Le saviez-vous ? Beaucoup de séries parlant de terrorisme le font du point de vues autorités, et notamment d’experts en contre-terrorisme ou d’unités d’élite de l’armée. Ce n’était pas le choix de la série syrienne Al-Hawr Al-Ayn en 2005, dont de telles figures sont absentes. Diffusée pendant le Ramadan, la mini-série décidait de se pencher sur une attaque terroriste s’étant réellement produite le 8 novembre 2003, lorsqu’une explosion dans une résidence de Riyad (Arabie Saoudite) fait 17 morts et 122 blessés… mais elle le faisait en retraçant la vie des victimes et des tueurs, avant l’évènement. Plusieurs familles syriennes (la narratrice de la série est une victime syrienne), égyptiennes, saoudiennes, libanaises, jordaniennes et marocaines occupent ainsi l’écran avec leur quotidien, leurs préoccupations familiales ou amoureuses. En parallèle, l’un des habitants de la résidence est un jeune saoudien tiraillé entre deux discours, l’un extrémiste et l’autre modéré ; ces histoires sont entrecoupées de scènes d’entraînement dans un camp de terroristes.
Al-Hawr Al-Ayn est écrite par un trio de trois scénaristes, dont l’un n’est autre qu’un ancien membre d’Al Qaida qui, repenti, travaille à mettre le grand public en garde contre les dangers de l’extrémisme. Le réalisateur Najdat Anzour (ci-contre, qui travaille régulièrement sur ces thèmes) et les scénaristes ont, dans cette entreprise, eu accès à la documentation officielle autour de l’enquête sur l’attentat de 2003 ; le titre de la série reprend quant à lui l’expression consacrée pour désigner les vierges promises aux recrues s’ils commettent un attentat-suicide.