Rise of the dead

10 juillet 2015 à 18:33

Au beau milieu de la nuit, un adolescent découvre plusieurs personnes dans le cimetière de la ville de Yoonara. Au nombre de 6, ces inconnus sont nus, couverts de terre et ne se souviennent de rien.
Cinq d’entre eux sont pris en charge par un policier, James Hayes, et recueillis par Dr Elishia McKellar à la clinique locale, tandis que le sixième, resté en marge du groupe, finit par se lier d’amitié à l’adolescent, partant de son côté.

Qui sont-ils ? Eh bien cette question connaît le début d’une réponse lorsque parmi les 5 personnes prises en charge à la clinique, James reconnaît Kate, une femme dont il était amoureux et qu’il a vue mourir voilà deux ans.

Glitch-650

Le problème de Glitch n’est pas exactement qu’on commence à connaître son pitch par cœur (entre Babylon Fields il y a quelques années, mais surtout Les Revenants et son court remake The Returned, In the Flesh, ou même, dans une certaine mesure, Resurrection et bientôt Beau Séjour – on y reviendra). On ne peut pas vraiment reprocher à une maigre poignée de séries à travers la planète de s’intéresser à une même idée de départ, quand on voit par ailleurs les cohortes de fictions policières qui poussent partout comme du chiendent. Surtout qu’au final, ce n’est pas franchement pour obtenir le même traitement.
Non, le souci majeur du premier épisode de Glitch est de démarrer très lentement, alors même que son idée de départ est très claire d’emblée pour le spectateur, et de trainer épouvantablement en longueur sans raison apparente.

Prenons les choses dans l’ordre : des gens nus et couverts de terre, trouvés dans un cimetière. Comment cela peut-il prendre autant de temps à Hayes de regarder l’état du cimetière et découvrir que 6 tombes sont vides ? Ok, même pas 6, il suffit d’1 pour comprendre le délire, comme c’est son cas par la suite. Le spectateur a d’ores et déjà une demi-heure d’avance sur lui, ce qui n’a pas beaucoup de sens étant donné que rien dans l’épisode initial de Glitch ne dépend de cette découverte ; c’est juste une façon d’admettre un point majeur de son intrigue de départ au lieu d’insister sur l’ignorance comme si c’était un grand mystère. Ici, rien à faire, on se regarde comme des abrutis pendant de longues minutes en essayant péniblement de meubler, parce que oh-mon-Dieu-se-pourrait-il-que, et cette façon de maintenir les personnages dans cette ignorance est très frustrante.

D’autant que je le répète, cela n’enlève rien à l’épisode introductif, étant donné que le scénario est bien plus intéressé par l’angle dramatique de cette résurrection que par toute fonction mythologique. Dans Glitch, revenir d’entre les morts n’est pas une occasion de faire la lumière sur les conditions du décès : il est par exemple établi assez vite que Kate est morte des suites d’une longue maladie (en octobre 2013 précisément), donc sa mort n’a rien de criminel. Pas question donc de s’interroger sur la façon dont elle est morte, mais plutôt les circonstances dramatiques de celle-ci dans le cadre de sa relation à Hayes. De la même façon, ce qui se dessine sur les autres Glitched est plus de l’ordre de l’émotionnel (l’une se souvient qu’elle était une fervente Catholique, un autre a des flashbacks de son emprisonnement dans un camp et de la mort de son frère par suicide, etc.), et c’est vraiment positif que Glitch se penche sur ces histoires parce que, pour la plupart, elles fonctionnent. Les souvenirs remontent lentement à la surface, frappant avec toute leur force, et cela donne quelques très bonnes scènes. Si c’est l’intention de la série, tant mieux ; c’est d’autant plus intéressant que les Glitched ne sont pas du tout morts à la même époque, et que la mort de certains peut remonter jusqu’à 150 ans. Cela donne à la série l’opportunité de saisir des morceaux d’Histoire au passage, de raconter la vie de personnages ayant connu toutes sortes de circonstances et de phases de la société australienne, en un mot, c’est une piste solide qui peut ouvrir sur plein de choses.

Mais rien à faire : chaque fois qu’on en vient aux raisons-même de Glitch, à cette résurrection dans le cimetière et tout ce qui en découle, la série sombre dans des passages sans grand intérêt. Pire encore, Hayes va décider de tout faire pour cacher l’existence des miraculés, y compris aux autres flics de Yoonara. Ça ne semble pas avoir d’autre utilité que rajouter des embûches totalement artificielles à la série ! Chaque fois que ces passages se présentent, l’ennui guette, et c’est d’autant plus désagréable que la (première ? unique ?) saison de Glitch ne dure que 6 épisodes. L’impression de remplissage effraye. Les lenteurs endorment. Tout cela ne sent pas très bon – et je ne parle pas de l’odeur du cimetière.

Et pourtant. Pourtant, ce qui fera l’intérêt de Glitch, surtout par comparaison avec les autres séries du même type, ce sera le long terme. C’est un peu tôt pour jeter Glitch dans la fosse commune quand son premier épisode balbutie tant ; ce sont les choix ultérieurs qui feront la différence. Ce qui est certain, c’est qu’elle part avec un pied dans la tombe. Mais enfin, pour ce que ça veut dire, par les temps qui courent…

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Et pour ceux qui manquent cruellement de lecture…

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