Dans deux siècles, vous et moi ne serons que poussière. Nous n’aurons vécu que sur Terre, un monde où l’actualité nous donne parfois envie de tourner notre regard vers le ciel et d’espérer aller trouver, ailleurs, une vie meilleure. Un nouveau départ, peut-être ; loin d’une planète où les forts exploitent les faibles, où le capitalisme et la politique politicienne semblent souvent ruiner notre ambition d’améliorer la société, et où, si souvent, la violence et la guerre semblent planer au-dessus de nos têtes. Vite, tout éteindre, ne plus lire les nouvelles, et s’absorber dans la contemplation des images toutes nouvelles de Pluton !
Mais les générations à venir, elles, auront cette opportunité. Elles auront une chance de s’élever dans l’espace et d’emmener l’Humanité tenter de faire mieux ailleurs.
Et pourtant, comme chaque fois que l’Humanité a une chance d’aller faire mieux ailleurs… les prochaines générations reproduiront les mêmes erreurs. Et l’exploitation, le capitalisme, la politique politicienne, la violence et peut-être même la guerre, les suivront où qu’elles aillent dans l’espace. Ce n’est pas simplement mon pessimisme qui l’affirme, mais la thèse de départ de The Expanse, dont je m’apprête à vous dire énormément de bien. Je veux dire, pardon, que je m’apprête à reviewer sa première saison.
Attention : cette review peut, et va, contenir des spoilers.
Nous voici donc deux siècles dans le futur et les horizons se sont passablement élargis. Au-delà de la Terre, l’Humanité s’est installée sur la Lune (rebaptisée Luna), puis sur Mars (qui a depuis décrété son autonomie est une devenue une superpuissance militaire), ainsi que dans la « Ceinture » (Belt dans la série ; du fait de mon visionnage en VO, j’utiliserai ce terme), le terme englobant la multitude d’astéroïdes situés entre Mars et Jupiter, en marge du système solaire.
Et c’est bien là que sont les Belters qui vivent et travaillent sur ces astéroïdes : à la marge. Ces humains qui n’ont plus posé le pied sur Terre depuis plusieurs générations sont les mineurs, les ouvriers et les transporteurs qui veillent à l’approvisionnement des planètes au centre du système, lesquelles vivent dans un grand confort matériel grâce à l’activité industrielle reposant sur les Belters. Bien-sûr, tout est relatif : le gouvernement de Mars, par exemple, est encore en train de terraformer la planète. Mais globalement, la relation entre les planètes intérieures et la Belt est assez unilatérale. Ce qui ne serait d’ailleurs pas tellement un problème si les Belters n’étaient pas employés par des corporations desdites planètes, gérées par des industriels détachés des réalités des conditions de vie sur les astéroïdes, où l’eau mais aussi l’air sont des denrées précieuses, et rares. Les Belters sont exploités, forcés de travailler dans des conditions souvent inhumaines. Si bien qu’entre l’absence de gravité, l’inaccessibilité aux rayons du Soleil, et surtout les carences en oxygène et en eau, leurs corps ont commencé à évoluer, s’étirant, se fragilisant aussi. Les Belters commencent à n’être plus tout-à-fait humains, ce qui ne fait que justifier le traitement inhumain que leurs employeurs leur font subir. En marge des planètes intérieures, une société différente s’est développée, aussi, avec sa propre langue, ses propres codes, si bien que les Belters ont pris énormément de distance, non seulement spatiale, mais aussi culturelle, avec le monde d’où ils sont venus.
Pour l’OPA (Outer Planets Alliance), cette distance n’est pas encore assez grande. Moitié syndicat, moitié organisation politique sécessionniste (et donc terroriste aux yeux des planètes intérieures), l’OPA tente de rallier à sa cause les travailleurs opprimés dans une lutte pour l’indépendance. Trimer pour le confort des autres, ça suffit : les fruits du labeur des Belters devraient leur revenir en priorité.
