Sam dit pas

19 avril 2016 à 14:00

Vous avez forcément remarqué qu’on n’aime jamais le remake plus que la série originale… Il y a plusieurs raisons à cela, certaines relevant de la connotation négative qu’on donne au remake en général, d’autres dues au type de série, et d’autres encore dépendant de facteurs inhérents à la série d’arrivée, comme, mettons, sa distribution.
A l’arrivée, apprécier un remake plus que la série qui lui a donné naissance est rarement une possibilité ; l’apprécier ne serait-ce qu’autant est déjà en soi un défi.

Ce serait mentir que de prétendre que je démarrais le premier épisode de Sam sans aucune idée préconçue. Je pense par exemple que peu d’actrices françaises autres que Mathilde Seigner auraient eu leur chance sur ce rôle, mais je pense aussi que je n’aime pas du tout Mathilde Seigner. En outre, ce que j’ai vu de Rita m’était sympathique, mais n’avait pas révolutionné mon existence, et je ne m’attendais pas franchement à ce qu’une adaptation française transforme massivement le matériau d’origine.
Oui donc, en gros, c’était très mal parti.

Sam-SeriesMania-650

Ça s’est assez mal poursuivi. Le premier épisode de Sam m’a semblé manquer d’énergie. Enfin, ce n’est pas exactement le terme : il y a du rythme, mais c’est un peu désincarné de mon point de vue ; en fait c’est le fameux (et si insaisissable) petit supplément d’âme qui m’a semblé manqué. Et si j’ai vu Sam sous cet angle, c’est sans nul doute en partie à cause de mon biais négatif envers Mathilde Seigner, qui ne me rend pas son personnage spécialement sympathique alors qu’il m’avait semblé clair dans la version danoise que le personnage de Rita devait être magnétique, captivant, solaire, charmant. Encore une fois c’est sûrement en partie une question de perception, mais les faits sont là : je n’ai pas apprécié Sam en tant que personne. Je ne la trouve ni cool, ni charismatique, ni rien de tout cela. Elle est omniprésente mais Sam manque à me dire pourquoi je devrais ne pas la quitter des yeux.

A côté de ça l’intrigue de ce premier épisode m’a également laissée mitigée. Sam ne reprend pas l’intégralité de l’épisode inaugural de Rita : dans notre version française, on assiste effectivement à la façon dont Rita/Sam prend sous son aile la nouvelle prof Hjørdis/Amélie (je me demande si Charlotte Gaccio décrochera elle aussi son propre spin-off ?), et l’intrigue plus personnelle dans laquelle Rita/Sam retrouve son premier grand amour Tom/Alexandre par hasard. En revanche, l’intrigue scolaire est différente : dans le pilote danois (dont j’avais parlé ici), Rita est face à une bonne élève de sa classe au tempérament infect ; Sam doit quant à elle juguler une crise dans la classe d’Amélie, qui inclut une claque.
Il y a des choses qui ne me déplaisent pas dans cette affaire (notamment une excellente réplique, lorsqu’Amélie doute de sa vocation et qu’on lui répond que « personne n’est fait pour être prof, c’est un métier de maso »). En revanche il y en a d’autres qui m’ulcèrent, comme le fait que coller une claque à un enfant continue de ne pas être considéré comme une violence alors que gifler un adulte peut vous valoir, à juste titre, d’être jugé pour agression. Ce deux poids/deux mesures trahit de vieux réflexes de séries française qui ne veut quand même pas trop ruer dans les brancard.

L’un dans l’autre je suis forcée de reconnaître que Sam n’est pas une abomination ; mais cette absence de ratage total n’empêche pas que j’ai trouvé le temps long devant le premier épisode, que les dialogues sont souvent creux (Fred Testot a hérité des meilleurs), et que la musique était particulièrement pénible. J’ajoute en outre que contrairement au premier épisode de la version danoise, les trois enfants adolescents/jeunes adultes de la série manquent d’autonomie narrative ; les vannes sur l’homosexualité supposée du plus jeune n’étant vraiment pas du meilleur goût.
Bref, il m’en faudrait beaucoup plus pour être ravie… mais à la réflexion, n’insistons pas. Que je n’ai pas totalement haï Sam est déjà une mini-victoire. J’ai simplement envie de l’oublier au plus vite.

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Et pour ceux qui manquent cruellement de lecture…

1 commentaire

  1. maxwell39 dit :

    Ayant vu l’intégrale de Sam et Rita en 2016, je peux comparer sans soucis. Disons que Sam est une série sympathique, qui ne révolutionne absolument rien et avec des défauts ici et là… exactement comme la série originale. J’ai eu exactement le même sentiment en regardant les deux (Rita étant bien sur meilleure). Danes les deux cas, j’ai tout de suite apprécié Sam/Rita (même si Rita m’a paru plus lumineuse, plus « second degré », difficile à expliquer), dans les deux cas, j’ai mis du temps à apprécier la nouvelle prof (trop « hystérique » au début), et dans les deux séries, j »ai trouvé que le cas de l’élève d ela semaine était presque de trop et n’apportait pas grand chose l’histoire (ça m’a trop rappelé L’instit avec Gérard Klein 😀 ). Une pure dramédie familiale se déroulant autour et dans l’école aurait suffit. Et pour finir, dans les deux cas, la série s’améliore au fil des épisodes/saisons.
    La série est loin d’être parfaite mais elle a le mérite d’exister, surtout sur tf1, elle est plus originale et « osée » que la moyenne.

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