Il est difficile d’écrire sur le pilote de Star. Pas parce qu’il est complexe et donc difficile à décortiquer, mais parce que très franchement il n’y a rien à en dire. La seule conclusion que j’arrive à tirer de son visionnage, c’est que Star est divertissante, remuante, rythmée. Musicale, bien-sûr. Qu’en somme elle est facile à consommer. Si l’on en espère autre chose, toutefois, on court à la déception.
L’histoire de Star et de ses deux choristes… pardon, sœur et amie, est relativement banale : il s’agit de suivre un groupe musical féminin (pour l’instant sans nom) qui tente de s’élever vers la gloire, avec ce que cela implique de moments de grâce mais aussi de travail et de galères. De ce côté-là, il ne fait nul doute que Star a trouvé un bon équilibre, et se tient pour le moment à une distance respectable du glamour qui lui permet de faire mine de conserver une certaine authenticité. Celle-ci est évidemment feinte, car l’idée est de jouer l’esbroufe avant tout (comme en témoigne le recours éhonté à des chansons ne se cachant pas d’être du playback surproduit). On est dans l’escapisme total après tout.
En fait ça traduit bien l’essence de Star : 90% d’attitude, 10% de musique, et 10% d’histoires tirées par les cheveux. Ne refaites pas le calcul chez vous.
Star (le personnage comme la série, d’ailleurs) est tellement dans la surenchère assumée… qu’à ce stade, ce pourrait aussi bien être une suite de Showgirls, pour autant que je sache. Je n’ai pas de problème avec ça, comme vous le savez, mais il faut être bien clairs à ce sujet : Star n’a strictement rien d’autre à offrir. Lorsqu’on gratte la laque dorée des boucles d’oreille géantes de l’héroïne, il y a du plastique de mauvaise qualité et rien d’autre. Ce ne sont pas ses malheureuses tentatives d’avoir l’air « woke » avec un air détaché (univers afro-américain mais héroïne blanche se plaignant de racisme, références narquoises à Black Lives Matter, personnage de transsexuelle évidemment travailleuse du sexe…) qui vont lui donner de la substance, mais soyons clairs, elle peut et veut parfaitement vivre sans. Ce n’est pas son objectif que de dire quelque chose, juste d’offrir une déconnexion superficielle d’avec la réalité du monde en vendant des chansons sur iTunes ou quelque chose du genre.
Si on se lance dans Star en connaissance de cause, tout va bien. Ce n’est pas ma tasse de thé (comme Empire dont elle est une cousine lointaine un peu moins clinquante), mais si vous avez envie de vous engager avec une série qui ne va jamais reculer devant un cliché facile, un retournement de situation digne de la fan fiction honteuse que vous avez écrite à 14 ans, ou une sexualisation forcenée de ses héroïnes, pourvu de proposer un titre catchy par épisode, vous avez trouvé votre bonheur.
…Jusqu’à la série suivante qui récupèrera les recettes pour taper juste un peu plus fort.