Ces éléments, j’ai eu l’occasion de vous le dire, étaient déjà présents dans le premier épisode de The Expanse, diffusé fin 2015.
Mais à mesure que l’on progresse dans la série, il devient clair que ces ingrédients n’ont pas pour seule vocation de servir de toile de fond : The Expanse a une véritable volonté de parler de ce qui se passe, socialement, dans cette fichue Belt où il est si difficile de vivre… mais qu’on ne peut plus quitter, non seulement parce qu’on vit dans une trop grande pauvreté pour avoir le choix, mais aussi parce que pour un nombre croissant de Belters, le corps n’est plus adapté à la vie sur les planètes intérieures.
Au fil des épisodes, des intrigues secondaires voire tertiaires continuent d’insister sur la façon dont la spatiopolitique du système solaire pousse dans leurs retranchements les Belters. Une grève de mineurs, un contrôle abusif de convoyeurs, une affaire de corruption conduisant à un accident chez un marchand de sommeil ? Dans son arsenal, The Expanse a de multiples outils pour nous rappeler aux réalités cruelles de la Belt. Les incidents, un à un, participent plus à manifester le désaccord profond entre les planètes intérieures et la Belt, qu’à participer à l’intrigue de la série elle-même.
Cette intrigue, elle a pour point de départ Julie Mao. La jeune femme ouvre la série, habillée d’une combinaison indiquant qu’elle appartient au navire le Scopuli, alors qu’elle tente d’échapper à une geôle où elle a été enfermée. On ne sait ni pourquoi, ni par qui. Dans les couloirs du vaisseau où elle se trouve, elle découvre à sa sortie que l’équipage a entièrement disparu, dans des conditions peu rassurantes… et pousse un dernier cri avant de disparaître de notre écran pendant plusieurs épisodes.
Mais Julie Mao n’est pas n’importe qui. Si elle avait été une Belter, nous en prenons conscience, sa disparition serait passée inaperçue, et son sort n’aurait ému personne. Seulement voilà, Juliette Andromeda Mao n’est nulle autre que la fille de Jules-Pierre Mao, l’un des industriels les plus puissants des planètes intérieures, lequel confie pour mission à la police de Cérès (l’astéroïde sur lequel Julie a été aperçue pour la dernière fois) de retrouver sa fille. Cette mission, loin d’être officielle, est le genre de tâche dont s’accomplit d’ordinaire l’enquêteur Miller, un Belter rompu à la vie dans les bidonvilles où vivent les ouvriers de la Belt. Il est là dans son élément, avec ses repères, ses indics, ses méthodes, et habitué à fermer les yeux sur ce qui s’y déroule en échange de quelques crédits. On trouve Miller généralement plus absorbé dans la contemplation du fond de son verre d’alcool que dans les dynamiques sociales de son lieu de naissance, soyons clairs. S’il accepte d’abord cette mission au noir, c’est pour la monnaie sonnante et trébuchante qu’on lui promet, mais très vite Miller va changer de disque.
The Expanse a beau exploiter les codes du noir, elle n’est pourtant pas vraiment une enquête à proprement parler. L’essentiel des activités de Miller dans cette affaire vont consister à le voir essayer de comprendre les agissements de Julie Mao, plus que les retracer.
Or il s’avère que Julie Mao est une Terrienne qui a épousé la cause de l’OPA, et à travers elle, Miller va vivre par proxy une sorte d’éveil politique. Ce n’est pas qu’il mette entièrement son cynisme et son fatalisme de côté, n’exagérons rien. The Expanse est une série de science-fiction, pas de miracles. Mais même s’il s’en défend devant quiconque s’en enquiert, y compris lui-même, Miller est progressivement fasciné par la façon dont Julie Mao, une privilégiée parmi les privilégiés, a décidé de mettre son énergie mais aussi son savoir au service de l’OPA. Elle s’implique là où lui a toujours haussé les épaules. Et même si, sur la fin de saison, certains dialogues tournent ça en sentiment amoureux, il me semble clair que ce qui fascine Miller chez Mao, c’est son engagement politique avant tout. Qu’il ne cherche pas à imiter, mais qu’il tente de comprendre, dont il chercher à s’imprégner.
