Après avoir engrangé quelques millions grâce à deux sorties ciné (l’une bien supérieure à l’autre), les Muppets sont de retour à la télévision histoire de s’assurer que le compte est bon. Il n’y avait aucun mystère derrière la commande de cette série, ABC espérant ramener une franchise ayant fait ses preuves jusque récemment pour faire de l’audience facile. Même moi, qui pourtant n’éprouvais pas une grande nostalgie pour les Muppets, j’arrivais à me glisser ces derniers temps dans cet enthousiasme opportuniste : cet été, j’ai assidûment suivi le compte Twitter de la série et bien-sûr, ait assisté aux incroyables révélations sur la rupture entre Kermit et Miss Piggy, puis sur les nouvelles amours de notre grenouille presque préférée (mon cœur ira toujours d’abord à Demetan). Comment résister à la promesse de marionnettes en feutrine ? Faisant tourner une émission hollywoodienne, en plus ! Ne vous ai-je pas parlé, dés les premiers mois de ces colonnes, de mon affection pour Greg the Bunny ?
Alors vu toutes ces considérations, comment The Muppets pouvait bien se planter ?
…Eh bah, comme ça. En se reposant sur la formule du mockumentary, qui n’apporte rien à la série ni à son humour (message aux scénaristes : c’est pas parce qu’on fait une blague sur le procédé utilisé que ça excuse son emploi paresseux). En se penchant presqu’exclusivement sur la relation Kermit/Miss Piggy, qui bien qu’elle soit finie, semble en fait se poursuivre exactement comme à l’époque où ils étaient ensemble, c’est-à-dire que Kermit court dans tous les sens pour apaiser Piggy, et celle-ci le mène par le bout du nez, de caprice en caprice. Ce qui dés le premier épisode est déjà irritant, j’ose à peine imaginer ensuite. En cantonnant l’essentiel des (nombreux) autres Muppets à une ou deux réplique-gimmick par épisode, ce qsui annule tout intérêt de piocher dans le répertoire copieux de personnages de la série. En s’appesantissant lourdement sur les nombreux visages connus (et connus-ish) qui passent dans cet épisode sous de futiles prétextes.
Bref, en ne faisant aucun effort pour utiliser les richesses de l’univers Muppets, et en fournissant le minimum syndical. The Muppets n’apporte rien aux décennies antérieures, ne construit rien sur l’existant : on y recycle les recettes d’antan, en essayant de les remettre au goût du jour à condition de devoir fournir le plus petit effort possible.
La seule intrigue relativement intéressante est celle de Fozzie, qui, bien que très maladroitement, raconte à la fois son histoire d’amour avec une humaine et sa rencontre houleuse avec les parents de celle-ci. Le parallèle avec le racisme (« mais… c’est un OURS ! ») ne s’agite que grâce à de grosses ficelles, mais ça permet d’entrevoir des possibilités d’intrigues futures moins répétitives que l’éternel « Kermit essaye de faire un show – rien ne va – Miss Piggy fait la gueule et complique tout – tadaaaa finalement on a réussi à faire le show ». Vous avouerez que ça va vite devenir saoulant.
Non, désolée, moi je vais devoir ressortir mes vieux épisodes de Greg the Bunny, pis c’est tout (au moins en attendant la diffusion de Sammy J & Randy in Ricketts Lane le mois prochain). De toute façon c’est trop tard, j’ai déjà le générique en tête :