Dans trois jours, le mois de septembre. Et donc, la rentrée. Outre le fait que cela sonne le glas des vacances, cela veut aussi, et SURTOUT, dire que la saison estivale s’achève et que les revisionnages, marathons et autres « oh bah tiens allez, depuis le temps que je voulais jeter un oeil à cette série », vont devoir à nouveau basculer tout en bas de votre liste de priorités.
Loin de moi l’idée de vous filer le cafard. Au contraire ! J’ai décidé que pour les trois derniers jours du mois d’août, nous allions aller à la plage, taper dans des ballons rebondis, siroter des cocktails… tout ça, bien-sûr, sans bouger de devant notre écran. Et rien ne m’inspirait plus le sentiment d’un été qu’un été dans une série américaine des années 90.
Donc voilà, c’est décidé : faites vos bagages, on part, c’est le programme des trois prochains jours. TROIS séries des années 90 qui se déroulent sur la plage. Pas la peine d’allumer votre cerveau, vous allez le voir, parce que vraiment, l’intention est ailleurs…
Et pour commencer, un confession : Pacific Blue, j’étais méchamment mordue. Bon alors, ne riez pas dans le fond, hein, on a tous des cadavres dans notre placard téléphagique. Sans compter que dans les années 90, parce qu’on était bien souvent limités à ce qu’on voyait sur les chaînes hertziennes, eh bien, on faisait le tri parmi ce à quoi on avait accès. Vous pouvez pas comprendre vous les jeunes, ce que c’était. Bref, Pacific Blue, j’ai tout vu, certains épisodes plusieurs fois, j’étais accro, et le pire, c’est que j’étais même une puriste du genre à vous dire que « les premières saison sont bien meilleures que les deux dernières », parce que oui, c’était à ce point-là.
A l’occasion d’une discussion sur Twitter la semaine dernière, j’ai été prise d’une bouffée de nostalgie. N’écoutant que mon courage, je me suis dit que j’allais prendre le risque de piétiner mes souvenirs, et je me suis refait le pilote… pour la science.
Ah oui parce que je vous ai pas dit : j’ai le DVD de Pacific Blue. Voilà voilà, ça c’est fait.
Et très franchement c’est un bonheur. Tout comme je me rappelais. C’est très hypnotique cette façon dont l’épisode superpose ses scènes, sans grande considération pour l’élégance scénaristique, mais avec un soucis d’efficacité visible. Il faut que ça pulse, il faut que ça avance, et si, à un moment, vraiment, on n’a pas réussi à l’éviter, les personnages commencent à parler et dire des trucs, eh bah c’est pas grave, on interrompt leur conversation vite fait et on revient à l’essentiel, faut pas se laisser désarçonner pour si peu.
Pacific Blue finit par n’être qu’une suite de clips, parfois malencontreusement interrompus par une intrigue. Ça pourrait être une critique mais pas du tout. C’est extrêmement reposant, parce que, exactement comme sur MTV, les genres se succèdent et ne se ressemblent pas. Un instant on a TC sur une plage en train de méditer avant de faire du surf, ensuite on a une course-poursuite échevelée, il n’y a pas de temps mort. Sauf qu’au lieu que ce soit un quelconque fil narratif qui provoque cet enchaînement, eh bien, c’est la musique et l’esthétisme des images qui préside à ce qui apparaît à l’écran. Les tableaux se succèdent, les styles musicaux aussi, on n’en finit plus de s’absorber dans la contemplation des tableaux. La culture des années 90 est à son apogée dans Pacific Blue, et on ne s’en excuse pas un instant. Et c’est étrangement relaxant !
Mais parlons boutique : Pacific Blue démarre alors que la vie de plusieurs officiers de police se trouve à une intersection. TC Callaway, par exemple, fête ses 10 années dans la police, à la plus grande exaspération de sa famille et sa petite-amie, qui tous ont des ambitions plus lucratives en vue pour lui ; pas de chance, TC adore son mode de vie (vélo, méditation et surf) autant que sa petite-amie. Cory McNamara essaye quant à elle de calmer les ardeurs de son petit-ami Mike, qui ne rêve que de la mettre enceinte pour qu’elle ne travaille plus, et surtout pas dans la police. Quant à Victor il est… euh… Mexicain ? Il n’a pas franchement droit à une passionnante backstory dans ce pilote, par contre il a toutes sortes de petits gimmicks (il est tête brûlée, il casse beaucoup de vélos, et il a un étrange rite en ce qui concerne l’attribution de selles à ses partenaires ; ne me demandez pas). De son côté, Chris Kelly, plus ou moins placardisée et actuellement très occupée à aller dans les écoles avec le costume de l’Officier Berlingot de Lait, ne rêve que d’être réaffectée ; le problème c’est qu’elle espérait un peu mieux que flic-en-vélo sur la jetée des plages de Santa Monica.
L’arrivée de Chris va être l’évènement déclencheur de ce pilote, poussant les flics à vélo à… euh, strictement tout faire comme d’habitude. Mais le faire en rythme, nom de nom.
Il est visible que les scénaristes sont très peu intéressés par ces babioles de toute façon. Les histoires personnelles des protagonistes meublent entre les scènes d’action, et non l’inverse comme on pourrait le penser, alors pourquoi s’échiner à écrire des trucs pointus ?
Reste que Pacific Blue, quand bien même elle s’est fixé une mission qu’on pourrait considérer comme moindre, accomplit sa tâche avec ferveur. Le rythme, si central dans la série, et les « jolies images », formant la moelle épinière du show, sont impeccables. Les clips sont tour-à-tour entraînants, relaxants, amusants. Il y a quelques cascades, même. La caméra s’amuse à se mettre en contre-plongée, à saisir un plan d’une seconde juste pour le sport, s’attarde indéfiniment sur la foule qui marche ou roule à Venice Beach. En maillot de bain, autant que faire se peut. C’est tout un art ; un art populaire, s’adressant au plus petit dénominateur commun, mais un art quand même, et Pacific Blue le maîtrise.
Vous savez quoi ? Aucun regret. J’assume totalement mes amours passées. Forte de cette assurance dans mes propres goûts, je vous donne donc rendez-vous demain pour un nouvel hommage aux beaux étés des années 90.
Ah Pacific Blue !
Je me revois encore en train d’essayer de les imiter sur mon vélo avec la musique du générique à fond dans la tête. Ma cambrousse profonde avait quand même moins de charme que les plages californiennes…
J’essaie de me souvenir d’autre chose que de l’action, mais impossible, et maintenant que tu le dis, c’est vrai que le reste était purement accessoire finalement.
Eh bien pour le coup, voilà une sacrée surprise ! Même si je ne devrais pas être étonné sachant que tu t’attaches à parler de toutes les séries, je dois dire que je ne m’attendais pas à trouver un billet sur celle-ci.
Pour ma part, j’ai dû voir au grand maximum 5 ou 6 épisodes complets de Pacific Blue. Du peu de souvenirs qu’il m’en reste, je la voyais comme une simple variante de Baywatch, les flics à vélo remplaçant les sauveteurs de Malibu. Bref, le genre de série que je mettais juste pour meubler en attendant que celle que je voulais vraiment voir commence. Peu intéressant dramatiquement parlant, mais il n’y a pas de mal à faire du pur divertissement.