C’est un parcours qui va le mener devant un leader de l’OPA, le confronter à sa hiérarchie,à voyager hors de Cérès où il a toujours vécu, et finalement forcer Miller à être témoin des dégâts causés par la main-mise des planètes intérieures sur des travailleurs pauvres, voyant de lui-même ce que Julie avait compris il y a bien longtemps. Il m’a été difficile de ne pas être émue (toutes proportions gardées : Miller n’est pas à proprement parler un personnage sympathique) par cet éveil progressif, cette politisation involontaire. C’est un beau parcours personnel qui se cache derrière cette enquête.
Miller n’est pas le seul à croiser la route de Julie Mao. Mais ça, l’équipage du Canterbury l’ignore en découvrant la dépouille du Scopuli, un vaisseau lançant un signal de détresse aux limites de la Belt. Le « Cant » est d’ordinaire un navire marchand, mais lorsqu’il devient impossible d’ignorer le SOS, il fait un détour pour envoyer quelques employés examiner le Scopuli. Il n’y a personne à bord, mais la surprise devient plus mauvaise encore lorsqu’un engin furtif débarque et détruit le Canterbury. A bord de la petite navette qui avait servi à dépêcher quelques membres d’équipage sur le Scopuli, c’est l’effroi. Dans la tourmente, le chef des 5 survivants, Jim Holden, envoie un message dans toute la Belt accusant Mars (seul entité du système solaire ayant a priori accès à une technologie furtive) d’avoir détruit le Cant.
L’enchaînement de catastrophes, entre la destruction du Canterbury dans le premier épisode, et la fin de la saison sur l’astéroïde Eros, va suivre Holden et sa petite équipe. Il leur faudra affronter les limites techniques (leur navette n’est pas faite pour de longs trajets) autant que diplomatiques (ils sont capturés par un navire de guerre martien), et échapper à la mort encore et encore, tout en essayant, avec les moyens du bord (celui du Rocinante, un appareil martien grâce auquel ils échappent à un massacre), de donner du sens à ce qui leur arrive.
The Expanse se sert clairement de l’ami Holden et de son équipage pour injecter de l’action et/ou de l’adrénaline dans la série. Mais même ainsi, cela ne semble jamais totalement gratuit.
En essayant sans cesse de trouver le moyen de survivre à une situation sans cesse plus désespérée, l’équipage du « Roci » montre combien il est difficile pour ceux qui vivent dans la Belt d’avoir une vue d’ensemble de la situation diplomatique. Ils sont toujours en train de colmater des brèches. Quand bien même ils essayent de réfléchir aux implications de ce qu’ils font, il leur est absolument impossible de faire sens de ce qui se produit.
Et ce qui se passe, c’est que la destruction criminelle du Canterbury est l’étincelle qui met le feu à la poudrière de la Belt. Les Nations Unies (qui gouvernent la Terre) comme l’OPA y voient le signe d’une guerre à venir ; cette guerre est tellement libre d’interprétation que chaque camp est prêt à incriminer quelqu’un de différent : tantôt Mars, tantôt l’OPA lui-même, tantôt la Terre… Évidemment il y a une quatrième explication, sous notre nez pendant toute la saison, et qui n’apparaît que tardivement : ce qui fait la pluie et le beau temps dans le système solaire, ce sont les corporations. Par exemple celle de… Jules-Pierre Mao ?
Quand bien même nous avons la possibilité d’expérimenter la vie du système solaire sous plusieurs angles, nous-mêmes, spectateurs, n’avons pas toujours la capacité à connecter les points entre eux. C’est une compétence que la Sous-secrétaire des Nations Unies Chrisjen Avasarala, elle, possède.
