 de superviser des scripts pour des séries comme The Young Riders. Dés lors c’est pour le petit écran qu’elle va se montrer la plus prolifique, écrivant des épisodes pour des séries aussi différentes qu’Equalizer, Booker, mais aussi Star Trek TNG.
Évidemment, écrire sur les séries des autres, ça va bien un temps, et dans les années 90, Jacqueline Zambrano commence à travailler sur des projets qu’elle suit d’un peu plus près. Elle travaille ainsi, en sa qualité de productrice, au développement de Pensacola (créée par William Blinn), mais se lance aussi dans ses propres séries en créant Under Suspicion en 1994 (une série dans laquelle une inspectrice affectée aux affaires internes doit composer avec le fait qu’en tant que femme, elle est constamment suspectée d’être un moins bon élément de la police), et The Big Easy en 1996 (ou Flic de mon cœur lors de sa diffusion française) Elle ne travaille d’ailleurs pas qu’en solo, puisqu’elle est également co-créatrice de Gabriel’s Fire en 1990 (le pilote lui valu un Edgar Allan Poe Award nominations for Best Television Episode), puis, en 2001, de la série canadienne Just Cause. Et en-dehors de tout ça, Zambrano a continué d’écrire, à l’occasion, pour d’autres séries comme Ryan Caulfield: Year One, Mental ou Les Experts. Finalement en 2008, elle prend la tête de la writers’ room de la websérie de science-fiction Gemini Division, dont une cinquantaine d’épisodes ont été produits pour NBC et SyFy. Depuis l’arrêt de la série, elle est devenue professeure à UCLA Extension, où elle enseigne aux scénaristes de demain les arcanes de l’écriture de scripts.