D’une intelligence fine et rapide, prompte au calcul politique comme à la stratégie spatiodiplomatique, Avasarala travaille avec un objectif clair : protéger les intérêts de la Terre et de Luna, sans accorder la moindre pensée aux Belters qui travaillent pour qu’elle ait une vie si confortable, par exemple.
Le portrait d’Avasarala est initialement froid, et provoque le malaise ; elle ne semble reculer devant rien (ni torture, ni trahison personnelle) pour arriver à ses fins. Mais progressivement elle s’ouvre aux spectateurs pour dévoiler un aspect plus fragile ; ce n’est pas une femme sans cœur, c’est simplement une fonctionnaire dont les convictions sont chevillées au corps. C’est la raison-même pour laquelle elle s’emploie par tous les moyens possibles à défaire l’OPA.
Mais pour ça, il faut comprendre l’organisation syndicale/terroriste. Et The Expanse, une fois de plus, met l’accent sur cette quête de sens, notamment lors d’échanges de Chrisjen Avasarala avec l’une des mères de Jim Holden. Certes ce n’est pas tant par fascination (comme c’est le cas pour Miller), qu’Avasarala se passionne pour ce Terrien devenu employé de la Belt, mais parce qu’elle a besoin de comprendre les gens pour anticiper leur prochaine action, et ainsi avoir un coup d’avance. On sent bien que Chrisjen Avasarala est avant tout une stratège, et que son talent principal est là, dans sa capacité à savoir ce que d’autres pensent avant même qu’ils ne le pensent. A vrai dire, elle est consciente que, étant vieillissante, c’est son dernier pouvoir sur l’échiquier du système solaire. Mais ce n’est pas qu’une question de données : il ne s’agit pas simplement de savoir ce que ses sujets d’étude vont faire, il lui faut penser comme eux, et donc déployer une certaine intelligence émotionnelle, aussi.
Le personnage de Chrisjen Avasarala (dont je lis qu’apparemment il se montre dans la série en avance par rapport au livre) permet ainsi de prendre une certaine forme de recul sur la Belt, qui sont au centre de ce qui se passe pour l’essentiel dans The Expanse. C’est un recul qui, privilège oblige, a aussi un angle mort quant aux conditions de vie des Belters, mais il est précieux pour rappeler les enjeux plus larges des autres intrigues. Avasarala a la vue d’ensemble qui manque à Holden, l’engagement politique qui manque à Miller ; la suivre est nécessaire à bien des égards. Et puis, ne serait-ce que pour assister à l’ajout subtil de nuances au cours de la saison par Shohreh Aghdashloo.
On va être clairs : j’ai adoré dévorer The Expanse. La deuxième saison ne peut pas arriver assez vite. MAIS ! Elle a quelques défauts.
D’abord parce que la saison 1 possède un ventre mou au cours duquel les intrigues majeures en cours (Miller et Holden, principalement) piétinent un peu, voire semblent légèrement répétitives. Et même si je crois fermement que ces épisodes sont suprêmement importants pour apprécier le final de la saison, il faut quand même admettre que ce n’est pas recommandé aux personnes souffrant de troubles du sommeil. The Expanse est en général une série qui exige du spectateur énormément d’attention, et d’attention aux subtilités qui plus est ; mais quand un ou deux épisodes endorment le spectateur, le mettent en pilote automatique et l’encouragent un peu à décrocher, ça devient dommageable. Il y a certaines scènes sur lesquelles j’ai dû me forcer à me concentrer au lieu de « simplement regarder », et je trouve dommage que The Expanse n’ait pas évité cet écueil ; même si je n’ai aucune idée sur comment elle aurait pu le faire.
L’autre problème est plus subjectif encore, mais il est relatif à Julie Mao. Je passais chaque épisode à espérer la revoir et il m’aura fallu attendre vraiment longtemps ; un peu difficile à admettre venant d’un personnage autour duquel tant de choses gravitent, y compris (et je crois que c’est un peu le nerf de la guerre pour moi), la première scène de la série. Je m’attendais à ce que le personnage soit plus important, et en un sens, il l’est, simplement c’est pendant très longtemps hors-champ.
Cependant, je dois reconnaître quelque chose : quand bien même je m’agaçais de ce phénomène, quand bien même j’ai instinctivement écarté la possibilité de sentiment amoureux de la part de Miller à l’égard de Mao, quand bien même j’ai eu envie de ne plus m’intéresser à son retour en fin de saison pour nous raconter ce qu’elle avait fait pendant qu’on suivait les autres personnages… bah, malgré tout, j’ai eu mal au cœur lorsque Miller l’a découverte là, décomposée, dans sa douche. Punaise les gens, commencez pas, j’avais prévenu qu’il y aurait des spoilers. J’ai quelque espoir qu’elle soit réanimée en saison 2 (c’est ce qui m’a semblé être sous-entendu par les dernières manipulations faites sur son corps), mais je suis aussi un peu échaudée. Au juste je n’arrive pas à comprendre pourquoi c’était si capital pour moi que ce personnage prenne plus de place à l’écran, mais ça l’était.
Reste que pour l’essentiel, j’ai été bluffée par The Expanse. Par sa capacité à parler de questions sociales, à les marteler. A nous parler des petites humiliations multiples, perpétuelles, admises comme banales et qui pourtant piquent encore un peu chaque fois, vécues par les Belters. L’épisode de la grève était incroyable à ce titre ; c’était Germinal, et pourtant c’était définitivement quelque chose d’intégré dans l’intrigue en fil rouge de la saison. Quelque chose dont je ne percevais pas l’ampleur, dont il semble que personne n’avait perçu l’ampleur en fait, excepté peut-être Julie Mao (encore elle !) qui n’aura pas pu l’empêcher.
En nous rappelant à chaque détour de son intrigue, si minime soit-il, que chaque personnage, principal ou de passage, vit avant tout dans un système et est prisonnier d’un déterminisme social dont il est si difficile de se détacher (à l’exception de… oh je vous le donne en mille : Julie Mao), The Expanse fait un effort rare. La série ne fait pas que créer un monde pour l’utiliser comme toile de fond : il s’agit de montrer comment les actions de chacun, d’une façon ou d’une autre, actionnent à leur niveau des leviers invisibles qui ont des retombées sur tous les autres. Qu’ils le veuillent ou non, les protagonistes participent au mouvement des rouages du système.
Ce système est en échec, clairement. Sans paix sociale, il est condamné à être assis sur un poudrière ; même sur Terre, les dirigeants privilégiés craignent l’implosion. Personne ne peut se sentir en sécurité dans un système d’oppression : les oppressés veulent détruire le système, les puissants le faire perdurer aussi longtemps que possible. Des deux côtés, on accepte progressivement l’idée que tous les moyens sont bons, même les plus extrêmes. On se familiarise aussi avec l’idée que l’autre camp pensera pareil. Et on se garantit une explosion de violence à plus ou moins court terme.
J’ai rarement vu une série prête à parler de ce genre de choses avec tant de détails, d’autant que The Expanse met le plus grand soin à se pencher sur les Belters, à s’en faire en quelque sorte le porte-voix, obligeant le spectateur à regarder les résultats de ce fameux système. Un système qui n’a rien de solaire ; le capitalisme y règne et en fait, les seuls à trouver leur intérêt dans ce système sont les industriels, qui trouveront, par temps de paix comme par temps de guerre, toujours le moyen de tirer leur épingle du jeu.
Ce système ne fonctionne pas pour l’immense majorité de l’Humanité. A en croire la fin de saison de The Expanse, on s’apprête donc à vivre un nouveau cycle : l’exploitation, le capitalisme, la politique politicienne, la violence et peut-être même la guerre, suivent résolument l’Humanité où qu’elle aille dans l’espace. Apprendrons-nous jamais ?